Entrée en vigueur le 11 avril
WhatsApp met à jour ses conditions générales: qu'est-ce qui va changer?

Protection des données, âge minimum, nouvelles règles... WhatsApp met à jour ses conditions générales. Blick vous explique tout ce qu'il faut savoir sur cette mise à jour – et ce qu'elle va changer pour les utilisateurs.
Publié: 25.03.2024 à 15:04 heures
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Tobias Bolzern

L'application de messagerie modifie une fois de plus ses conditions générales d'utilisation (CGU). WhatsApp est actuellement sous le feu des projecteurs en raison des changements que l'application s'apprête à entreprendre. Blick vous résume les points les plus importants à retenir de cette mise à jour des CGU qui entrera en vigueur le 11 avril prochain pour tous les utilisateurs de l'espace européen, selon WhatsApp. A noter que pour WhatsApp, la région européenne couvre principalement les pays de l'Union européenne (UE)... mais la Suisse et Andorre notamment en font aussi partie. 

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Les directives

Le premier changement concerne les directives étendues et il précise ce qui est autorisé et ce qui ne l'est pas dans l'utilisation de la messagerie. Cela inclut notamment l'interdiction de diffuser des contenus illégaux via le canal. L'envoi automatique de messages est également interdit, au même titre que toutes les formes de spam ou de fraude. Des directives similaires s'appliquent également aux chaînes WhatsApp, lancés l'année dernière. Pour pouvoir vérifier la nature des messages, WhatsApp s'appuie sur des techniques automatisées, mais aussi du personnel spécialisé dans le domaine. Les comptes qui enfreignent les directives sont avertis, bloqués ou supprimés en fonction de leur gravité.

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L'interopérabilité

À l'avenir, il devrait être possible d'écrire avec WhatsApp à des utilisateurs sur une autre messagerie, et inversement. WhatsApp avait déjà annoncé cette nouveauté en février.

Le 11 avril, WhatsApp va modifier ses conditions générales d'utilisation.
Photo: Getty Images
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Cette mesure n'est pas le fruit du hasard. L'automne dernier, l'UE a classé l'entreprise Meta, à laquelle appartient WhatsApp, dans la catégorie des «gatekeepers». Meta s'est donc vu accorder un délai de six mois pour ouvrir les portes du royaume de WhatsApp. Mais jusqu'à présent, aucune autre messagerie n'a indiqué vouloir coopérer avec l'application de messagerie.

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Un âge minimal diminué

L'âge minimum pour l'utilisation de WhatsApp est abaissé de 16 à 13 ans. L'âge minimum est ainsi uniformisé au niveau mondial. Les personnes qui n'ont pas encore atteint l'âge de la majorité doivent toutefois lire les CGU avec leurs tuteurs légaux, précise l'application verte.

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La protection des données

Afin de simplifier l'échange de données entre la Suisse et les États-Unis tout en garantissant la protection des données, un accord appelé Data Privacy Framework (DPF) est actuellement négocié entre la Suisse et les États-Unis. «Les entreprises basées aux États-Unis qui s'engagent à respecter certaines obligations en matière de protection des données pourront à l'avenir se faire certifier selon le DPF», explique l'avocat Hannes Meyle du cabinet Walder Wyss.

WhatsApp a également cette intention et s'engage en ce sens avec ses nouvelles conditions générales. Avec le DPF, les données personnelles ne pourront être utilisées que dans le but pour lequel elles ont été collectées. La communication de données personnelles à des tiers – par exemple, aux autorités de poursuite pénale et aux services de renseignement – ne sera autorisée que sous certaines conditions. «Nous estimons que le DPF renforce globalement la protection des données dans les relations transatlantiques», explique Hannes Meyle. Cette mesure a toutefois suscité quelques critiques.

De qui viennent ces critiques sur le DPF?

Le Préposé fédéral à la protection des données et à la transparence (PFPDT) a constaté en 2020 que le bouclier de protection des données avec les États-Unis n'offrait pas un niveau de sécurité adéquat. «Il est évident que WhatsApp essaie de sécuriser l'exportation de données de l'EEE et de la Suisse vers les États-Unis avec le DPF», explique l'avocat Martin Steiger, spécialisé dans le droit de l'informatique.

Mais pour la Suisse, cette sécurisation n'est jusqu'à présent pas possible. En effet, tant que les discussions entre la Suisse et les États-Unis n'ont pas abouti, la couverture actuelle avec des clauses standard de protection des données continue de s'appliquer. «Les personnes en Suisse doivent une fois de plus vivre avec le fait d'être désavantagées en matière de protection des données par rapport aux personnes dans l'EEE», explique Martin Steiger.

Des mises à jour controversées

Le renouvellement des conditions générales de WhatsApp a parfois suscité la controverse par le passé. Début 2021, de nouvelles règles concernant l'utilisation des données ont été introduites, ce qui a suscité une grande indignation et a incité de nombreuses personnes à quitter l'application.

Une erreur de communication est également à l'origine de ce mauvais épisode: il n'était pas clair à l'époque que les changements ne concernaient que les profils d'entreprise, et non les particuliers. De plus, de nombreux utilisateurs se sont sentis mis sous pression par le délai très court imposé à l'époque. En 2021, les exploitants d'autres services de messagerie ont pu se réjouir: ils ont enregistré une forte croissance pour certains d'entre eux.

WhatsApp va-t-elle à nouveau faire fuir ses utilisateurs?

Il ne faut sans doute pas s'attendre à une nouvelle perte d'utilisateurs cette fois-ci. WhatsApp a communiqué de manière nettement plus claire qu'en 2021.» Ces mises à jour ne modifient en rien notre engagement en faveur de la protection de la vie privée de nos utilisateurs et n'entraînent pas le partage de plus de données avec d'autres utilisateurs de WhatsApp lors de l'envoi de messages. Quel que soit l'endroit où vous vous trouvez dans le monde, nous protégeons les messages personnels avec un cryptage de bout en bout, ce qui signifie que personne, pas même nous, ne peut lire ou écouter ces messages», explique un porte-parole à Blick.

Suis-je obligée d'accepter les nouvelles CGU?

Contrairement aux modifications précédentes des CGU, les choses sont plus simples cette fois-ci. Quiconque continue à utiliser Whatsapp après le 11 avril accepte d'office les modifications des CGU, explique l'exploitant à la demande de Blick.

Si les utilisateurs ne veulent pas accepter les modifications, ils ont une autre possibilité, plus radicale: «Supprimer votre compte».

Voici comment supprimer WhatsApp

Si vous choisissez la solution radicale, sachez qu'elle est irréversible: la suppression de votre compte ne pourra pas être annulée. «Même si c'est fait par erreur», explique WhatsApp.

Si vous êtes néanmoins décidé à le faire, il suffit de vous rendre dans Paramètres > Compte > Supprimer le compte. Après y avoir saisi votre numéro de téléphone, votre compte, toutes les informations, tous les chats, la sauvegarde chez Apple ou Google ainsi que les canaux créés seront supprimés.

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