Coup d'envoi le 4 février
Les forces suisses pour les Jeux olympiques de Pékin

La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques d'hiver de Pékin aura lieu le 4 février prochain. Dans deux semaines seront annoncés la sélection suisse pour ces Jeux ainsi que ses objectifs. Blick fait le point sur la forme des futurs atouts helvétiques.
Publié: 05.01.2022 à 06:08 heures
Blick

Moins d'’un petit mois à patienter encore. Le 4 février prochain, les 24es Jeux olympiques d’hiver s’ouvriront à Pékin. Des bruits de fond – politiques et sanitaires – viennent ternir la fête. Mais pour de nombreux sportifs, il s’agit du plus grand événement et d’un honneur immense de représenter leur nation aux Jeux.

Dans deux semaines environ, Swiss Olympics annoncera sa sélection. Blick vérifie d’ores et déjà la forme des meilleurs Suisses dans les principales disciplines olympiques. Il faut ici expliquer quelque chose d’important: le fait de remplir les critères n’équivaut pas forcément à une sélection. La Suisse peut et devra laisser certains athlètes qualifiés à la maison.

Biathlon

Si les Suisses veulent repartir avec une médaille dans leurs bagages en biathlon, il faudra un petit miracle. Du moins, si l’on en juge par la saison passée. Benjamin Weger a terminé trois fois 10e et Lena Häcki une fois 9e en Coupe du monde. Les trois sœurs Gasparin (Aita, Selina et Elisa) ne sont pas vraiment au top de leur forme. Toujours est-il que l’aînée, Selina, sait comment décrocher une médaille lors d’un grand événement. Il y a huit ans, à Sotchi, la Grisonne avait remporté une sensationnelle médaille d’argent en individuel sur 15 km.

Dans quatre semaines, les Jeux olympiques d'hiver 2022 débuteront.
Photo: Getty Images

L’équipe du biathlon réussirait ses JO si elle parvient à décrocher six diplômes (top 8). Avec Sebastian Stalder (22 ans), Niklas Hartweg (21 ans) et Amy Baserga (21 ans), de jeunes athlètes pointent le bout de leur nez et pourraient un jour à nouveau assurer des succès pour le biathlon suisse. Et qui sait, peut-être que le relais féminin nous surprendra comme par le passé (trois podiums en Coupe du monde)?

Pour les biathlètes suisses, il faudrait un miracle.
Photo: freshfocus

Bobsleigh

Michael Vogt et Melanie Hasler sont assurés de participer à deux disciplines chacun. C’est en monobob, nouvelle compétition chez les femmes, que les chances de médailles suisses sont les plus grandes. Côté messieurs, compte tenu d’une saison de Coupe du monde sans podium jusqu’à présent, un exploit est nécessaire pour obtenir une breloque. Soit par le champion du monde junior Michael Vogt, soit par Simon Friedli, qui n’a toutefois obtenu son billet pour Pékin qu’en bob à 2. En bob à 4, il a encore deux chances de se qualifier. Il devrait également être sélectionné en luge.

Les espoirs de devenir l’une des deux nations à obtenir une troisième inscription au départ (qui serait revenue à Michael Kuonen) sont nuls, étant donné la puissance des Allemands et des Canadiens. La deuxième inscription en monobob sera également très compliquée, car Martina Fontanive n’arrive tout simplement pas à monter en puissance cette saison. En bob à 2 également, elle n’a pas encore obtenu sa qualification, mais elle devrait réussir à être retenue pour le voyage en Chine.

C'est en monobob que Melanie Hasler a les plus grandes chances de remporter une médaille.
Photo: Getty Images

Curling

Tout cela semble familier! En curling, ce sont les mêmes équipes qu’il y a quatre ans qui se rendent aux Jeux olympiques. Et comme en 2018, toutes trois comptent parmi les espoirs de médaille. Chez les femmes, la troupe de Silvana Tirinzoni s’est illustrée à la fin de l’hiver dernier en remportant son deuxième titre de championne du monde. Chez les hommes, l’équipe du Genevois Peter De Cruz avait décroché le bronze à Pyeongchang.

