Attention aux hélices
Éoliennes sur les versants sud dangereuses pour le gypaète barbu

Les gypaètes barbus se déplacent la plupart du temps dans des zones dangereuses pour eux en raison des éoliennes, mettent en garde des scientifiques de l'Université de Berne. Ces derniers ont modélisé le risque de collision avec des hélices potentielles dans les Alpes.
Publié: 09.02.2022 à 13:44 heures

Selon l'étude publiée mercredi dans la revue spécialisée «Royal Society Open Science», 30% des Alpes présentent un danger élevé de collision entre les éoliennes et les oiseaux. De nombreuses zones à risques se situent à la frontière des cantons de Berne et du Valais, ainsi qu'en Engadine (GR).

Les parcs éoliens situés sur des versants abrupts et orientés vers le sud sont particulièrement dangereux pour les gypaètes barbus. Tout comme ceux implantés dans les régions où les carcasses de bouquetins sont nombreuses et servent de nourriture au volatile.

Vents ascendants au coeur du problème

L'étude se base sur les données GPS de 28 de ces grands vautours, collectées pendant six ans. Elle montre que 74% des positions GPS ont été enregistrées à une hauteur inférieure à 200 mètres, soit là où des collisions pourraient se produire si de grandes éoliennes étaient installées à ces endroits.

Avec une envergure de plus de 2,6 mètres, le gypaète barbu est le plus grand oiseau des Alpes (archives).
Photo: ANTHONY ANEX
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Les gypaètes barbus volent souvent bas, parce que les vents ascendants, utilisés par les oiseaux pour prendre de l'altitude, sont particulièrement forts sur les pentes exposées au soleil, ainsi que sur les crêtes.

Analyses précises nécessaires

Lors d'installations d'éoliennes, «les conditions du site doivent être analysées avec précision», a déclaré à l'agence de presse Keystone-ATS Sergio Vignali, l'auteur principal de l'étude.

De plus, cette enquête se concentre uniquement sur le gypaète barbu, ajoute-t-il. «Il y a bien sûr beaucoup d'autres animaux, comme les chauves-souris, les oiseaux migrateurs ou l'aigle royal, qui devraient être pris en compte dans la décision.» Le chercheur établit actuellement avec son équipe une carte des dangers axée sur l'aigle royal.

Le gypaète barbu a été exterminé dans l'espace alpin à la fin du XIXe siècle. Un programme international de réintroduction dans les Alpes a été lancé en 1986. Actuellement, 24 quatre couples nicheurs vivent en Suisse. Avec une envergure de plus de 2,6 mètres, le gypaète barbu le plus grand oiseau des Alpes.

(ATS)

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