Whey, créatine, protéines, etc
Des substances dopantes dans vos compléments alimentaires

Entre 5 à 20% des compléments alimentaires sur le marché mondial contiennent des substances interdites. Des chiffres présentés par la fondation Swiss Sport Integrity: une entité qui a travaillé avec Swiss Olympic ou encore la Confédération.
Publié: 20.08.2024 à 14:35 heures
Nathan Clément

Créatine, protéines, BCAA. Avec la pratique du sport, leur consommation s'est démocratisée au point d'envahir les rayons des magasins de sport comme ceux des grandes surfaces. On les achète pour les performances, pour le physique souvent sans savoir les risques que leur absorption comporte. Entre 5 et 20% d'entre eux contiendraient en réalité des substances dopantes interdites.

C'est la fondation Swiss Sport Integrity qui avance ces chiffres. Sur leur site, il est écrit: «Les contaminations peuvent, par exemple, provenir des installations de production contaminées, ou de substances interdites peuvent être ajoutées volontairement pour accentuer les effets des produits. Il est arrivé plusieurs fois dans le passé que des athlètes aient été suspendus après avoir absorbé des compléments alimentaires contaminés.»

Interrogée par Blick, la fondation précise que les produits concernés sont accessibles au grand public «surtout dans les boutiques en ligne mais aussi dans les magasins». Tout le monde serait touché – les exemples ne manquent pas dans le monde du sport. Dernièrement, plusieurs athlètes de renommée mondiale ont évoqué une contamination à cause des compléments alimentaires. C'est le cas de Simona Halep ou encore Paul Pogba.

«Swiss Sport Integrity ne considèrera jamais un complément alimentaire comme sans risque ou totalement sûr», peut-on lire sur le site de la fondation.
Photo: Shutterstock

Un sujet qui stagne

La problématique de la contamination des compléments alimentaires est loin d'être nouvelle. En 2004, la Revue Médicale Suisse évoquait déjà le sujet: «Suite à une recrudescence de cas positifs, notamment à la nandrolone, quelques laboratoires antidopage ont tenté de déterminer la composition exacte des produits trouvés sur le marché(…) D’où proviennent ces contaminations? Sont-elles volontaires ou involontaires? Ces questions n’ont pas encore été résolues mais les résultats des études scientifiques ont permis de révéler le problème aux autorités de contrôles et aux fédérations sportives ainsi qu’aux athlètes.»

Vingt ans plus tard, Swiss Sport Integrity explique qu'elle ne «considèrera jamais un complément alimentaire comme sans risque ou totalement sûr». La fondation mentionne certains programmes de certification (Liste de Cologne, NSF Sport, Informed Sport) qui seraient la meilleure manière de réduire le risque de dopage.

Les distributeurs bottent en touche

Interrogée sur le sujet, la Migros qui vend des «Protéines en poudre Whey» de la marque M-Budget évoque des «certifications qui ne font pas de sens» pour des produits destinés aux sportifs amateurs.

La Coop, qui ne fait pas valider ses produits de marque propre par les programmes de certification conseillés par Swiss Sport Integrity, botte en touche. «Parmi nos marques propres, nous ne proposons pas d'aliments qui s'adressent explicitement aux sportives et aux sportifs», répond-elle à nos sollicitations.

Plusieurs produits, comme la «Barre High Protein» (caramel ou double chocolate) ou la «Boisson protéinée Whey» (Whey protein vanille ou vegan protein neutral) se retrouvent pourtant dans la catégorie «Nutrition sportive & protéines» du site Coop. 


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