Un tenancier menace Alain Berset
«Ne viens pas en Suisse centrale»

Le ministre de la Santé Alain Berset est gravement menacé par un homme originaire de Suisse centrale. Le Fedpol en a été informé. Les Conseillers fédéraux font l'objet d'une protection renforcée depuis des mois, mais la situation est de plus en plus tendue.
Publié: 10.09.2021 à 17:24 heures
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Dernière mise à jour: 10.09.2021 à 17:27 heures

Un homme, apparemment tenancier en Suisse centrale, a émis des menaces particulièrement violentes à l'encontre du Conseil fédéral dans une vidéo qui circule sur les réseaux sociaux. «Vous êtes des traîtres au peuple et avez votre place devant une cour martiale», s'est-il exclamé avec pathos. Blick a eu accès à cette fameuse vidéo, mais ne la montrera pas. L'individu a été jusqu'à menacer le ministre de la Santé Alain Berset de mort, en lui intimant de «ne pas venir en Suisse centrale», car ce serait «très, très dangereux»: «Si j'étais toi, je ne quitterais pas la maison».

La raison de sa colère? Le certificat Covid. Il ne contrôlera aucun de ses clients, assure le tenancier qui risque de recevoir bientôt la visite de la police. En effet, dans le contenu vidéo, il va jusqu'à mentionner le nom de Fritz Leibacher – qui, pour rappel, s'est déchaîné au Conseil cantonal de Zoug il y a 20 ans et a abattu quatorze politiciens. Ambiance.

La Fedpol est informée

L'Office fédéral de la police (Fedpol) est au courant de l'existence de la vidéo, comme l'a confirmé son porte-parole Florian Näf à «20 Minuten». Il n'a cependant pas souhaité s'exprimer sur ce que risque l'auteur de la menace. «Il est bien clair que, dans de tels cas, nous vérifions si un acte pénalement répréhensible a été commis. Si tel est le cas, nous nous penchons ensuite sur les possibilités d'agir. Nous ne fournissons toutefois pas d'informations sur les cas individuels.»

Un homme le met en garde dans une vidéo: "Ne venez pas en Suisse centrale."
Photo: Screenshot
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Situation dangereuse

La situation pour les politiciens, et en particulier pour les conseillers fédéraux, est très tendue depuis un certain temps. Ils sont de plus en plus exposés à des menaces. Il y a quinze jours, par exemple, Alain Berset a été invité à répondre aux questions du public dans l'émission «Arena» de la SRF, l'équivalent suisse alémanique de notre «Infrarouge». A cette occasion, pour pallier tout débordement, l'unité spéciale de la police municipale de Zurich, «Scorpion», avait été déployée pour le protéger.

Dès le début de la crise, des menaces ont été proférées à l'encontre des membres du gouvernement. Le ministre de la Santé est particulièrement visé: pour les coronasceptiques, il est le symbole d'une très mauvaise gestion de la pandémie. Or, depuis que le Conseil fédéral a annoncé que le certificat Covid deviendrait obligatoire dans les restaurants et les cinémas, la situation continue de s'échauffer – en témoignent les récentes manifestations qui ont eu lieu dans la capitale.

L'unité spéciale ne sert à rien

Le Ministère public de la Confédération (MPC) est compétent pour les menaces proférées à l'encontre des conseillers fédéraux ou des membres du Parlement. Comme le MPC l'a récemment indiqué à Blick, «diverses procédures pénales sont actuellement en cours au Ministère public de la Confédération. Elles concernent des menaces de cette nature, parfois en complément d'autres infractions.»

Pour l'instant, cet individu de Suisse centrale ne se sent pas concerné : «Vous pouvez avoir vos «Luchs» (l'unité spéciale du corps de police de Suisse centrale, ndlr) autour de vous, ça ne vous servira à rien. (sf/piu)

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