Et dans la nouvelle discipline mixte introduite il y a quatre ans, Jenny Perret et Martin Rios se sont à nouveau qualifiés pour la Suisse. En 2018, ils avaient remporté l’argent et s’étaient fait connaître des fans par leurs discussions enflammées sur la glace. Est-ce que cette fois-ci, ils vont obtenir l’or? «Le niveau est devenu plus élevé. Mais nous aussi, nous nous sommes améliorés. Nous voulons simplement montrer notre meilleur curling et nous verrons ensuite si cela suffit pour une médaille», explique Martin Rios.

L'équipe de Silvana Tirinzoni et les deux autres de curling sont prêtes pour une médaille.
Photo: keystone-sda.ch

Hockey sur glace

Le sélectionneur, Patrick Fischer, va devoir faire appel à des joueurs de National League après la décision de la NHL de ne pas permettre à ses joueurs de faire le voyage de la Chine. Lors des précédentes éditions, l’équipe nationale était fortement dépendante de ses renforts de la grande ligue nord-américaine. D’un autre côté, sans aucun joueur de NHL, tout est possible, comme l’a démontré l’Allemagne en 2018 avec sa médaille d’argent. Dans leur groupe, les Suisses affronteront la Russie, la République tchèque et le Danemark. Les trois premiers de chaque poule ainsi que le meilleur deuxième se qualifieront directement pour les quarts de finale. Les huit autres équipes se disputeront les quatre places restantes.

Chez les femmes, le mode de fonctionnement original, avec un groupe fort de cinq équipes dans lequel toutes les formations se qualifient pour les quarts de finale, et un groupe plus faible, dans lequel trois équipes passent le premier tour, ouvre la porte aux Suissesses. Elles sont ainsi assurées d’atteindre au minimum les quarts de finale. Dans leur groupe, la Nati et la Russie devraient se classer 4e et 5e, derrière les Etats-Unis, le Canada et la Finlande, et s’affronter à nouveau dans la lutte pour la qualification en demi-finale. Pour réitérer sa médaille de bronze de 2014, l’équipe d’Alina Müller et de Lara Stalder aura ensuite besoin d’un exploit.

L'équipe nationale masculine devra tout de même se passer de joueurs de NHL.
Photo: Pascal Muller/freshfocus

Patinage

Alexia Paganini représentera la Suisse pour la deuxième fois aux Jeux olympiques en patinage artistique. En 2018, elle s’est qualifiée pour le programme libre et s’est classée 21e. Grâce à Lukas Britschgi, un patineur artistique suisse peut à nouveau prendre part à la compétition, pour la première fois depuis les Jeux de 2010. En terminant 15e des derniers Championnats du monde, il a atteint très tôt la limite olympique.

En patinage de vitesse, les frères et sœurs Wenger pourront être de la partie. Livio a manqué la qualification sur 1500 m en raison du coronavirus, mais il sera au départ de la mass start et du 5000 m. Sa sœur Nadja pourra participer au départ en ligne. Kaitlyn McGregor a atteint la limite sur 1500 m, mais doit espérer une place au niveau des quotas. Une médaille helvétique dans une discipline de patinage serait une petite sensation.

Livio Wenger pourra participer au départ en ligne et au 1500 m à Pékin.
Photo: Getty Images

Ski freestyle

Il y a quatre ans, deux Suissesses, la Genevoise Sarah Hoefflin et la Fribourgeoise Mathilde Gremaud, étaient au sommet en slopestyle. Alors que Sarah Hoefflin a commencé la saison en force, Mathilde Gremaud a dû se remettre d’une blessure à la tête. Mais la Fribourgeoise a repris du poil de la bête. Avec Giulia Tanno, elles font partie des prétendantes aux médailles.

Chez les hommes, Andri Ragettli est le grand point d’interrogation. Le Grison fera son retour en début d’année et s’il parvient à retrouver sa forme dans un délai extrêmement court, il faudra compter avec le champion du monde en titre. En freestyle, la Suisse possède également deux candidats à une médaille avec Noé Roth et Pirmin Werner. A Pékin, il y aura pour la première fois une compétition de big air, et donc une nouvelle chance de médaille pour la Suisse.

