Leader après avoir frôlé la chute

L'entraîneur de Xamax, Uli Forte, est-il un magicien?

Sebastian Wendel

Faut-il être magicien pour transformer en trois mois un quasi-relégué en leader de la Challenge League?
Cela n'a rien à voir avec de la magie. Mais avec du travail, de la mentalité et un peu de chance en matches. De l'équipe de base qui a occupé la dernière place pendant 36 journées la saison dernière, neuf joueurs sont toujours là aujourd'hui. Les gars veulent prouver qu'ils n'ont pas montré leur vrai visage la saison dernière.

Le sauvetage de Xamax et le début réussi de la nouvelle saison sont-ils aussi pour vous une satisfaction après l'échec de l'aventure allemande à Bielefeld?
Je savais que je n'avais pas perdu la main sous prétexte que je ne suis resté que durant 4 matches à Bielefeld la saison dernière. L'Arminia a eu deux autres entraîneurs après moi et est quand même descendu en 3e division. Les problèmes y sont bien plus profonds. Je rêvais d'autre chose. Ce qui arrive par exemple à Urs Fischer avec Union Berlin est un conte de fées. Mais avec le recul, je suis presque content d'être parti si vite. C'était vraiment difficile là-bas. Je ne regrette rien, mais il était aussi clair que pour reprendre pied, je devais faire un pas en arrière.

Quel genre d'équipe avez-vous trouvé lorsque vous avez signé à Xamax, fin avril?
Lorsque tu es scotché à la dernière place du classement depuis le premier jour de championnat, la confiance en soi est au plus bas. Il y avait beaucoup d'incertitude et de peur, mais en même temps beaucoup de volonté de se sauver. Et la volonté est toujours la base.

Comment avez-vous ressenti l'épée de Damoclès de la relégation au sein du club?
Très peu jusqu'au sauvetage définitif lors du match retour de barrage contre Rapperswil-Jona. Après, les employés ont commencé à me le faire sentir. Les gens m'ont sauté au cou en pleurant et en me remerciant de pouvoir garder leur emploi. C'est à ce moment-là que j'ai réalisé ce qui était en jeu. Aujourd'hui encore, les supporters me disent «merci» quand nous nous croisons. En cas de relégation, les activités professionnelles auraient dû être arrêtées et la marque Xamax aurait disparu.

Seriez-vous resté en cas de relégation ?
Non. Dès le début, il était clair que je ne pouvais rester que si nous restions en Challenge League.

Après le maintien, avez-vous essayé de convaincre la légende de Xamax Raphael Nuzzolo de ne pas prendre sa retraite?
Non, il avait déjà pris sa décision. Mais je lui ai tout de suite redonné de l'importance en le mettant dans le onze de départ. Malheureusement, il s'est ensuite blessé, mais il a été incroyablement important dans le vestiaire. Il a dit à ses coéquipiers: «Avec une relégation de Xamax, je ne veux en aucun cas m'arrêter. Vous devez m'aider à partir!»

Après un début de saison réussi, qu'est-ce qui est possible cette saison?
Nous ne voulons plus avoir à parler de relégation et construire une ossature pour jouer les premiers rôles la saison prochaine. Un club comme Xamax doit avoir des objectifs élevés, l'enthousiasme ici en ville est énorme. Lors du match de barrage contre Rappi, 6400 spectateurs sont venus. La Maladière est l'un des plus beaux stades de Suisse, on rêve d'un tel stade à Zurich.

Mais à long terme, Uli Forte se voit plutôt en Super qu'en Challenge League?
Dans mon contrat, j'ai une option pour une saison supplémentaire et j'ai très envie de poursuivre le projet avec Xamax. Mais il est clair que lorsqu'on a entraîné et remporté des titres en Super League, on veut revivre cela.

Challenge League 24/25

		Équipe	J.	DB.	PT.
	1	FC Thoune	7	7	14
	2	Etoile Carouge FC	7	4	13
	3	Neuchatel Xamax FCS	7	1	13
	4	AC Bellinzone	7	-1	11
	5	FC Wil	7	1	8
	6	FC Schaffhouse	7	1	8
	7	FC Aarau	7	-1	8
	8	FC Vaduz	7	-5	8
	9	FC Stade Nyonnais	7	-6	7
	10	FC Stade-Lausanne-Ouchy	7	-1	6