Alisha Lehmann et les réseaux sociaux
«Toute cette haine me fait beaucoup de mal»

L'Union européenne des associations de football (UEFA) perçoit une augmentation des messages haineux sur la toile à l'encontre des footballeurs. La joueuse de l'équipe nationale Alisha Lehmann (23 ans) est également concernée. Elle en parle dans un documentaire.
Publié: 24.07.2022 à 15:48 heures
|
Dernière mise à jour: 24.07.2022 à 17:00 heures
Cédric Heeb

Selon l'UEFA, 50% des footballeurs professionnels ont déjà été victimes d'insultes, d'injures et d'autres messages de haine sur Internet. Rien que pendant la phase de groupes du championnat d'Europe féminin, l'association aurait signalé environ 300 cas d'insultes en ligne.

Le contenu de ces messages est généralement de nature raciste, sexiste ou personnellement insultante. Alisha Lehmann (23 ans) n'a pas non plus été épargnée par de telles hostilités, surtout à l'époque où elle était en couple avec sa collègue de l'équipe nationale Ramona Bachmann (30 ans).

«Plus une des nôtres»

«Lorsque j'étais en couple avec une femme, dans de nombreux cas, les gens ne l'acceptaient pas, étaient tristes ou disaient 'maintenant tu es si différente' ou 'tu n'es plus l'une des nôtres'», détaille la Bernoise dans le documentaire de l'UEFA «Outraged The Series». «Cela me fait tout simplement mal, parce que pour moi, tout le monde est pareil.»

La joueuse de l'équipe nationale Alisha Lehmann a elle-même été victime de messages insultants sur Internet.
Photo: TOTO MARTI
1/7

Alisha Lehmann, qui compte 7,8 millions d'abonnés sur Instagram, dit passer beaucoup de temps sur cette plateforme et sur d'autres, comme TikTok. Elle souhaite utiliser ces réseaux sociaux pour montrer aux jeunes filles et femmes qu'elles peuvent tout accomplir: «Quand les gens partagent des choses aussi négatives, cela me rend triste, car je veux utiliser les plateformes de manière positive.»

Prendre des mesures

Pour la jeune femme de 23 ans, les insultes en ligne sont bien pires que dans la vie réelle, parce que «ce sont dix ou cent personnes qui te les disent». Dans la vraie vie, beaucoup de mobbeurs en ligne n'oseraient pas proférer de telles insultes: «Ils demanderaient plutôt: 'Est-ce que je peux avoir ton maillot?' Ou 'Puis-je avoir un autographe'?»

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Mais comme on peut se cacher derrière un téléphone portable ou un ordinateur, beaucoup auraient le sentiment de pouvoir dire ce qu'ils veulent. Pour qu'ils n'aient plus ce sentiment, la joueuse d'Aston Villa, qui a prolongé son contrat d'un an vendredi, demande aux plateformes de prendre des mesures: «Les médias sociaux doivent changer, établir de nouvelles directives et soutenir ceux qui sont concernés.»

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la