En 2018, la Suisse a remporté le doublé en slopestyle. A Pékin aussi, Sarah Höfflin (à gauche) et Mathilde Gremaud (à droite) seront de la partie.
Photo: Keystone

Ski de fond

Ce seront les derniers Jeux pour le quadruple champion olympique Dario Cologna. Le natif de Münster adoucira-t-il ses adieux par une nouvelle médaille? Ce serait une sensation au vu de sa saison, avec une 15e place comme meilleur résultat. Mais depuis leur 5e place en relais aux Championnats du monde 2021, les Suisses caressent l’espoir de réaliser un coup en tant que quatuor. En décembre, Beda Klee, Roman Furger, Jonas Baumann et Candide Pralong ont obtenu leur billet pour le relais sans Cologna, qui sera bien sûr présent en Chine.

En sprint, les espoirs de médaille reposent surtout sur Nadine Fähndrich, qui a toutes les chances de monter sur le podium en individuel, et avec Laurien van der Graaff, leur duo étant actuellement vice-champion du monde en sprint par équipe. Chez les hommes, il y a un risque de surenchère. Si d’autres coureurs se qualifient pour Pékin d’ici le 23 janvier, il se peut qu’un ou plusieurs athlètes doivent rester à la maison malgré la limite atteinte: un maximum de huit participants par nation et par sexe peut être sélectionné.

Que va montrer Dario Cologna pour ses derniers JO?
Photo: freshfocus

Luge

Il n’y aura sans doute pas de médaille suisse dans cette discipline. Certes, Natalie Maag s’est fait remarquer l’hiver dernier lors de la course à Saint-Moritz en montant pour la première fois sur un podium de Coupe du monde. Mais cette saison, la Zurichoise ne s’est encore jamais classée dans le top 10. Avec une 13e et une 14e place, elle remplit tout de même les critères de sélection, et l’actuelle 20e du classement général de la Coupe du monde pourra selon toute vraisemblance représenter la Suisse en Chine.

L'hiver dernier, Natalie Maag a fait sensation lors de la course à St-Moritz en montant sur son premier podium en Coupe du monde.
Photo: keystone-sda.ch

Skeleton

Avec Marina Gilardoni, la Suisse aurait eu une candidate sérieuse à une médaille. Aurait eu! Car la vice-championne du monde de 2020 doit passer son tour pour la Chine. C’est justement un crash sur la piste olympique qui a brisé le grand rêve de la Saint-Galloise. Lors du camp d’entraînement en octobre, elle fait une terrible chute et souffre d’une commotion cérébrale dont les conséquences ne s’estompent pas assez vite.

Chez les hommes, il n’y aura pas non plus de médaille. Même la place de départ de la Suisse est encore vacillante, puisque le candidat Ronald Auderset n’a pas dépassé le 17e rang cette saison en Coupe du monde.

Les Jeux Olympiques se dérouleront sans Marina Gilardoni.
Photo: keystone-sda.ch

Ski alpin

Il y a quatre ans, Michelle Gisin a remporté l’or en combiné, Wendy Holdener a décroché l’argent en slalom et le bronze en combiné. Trois médailles, en plus de l’or dans l’épreuve par équipes: un bon résultat dans l’ensemble. Et cette année? C’est encore mieux pour les skieuses suisses! En effet, deux autres athlètes de haut niveau, Lara Gut-Behrami et Corinne Suter, viennent s’ajouter aux deux médaillées. Camille Rast, âgée de 22 ans seulement, peut également skier de manière libérée tandis qu’il y a des outsiders dans les disciplines de vitesse (Joana Hählen, Jasmine Flury). Par contre, l’année 2022 risque d’être amère pour Mélanie Meillard. La Valaisanne, qui s’était gravement blessée en 2018 en Corée du Sud avant même la première course, ne devrait pas être présente à Pékin. Elle n’est pas en forme et doit même faire une pause en ce moment à cause du coronavirus.

