Bulle a transpiré avant le coup d'envoi
Accueillir Servette, un défi sportif, logistique et financier

Pour le FC Bulle, recevoir Servette est une grande fête, qui ne va cependant pas sans efforts. Le point à quelques heures du coup d'envoi avec Alain Moradpour, coprésident et... speaker du club gruérien!
Publié: 16.09.2023 à 10:53 heures
Tim Guillemin

«Au FC Bulle, on doit être polyvalent», rigole franchement le coprésident Alain Moradpour. Ainsi, samedi, peu avant 19h, ce sera lui qui s'assiéra dans la cabine, tout en haut de la tribune, pour annoncer les compositions choisies par Cédric Strahm et René Weiler. Le speaker de Bouleyres espère bien annoncer un (ou même plusieurs) but de son équipe, mais reste réaliste.

«Il y a deux ligues d'écart, ce sont des amateurs contre des professionnels. Et quand je vois le groupe annoncé par Servette, je me dis qu'ils prennent cette rencontre très au sérieux», s'inquiète le coprésident, qui sent tout de même bien son équipe. «On peut les faire douter. Qui sait si on ne va pas les accrocher jusqu'en prolongation? Ce qui est sûr, c'est que nous, on n'a absolument aucune pression. Elle est à 100% de leur côté. Et puis, à chaque tour, il y a une surprise, non? Cette fois, on aimerait bien que ce soit nous...»

Si le FC Bulle, c'est vrai, n'aura pas la pression sur le terrain, il l'aura tout de même jusqu'au dernier moment samedi, quasiment jusqu'au coup d'envoi. «Cela fait trois semaines qu'on est à fond. On rame un peu, pour tout dire! Mais on a beaucoup travaillé, on a transpiré, et je pense qu'on sera prêts. Je ne peux dire en être sûr à 100%, parce que le concept de sécurité définitif ne sera validé par la Police cantonale que samedi, peu avant le match. On pense bien sûr que ça ira, on a répondu à leurs demandes et anticipé le plus possible, mais on ne peut pas en être sûr», glisse Alain Moradpour, qui espère évidemment que tout se passe bien avant, pendant et après la rencontre.

800 supporters genevois sont attendus. Le FC Bulle a tout prévu pour les accueillir et le dispositif de sécurité est conséquent.
Photo: Claudio de Capitani/freshfocus

Il faudra 2000 spectateurs pour rentrer dans les frais, au minimum

«Le pire, ce serait que la Gendarmerie doive entrer dans le stade. Les frais seraient énormes pour nous. Mais on a bon espoir que ce ne soit pas le cas, qu'ils puissent rester dehors», enchaîne celui qui s'est énormément impliqué dans la préparation de ce match et espère que le FC Bulle puisse s'en tirer avec un petit bénéfice. Evidemment, les calculs ont déjà été faits et, une fois retranchés les coûts de sécurité et d'organisation, il pourrait rester un petit quelque chose si l'affluence dépasse les 2000 spectateurs, ce qui devrait logiquement être le cas.

«La météo sera normalement de notre côté, mais je ne veux pas être trop optimiste avant de voir les gens au stade. On espère du monde, mais contre Lausanne en 2021, certes alors que le Covid était encore présent et qu'il fallait un certificat pour entrer dans le stade, on était 1400», précise Alain Moradpour, qui voudrait éviter un exercice «blanc» ou évidemment déficitaire, ce qui serait catastrophique tant pour les finances du club que pour l'esprit de la Coupe.

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«Le concept de sécurité définitif ne sera validé par la Police cantonale que samedi, peu avant le match. On pense que ça ira, mais on ne peut pas en être sûr»
Alain Moradpour, coprésident du FC Bulle
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Au total, ce sont 60 personnes qui ont préparé cette rencontre, dont 40 bénévoles. Le FC Bulle est un club familial, de tradition, capable d'accueillir 500 spectateurs pour un match normal de Promotion League. Quadrupler ce chiffre, au minimum, ne semble de loin pas utopique, surtout que 800 supporters servettiens sont attendus à Bouleyres ce samedi.

«Sincèrement, c'est un rêve d'accueillir Servette, un immense club suisse, qui plus est romand. Mais les exigences sont de plus en plus grandes sur le plan sécuritaire, c'est vraiment étonnant. On pensait être prêts après avoir accueilli Lausanne et Thoune, on pensait que ces expériences nous serviraient. Pour être honnêtes, quand on a vu le tirage, on s'est dit que ce serait bon, presque facile à organiser au vu du savoir-faire acquis en 2021 et 2022, mais les exigences et les contraintes ont encore monté d'un cran. Le plan sécuritaire, c'est vraiment du costaud.»

Un éventuel 8es de finale à Bouleyres, un rêve sportif, mais un immense défi à nouveau

Le FC Bulle, bien sûr, espère être dans le bon chapeau dimanche soir, celui des 8es de finale. «Sportivement, ce serait énorme, bien sûr, et on en rêve tous! Mais on transpirerait énormément du point de vue logistique, parce que le tour suivant se joue fin octobre et que ce sera encore pire à préparer!», conclut Alain Moradpour, qui espérerait évidemment tout de même avoir à vivre ce bon problème.

Et nul doute qu'il serait heureux d'effectuer à nouveau quelques heures supplémentaires en tant que speaker s'il s'agissait d'annoncer les noms des joueurs de Young Boys, du Lausanne-Sport ou du FC Bâle, par exemple.

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