Les finances ne vont pas si mal, à Genève. Le Conseil d'Etat, à majorité de gauche, va soumettre son plan budget 2023 au parlement, après l'avoir présenté à la presse jeudi matin. Pour rappel, Genève est l'un des rares cantons où le budget est (presque) systématiquement remis en cause par le législatif au parlement. «Le gouvernement propose, le parlement dispose, souligne d'ailleurs le conseiller d'Etat Antonio Hodgers. Et le parlement est aujourd'hui incapable de trouver en son sein une orientation claire. Mais nous, nous avons fait notre travail.»
Les charges augmenteront de 3,7%, et un déficit de 419,6 millions de francs est à prévoir. C'est plus qu'en 2022. Le déficit «admissible» sera ainsi dépassé en 2024, mais tout de même couvert par une réserve conjoncturelle encore bien remplie. A condition de pouvoir réaliser des mesures d'économies, l'exécutif prévoit un retour progressif au déficit maximum admissible dès 2025.
Nouvelle armée de fonctionnaires
«C'est un budget marqué par les crises», souligne Antonio Hodgers. Qui ne manque cependant pas de relever la politique d'investissement ambitieuse du Canton, notamment en ce qui concerne le développement durable et le numérique. En effet, quelques 5,6 milliards seront consacrés à la transition écologique. Contre un milliard alloué à la transition numérique, notamment à l'école.
Autre fait marquant: Genève verra les rangs de ses fonctionnaires grossir notablement. La croissance des postes se monte à 488 équivalents temps plein (ETP), soit une augmentation de 2,8%, a indiqué jeudi le Conseil d'Etat. Cette hausse comprend notamment les postes liés à la guerre en Ukraine (surtout dans l'enseignement) et à la pandémie de Covid-19.
Des revenus en hausse
Les revenus progressent de 169,9 millions par rapport au budget 2022, qui fonctionne sur le régime des douzièmes provisoires, faute de majorité parlementaire. L'augmentation des revenus de 1,8% s'explique principalement par la hausse attendue des recettes fiscales (+201,7 millions), mais elle est compensée par une baisse des revenus non fiscaux de 31,8 millions, notamment de la BNS.
L'une des solutions pour garder l'équilibre: impliquer davantage les communes. Le Conseil d'Etat compte ainsi sur elles pour prendre en charge une partie des charges dynamiques à hauteur de 25 millions.
(avec ATS)