Chez les hommes, la composition de l’équipe suisse est assez claire dans quatre des cinq disciplines. En descente, il ne s’agit plus que de savoir qui obtiendra la quatrième place de départ aux côtés de Beat Feuz, Niels Hintermann et Marco Odermatt. En super-G, derrière ce dernier, le Grison Stefan Rogentin (5e à Val Gardena, 7e à Bormio) et Gino Caviezel (9e et 10e à Beaver Creek) ont les meilleures cartes en main. En géant, Gino Caviezel, Loïc Meillard et Justin Murisier prendront probablement le départ aux côtés du triple vainqueur de la saison, Marco Odermatt. En revanche, tout reste à faire en slalom, où seuls Daniel Yule (4e à Val-d’Isère) et Loïc Meillard (6e à Madonna) ont rempli les critères de sélection. Ce qui est sûr, c’est que nos skieurs alpins ont un potentiel de médaille dans chaque discipline.

Michelle Gisin (à g.) et Wendy Holdener remporteront-elles à nouveau des médailles?
Photo: Corbis via Getty Images

Skicross

Fanny Smith a déjà tout gagné, sauf l’or olympique. La Vaudoise a montré cet hiver qu’elle était en grande forme, même si la Suédoise Sandra Näslund semble intouchable. La Genevoise Sixtine Cousin, championne suisse en titre, sera absente pour cause de blessure.

Chez les hommes, un petit problème de riche pourrait survenir, avec une fin amère pour deux athlètes. Alex Fiva, Ryan Regez, Tobias Baur, Joos Berry, Marc Bischofberger et Romain Détraz se sont qualifiés sur le papier, mais seuls quatre d'entre eux pourront être de la partie. Alex Fiva et Ryan Regez ont déjà montré cet hiver qu’ils étaient capables de remporter une course.

Fanny Smith fait définitivement partie des favorites à Pékin.
Photo: keystone-sda.ch

Saut à skis

Killian Peier a déjà obtenu sa qualification olympique très tôt ,après son retour de blessure, et a bien sauté à Engelberg (deux fois quatrième). Le Vaudois a montré qu’il pouvait rivaliser avec les favoris. Simon Ammann prendra part à ses septièmes Jeux à Pékin et deviendra le recordman suisse absolu du nombre de participations. Le quadruple médaillé d’or ne s’est classé qu’une seule fois dans le top 20 cette saison, ce qui pose la question de savoir ce que le Saint-Gallois peut espérer dans un mois environ.

Gregor Deschwanden et Dominik Peter complètent le quatuor helvétique de sauteurs. En début de saison, Gregor Deschwanden a dû surmonter une infection au Covid qui a pratiquement réduit à néant sa préparation. Lors de la Tournée, il a prouvé qu’il fallait à nouveau compter avec lui. Pour lui et pour Dominik Peter, actuellement blessé, l’objectif sera de se qualifier pour la finale olympique.

Simon Ammann disputera ses septièmes Jeux olympiques - un record suisse!
Photo: keystone-sda.ch

Snowboard

Les spécialistes du half-pipe ont de grandes chances de remporter des breloques. Lors de la première course de Coupe du monde de la saison, Pat Burgener et David Hablützel se sont classés dans le top 10 et Jan Scherrer a même terminé deuxième. En big air, Jonas Boesiger a prouvé à Coire qu’il fallait le prendre en compte. Une blessure à la tête et une infection au Covid ont empêché d’autres succès.

En slalom géant parallèle, la Suisse a déjà pu se réjouir de l’or en 2014 et 2018. On ne sait pas si Nevin Galmarini et Patrizia Kummer pourront à nouveau faire la fête, car les résultats ne sont pas encore au rendez-vous cet hiver. La Valaisanne a atteint la limite olympique, mais en cas de sélection, elle devrait être mise en quarantaine pendant 21 jours. Après ses problèmes de dos, Nelvin Galmarini ne cache pas ses ambitions: une nouvelle médaille. Avec la dominatrice du slalom Julie Zogg et Dario Caviezel, l’équipe suisse de snowboard a deux autres atouts dans sa manche.

Nevin Galmarini défendra-t-il sa médaille d'or olympique?
Photo: Keystone

(Adaptation par Matthias Davet)

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