Cédric Itten a inscrit le 1-0
Une équipe de Suisse séduisante en deuxième période

La Nati a peiné jusqu'à la pause, puis a pris la mesure d'une vaillante, mais limitée équipe d'Andorre. Cédric itten, Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri sur penalty ont inscrit les trois buts d'une victoire qui fait du bien.
Publié: 12.09.2023 à 22:43 heures
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Dernière mise à jour: 12.09.2023 à 22:56 heures
Tim Guillemin

Comme un symbole, la foudre venait de s'abattre près du stade de Tourbillon, à 21h49, presque immédiatement suivie d'un grondement du tonnerre. La pluie, qui tombait sans discontinuer depuis le coup d'envoi, redoublait d'intensité et la soirée prenait des allures d'apocalypse en Valais, lorsque Cédric Itten a surgi, plus fort que les éléments, pour tromper le gardien andorran Iker Alvarez à la 49e.

L'attaquant d'YB, le soir de sa dixième sélection, a eu la bonne idée d'inscrire son cinquième but, déjà, après avoir marqué un doublé face à Gibraltar et à une reprise contre la Bulgarie et la Géorgie. Sa réussite a débloqué une partie tendue et a permis à la Suisse de se libérer et de s'envoler vers un succès 3-0 grâce à des réussites tardives, mais amplement méritées, de Granit Xhaka et de Xherdan Shaqiri, sur penalty.

La Suisse peut ainsi remercier son avant-centre, lequel a pu glisser ce petit ballon subtilement entre les jambes du gardien pyrénéen, ce que personne n'a réussi à faire au cours d'une première période admirable de détermination et de discipline de la part d'une sélection andorrane courageuse et qui ne laissait que très peu d'espaces à Zeki Amdouni, Xherdan Shaqiri et Cédric itten.

Cédric Itten a ouvert la marque à la 49e, son cinquième but en dix sélections.
Photo: AFP

Une première mi-temps pauvre en occasions pour la Nati

La première mi-temps a certes été dominée par la Nati, comme attendu, mais les hommes de Murat Yakin ont peiné à se montrer dangereux et ont même réussi à se faire peur deux fois à l'approche de la pause. Yvon Mvogo n'a pas eu d'arrêt à effectuer, et la menace présentée par les Andorrans était moins impressionnante que la taille de leurs montagnes, mais la Suisse n'était pas sereine, loin de là, et était consciente qu'elle allait devoir en faire plus, bien plus même, pour prendre la mesure du très compact 5-4-1 imaginé par Koldo Alvarez.

Ildefons Lima, aligné comme avant-centre, est sorti après vingt minutes

Andorre a réussi sa première période grâce à deux facteurs bien différents. Le premier, celui d'avoir tenu le 0-0, était déjà une belle satisfaction, mais le moment qui restera dans l'histoire du football européen est le remplacement émouvant du colosse Ildefons Lima, aligné durant vingt minutes comme... avant-centre (!), à l'âge vénérable de 43 ans (!!), et qui est sorti sous les ovations du speaker officiel et du stade de Tourbillon dont une bonne partie des 9000 spectateurs a eu l'élégance de se lever.

La standing ovation n'a pas été générale, mais l'homme aux 137 sélections a été honoré et respecté pour son dernier match international et il en gardera, sans doute, une reconnaissance éternelle à la Suisse, un pays qu'il apprécie et où il a joué deux ans, de 2009 à 2011, à Bellinzone.

Une bien meilleure deuxième période

0-0 à la pause, donc, avec une équipe de Suisse pas franchement rassurante après sa prestation décevante de Pristina, mais bien meilleure, heureusement, en deuxième période. Le but de Cédric Itten a fait du bien aux têtes, visiblement, mais aussi aux jambes. Des débordements, de la vitesse, de la percussion: la Nati a clairement élevé le rythme après la pause et Andorre n'a pu que limiter les dégâts, ne se créant absolument aucune occasion de but et ne faisant que subir.

La Suisse n'a jamais été en danger

Ainsi, même avec un seul but d'avance, il n'y a jamais eu le moindre doute que ce match échappe à Granit Xhaka et à ses équipiers. Andorre ne s'est cependant pas effondré et a continué à défendre, empêchant un feu d'artifice, mais une large victoire, si elle était envisageable au vu du potentiel offensif de l'équipe de Suisse, n'était pas une évidence non plus. Pour rappel, et ce n'est pas inutile, Andorre a réussi deux matches nuls lors de ses cinq premières rencontres et n'avait jamais encaissé plus de deux buts dans ces éliminatoires, que ce soit face à la Roumanie, Israël, la Biélorussie et au Kosovo.

Comme un symbole, encore, après la foudre et le tonnerre, c'est à Granit Xhaka qu'est revenu l'honneur d'inscrire le 2-0, de son pied gauche à la 84e. Doigt sur la bouche (qui voulait-il faire taire?), le milieu du terrain a inscrit le but, non pas de la sécurité (la victoire n'était pas en doute), mais qui allait bien pour clore cette semaine internationale, après tout ce qui a été dit et écrit à la suite de ses déclarations après le nul de Pristina.

Le 3-0 a quant à lui été l'œuvre de Xherdan Shaqiri sur penalty, d'un contrepied parfait de son pied gauche magique, au tout début des arrêts de jeu, pour son 28e but en 115 sélections.

La qualification pour l'Euro 2024 est proche, mais pas encore officielle

Place désormais à un mois de football de clubs, avant un déplacement à Tel-Aviv, puis la réception de la Biélorussie à Saint-Gall. Les Israéliens ayant battu les Biélorusses en toute fin de match ce mardi, la Suisse n'est pas encore sûre de la qualification, même si elle s'en est rapprochée en battant Andorre.

Une victoire en Israël et un pas de géant serait effectué, tandis qu'un match nul, comptablement, ne serait potentiellement pas une mauvaise affaire. Mais d'ici-là, tout ce petit monde a gagné le droit de faire retomber un peu les émotions, positives et négatives, nées de cette semaine de septembre.

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