Les routes du Giro font peur!
«Des clowns dans un cirque»

Le premier jour de repos pour les coureurs du Giro arrive à point nommé. Notamment parce que plusieurs d'entre eux sont très en colère, estimant que les organisateurs ne font pas assez d'efforts pour leur sécurité. La fin d'étape à Naples a été chaotique.
Publié: 14.05.2024 à 07:18 heures
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Dernière mise à jour: 14.05.2024 à 07:21 heures
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Mathias Germann

Du grand spectacle en Italie? Oui! La première semaine du Giro d'Italia a enchanté les suiveurs grâce notamment à l'exceptionnel Tadej Pogacar. Aucune étape n'a été ennuyeuse, et chaque victoire a été très disputée. Dimanche soir, il y a quand même eu une grosse dispute. «Il s'est passé pas mal de choses», confirme Fabian Lienhard, l'un des deux Suisses du peloton. Ce qu'il veut dire: plusieurs représentants de l'association des coureurs CPA ont demandé aux organisateurs pourquoi les routes étaient si mauvaises à l'arrivée à Naples.

«Il y avait des trous, des fissures et des bosses partout. Cela fait un moment que je fais du cyclisme, mais je n'avais jamais vu ça. Nous aurions pu rouler avec un gravel bike, tellement la surface était pourrie», raconte Fabian Lienhard. Le Zurichois est membre du CPA. Et quelle a été la réponse des responsables? «Je ne sais pas. On verra bien un jour».

Pneu crevé, os cassé

Pour Fabian Lienhard, le Giro d'Italia continue après la journée de repos («Je vais soigner ma bronchite»). Ce n'est pas le cas pour Alexander Krieger, le sprinteur allemand de l'équipe suisse Tudor. Il se trouve à l'hôpital avec plusieurs côtes cassées et une fracture du bassin. «C'est une grande perte pour nous, il va beaucoup nous manquer», a déclaré le CEO Raphael Meier.

Le Giro d'Italia a été formidable jusqu'à présent. Mais il y a aussi eu quelques blessés, comme Biniam Girmay (au centre).
Photo: foto-net
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Il ne peut pas dire exactement ce qui s'est passé. En effet, il n'y a pas d'images télévisées montrant la chute de son coureur. «Mais en l'état, Alex n'était pas responsable». Fabian Lienhard pense: «Devant lui, quelqu'un a dévié subitement à cause de la mauvaise route. Il lui a alors foncé dedans».

«Des clowns au cirque, non?»

Alexander Krieger n'est pas le seul coureur à ne pas terminer le Giro. Treize autres ont également abandonné - pas tous, mais quelques-uns après des accidents. Une chose est sûre: le débat sur la sécurité, qui a accompagné le cyclisme toute l'année, s'enflamme à nouveau.

Interrogé sur la fin de parcours à Naples, la star du cyclisme Geraint Thomas a dit le fond de sa pensée: «On parle beaucoup de sécurité. Et cette fin d'étape n'était pas sûre du tout! Mais nous ne sommes parfois que des clowns dans un cirque, n'est-ce pas?»

Raphael Meier ne va pas aussi loin. Toutefois, il connaît lui aussi le dicton que l'on a toujours tenu sur les routes italiennes: plus c'est au sud, plus c'est mauvais! Toujours est-il que le Giro repart maintenant vers le nord, puis arriveront les étapes de montagne. Et, espérons-le, des routes plus sûres.

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