Un projet plus «capacitaire»
C'est confirmé: la gare souterraine de Genève est repoussée à 2038!

Blick révélait ce mardi matin que l'extension de la gare de Genève, prévue pour 2035, ne verrait pas le jour avant 2038. Les CFF et ses partenaires étatiques confirment l'information dans un communiqué et annoncent que le projet a été redimensionné et «amélioré».
Publié: 28.11.2023 à 13:22 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Comme révélé par Blick ce mardi matin, la mise en service de l’extension souterraine de la gare de Genève ne sera bel et bien pas d’actualité avant… 2038. Frédéric Revaz, porte-parole des CFF, parle d’une mouture «améliorée» et «bien plus capacitaire» pour introduire le communiqué conjoint des partenaires du bout du Léman. À la lecture, rarement un texte annonçant un projet — certes redimensionné — qui verra finalement le jour six ans plus tard qu’initialement annoncé n’a été aussi dithyrambique.

Posons les bases. La gare de Genève est la troisième gare de Suisse en termes d’affluence. «À ce titre, elle joue un rôle central dans les voyages au niveau local, en Suisse et vers l’étranger. Chaque jour, ce sont en effet 156’000 personnes qui fréquentent la gare de Genève (voyageurs et usagers)», écrivent les CFF, l’Office fédéral des transports (OFT), la Ville et le Canton de Genève dans leur communication commune.

Ces derniers mois, des études supplémentaires ont été réalisées par l’ancienne régie fédérale à la demande des commanditaires. Objectif: examiner comment augmenter la capacité de la gare existante après la mise en service de la gare souterraine.

Les CFF et leurs partenaires étatiques se réjouissent de la nouvelle mouture du projet de la gare de Genève.
Photo: Keystone

Des points toujours ouverts

Résultat, ces recherches ont permis «de dégager des solutions pour optimiser la traversée de la gare et les accès aux quais». «La nouvelle gare disposera de deux passages inférieurs supplémentaires pour les voyageurs ainsi qu’un tunnel ferroviaire à double voie en direction de l’aéroport, ce qui accroîtra considérablement sa capacité par rapport au projet initial», relèvent les autorités.

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Il reste en revanche des points ouverts concernant la structure en surface. «Les partenaires ont donc décidé que cet aspect serait développé dans un second temps, dans le cadre d’un projet indépendant de la gare souterraine.»

La mise à l’enquête publique du projet de gare souterraine «pourrait» avoir lieu fin 2027. La durée des procédures d’obtention du permis de construire varie ensuite en fonction des éventuelles oppositions ou recours. «Une date précise de mise en service pourra donc être communiquée après l’obtention de l’autorisation de construire», indique le communiqué.

«C’est du 'bouillon de morts'»

À ce stade, la durée des travaux de la gare souterraine est estimée à neuf ans environ et son budget à environ 1,9 milliard de francs (c’est 300 millions de francs de plus que la précédente mouture, lire encadré ci-dessous). Le tout est porté par la Confédération, le Canton de Genève et la Ville de Genève. Le coût et le planning du projet de la gare souterraine doivent encore faire l’objet d’analyses et seront établis par les CFF au cours de l’année 2024. «Les commanditaires espèrent une mise en service de la gare souterraine à l’horizon 2038», glissent-ils.

Historique du projet

Rappelons l’historique du projet. À la suite d’une expertise commandée en 2013, les partenaires réunis autour de l’extension de la gare de Genève Cornavin (Office fédéral des transports pour la Confédération, Canton de Genève et Ville de Genève en tant que commanditaires-financeurs et les CFF en tant que maître d’ouvrage) ont convenu en décembre 2015 d’étendre la gare du bout du Léman en souterrain, et non en surface comme prévu au départ. Cette nouvelle gare se situera en partie sous le quai 4 existant (voies 7 et 8) et en partie sous la place Montbrillant.

Le projet initial prévoyait la construction d’un quai souterrain doté de deux voies ainsi que deux tunnels d’accès, dont un à voie unique en direction de l’aéroport. Estimé à 1,6 milliard de francs, mais limité en termes de capacité, «ce projet a été optimisé ces dernières années par l’ajout d’une voie supplémentaire dans le tunnel côté aéroport et de deux passages inférieurs additionnels en gare», écrivent dans un communiqué les partenaires.

Le projet de la gare souterraine viendra compléter la transformation du bâtiment voyageurs de la gare de Genève, réalisée entre 2010 et 2014. Celle-ci a déjà «considérablement amélioré les flux et l’accessibilité de la gare», estiment les autorités.

Rappelons l’historique du projet. À la suite d’une expertise commandée en 2013, les partenaires réunis autour de l’extension de la gare de Genève Cornavin (Office fédéral des transports pour la Confédération, Canton de Genève et Ville de Genève en tant que commanditaires-financeurs et les CFF en tant que maître d’ouvrage) ont convenu en décembre 2015 d’étendre la gare du bout du Léman en souterrain, et non en surface comme prévu au départ. Cette nouvelle gare se situera en partie sous le quai 4 existant (voies 7 et 8) et en partie sous la place Montbrillant.

Le projet initial prévoyait la construction d’un quai souterrain doté de deux voies ainsi que deux tunnels d’accès, dont un à voie unique en direction de l’aéroport. Estimé à 1,6 milliard de francs, mais limité en termes de capacité, «ce projet a été optimisé ces dernières années par l’ajout d’une voie supplémentaire dans le tunnel côté aéroport et de deux passages inférieurs additionnels en gare», écrivent dans un communiqué les partenaires.

Le projet de la gare souterraine viendra compléter la transformation du bâtiment voyageurs de la gare de Genève, réalisée entre 2010 et 2014. Celle-ci a déjà «considérablement amélioré les flux et l’accessibilité de la gare», estiment les autorités.

plus

«Les partenaires se réjouissent de l’avancée dans la planification et du fait de disposer de contours définitifs pour le projet de la gare souterraine de Genève», jubile-t-on encore. Ces derniers disent reconnaître «les progrès réalisés dans le cadre de leur collaboration, tout en gardant à l’esprit les nombreux défis à relever pour assurer le succès du projet».

Un fin connaisseur du dossier, qui a lu le communiqué, persifle au bout du fil: «C’est du 'bouillon de morts': parler de 2038 est illusoire! Surtout avec une mise à l’enquête publique à la fin 2027. Il y aura des années et des années de procédures et d’oppositions. Quand la lumière apparaîtra enfin au bout du tunnel, au moment où les travaux seront terminés, le projet sera probablement déjà dépassé: faudra-t-il à nouveau le redimensionner?»

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