Après sa mise à l'écart du Borussia Dortmund
Roman Bürki entame un nouveau chapitre de sa carrière aux États-Unis

Roman Bürki débute ce week-end aux États-Unis avec St. Louis City. Pour l'ancien gardien de la Nati et du Borussia Dortmund, c'est le début d'une nouvelle étape, après un long passage à vide.
Publié: 23.02.2023 à 20:27 heures
Christian Finkbeiner

Roman Bürki ne ressent aucune nervosité à la veille de ses débuts en Major League Soccer (MLS), le championnat nord-américain de football (au sens européen du terme). «Je me réjouis et je suis prêt à enfin commencer, lâche le Bernois de 32 ans. Mes attentes aux États-Unis ont déjà été dépassées.» L'impatience se lit sur le visage de l'ancien gardien remplaçant de l'équipe de Suisse lorsqu'il se livre sur sa nouvelle vie avec quelques journalistes, par appel vidéo.

En tant que capitaine, il guidera St. Louis City, la toute nouvelle formation du championnat, lors du coup d'envoi à Austin. «C'est un honneur pour moi d'être capitaine», affirme-t-il. Selon lui, le respect envers les leaders de l'équipe est grand, les hiérarchies dans le sport américain étant marquées, comme on peut le voir dans le football américain avec le poste de quarterback: «Les joueurs sont extrêmement à l'écoute, ils veulent être dirigés.» Avec son expérience en championnat allemand et au sein de la Nati, Roman Bürki est la star et le visage de la nouvelle équipe de l'État du Missouri.

Un salaire annuel de 1,6 million

Il va sans dire que le Bernois est l'un des trois «joueurs désignés» de l'équipe, dont le salaire n'est pas limité. Il gagnera au moins 1,6 million de dollars par saison. «Certains disent que c'est trop, d'autres le contraire», explique-t-il. Personnellement, cela lui est égal: «Je suis satisfait de ce que je gagne. Et je ne suis pas ici pour l'argent, mais pour le football.»

Roman Bürki est le visage de la nouvelle organisation de la MLS, St. Louis City.
Photo: Getty Images
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Le trentenaire n'a aucun problème à être transparent sur son salaire. Selon lui, un trait de caractère des Américains, outre leur gentillesse au quotidien souvent interprétée comme superficielle, est qu'ils sont beaucoup moins envieux que les Européens: «Ils sont extrêmement contents quand tu vis ou détiens quelque chose de cool.»

Son compatriote Xherdan Shaqiri gagne même plus de 8 millions par saison à Chicago. Roman Bürki l'a justement déjà rencontré dans le cadre d'une manifestation médiatique de deux jours. «Il se plaît beaucoup en MLS», raconte le Bernois, qui aimerait bien rendre visite à «Shaq» si l'occasion se présentait. Chicago est à peine à cinq heures de route.

La vie au 35e étage

Roman Bürki vit à St. Louis depuis plus de six mois: «C'est une ville qui vibre pour le sport. Les gens se réjouissent de l'arrivée du football dans leur ville et du divertissement qu'il va offrir.» Les matches à domicile devraient pratiquement tous se jouer à guichets fermés. Le gardien vit seul dans un appartement situé dans un gratte-ciel à proximité de Forest Park. Le stade et le centre d'entraînement moderne ne sont qu'à dix minutes. «Vivre au 35e étage, ce n'était pas habituel pour moi», lance le Bernois en riant. Deux de ses coéquipiers vivent dans le même immeuble.

Depuis près de deux ans, lorsqu'il a perdu sa place de titulaire au Borussia Dortmund, Roman Bürki n'a plus joué régulièrement. Même si le long chapitre allemand de sa vie ne s'est pas terminé sur un happy end, il n'est pas en colère contre son ancien club: «Je me suis attaché aux gens là-bas. Et quand on voit où le Borussia Dortmund se trouve actuellement, ils ont tout fait correctement.»

Des séquelles de l'attentat

Sa mise à l'écart, il l'a digérée: «Cela n'a pas été facile, mais le football est un business. Tu dois être performant, sinon tu ne vaux rien.» Est-ce que cela suffira cette fois au club de Bundesliga pour enlever le titre de champion? Roman Bürki reste sceptique: «Je le souhaiterais. Mais quelque chose en moi me dit que le Bayern Munich va remporter le championnat.»

Malgré l'éloignement, il reste en contact avec d'anciens coéquipiers de Dortmund, comme le Zurichois Manuel Akanji, désormais parti en Angleterre. Avec l'Allemand Marco Reus, il joue de temps en temps à «Call of Duty» en ligne. Roman Bürki lui a également rendu visite pendant ses vacances d'hiver en Allemagne, où il a passé le Nouvel An.

Il ne supporte toutefois plus les pétards ni les feux d'artifice: «Je suis très peureux et j'ai peur d'être touché.» C'est un traumatisme qu'il garde du 11 avril 2017, quand le bus du Borussia Dortmund a été la cible d'un attentat à l'explosif, alors qu'il se rendait au stade. L'ancien international suisse s'en est certes sorti sans blessure, mais a ensuite été victime de problèmes de sommeil. Mais Roman Bürki précise: «Aujourd'hui, heureusement, cet incident n'a pas d'impact sur moi au quotidien.»


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