Un «Freedom day» pour le 1er septembre?
Des acteurs de l'économie suisse ont fait pression sur la Confédération

Trois associations économiques lancent un ultimatum à la Confédération. Elles veulent que les mesures sanitaires soient levées d'ici au 1er septembre, notamment le port du masque.
Publié: 11.08.2021 à 15:36 heures
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Dernière mise à jour: 11.08.2021 à 16:39 heures
Sarah Frattaroli, Alexandre Cudré (adaptation)

Avec la tenue de la réunion du Conseil fédéral annonçant le début de la phase de normalisation, les associations économiques suisses ont déjà clairement indiqué la direction qu’elles attendent de l’Exécutif.

Elles réclament un «Freedom day» (Journée de la liberté, en anglais) pour le 1er septembre. L'idée s'inspire du modèle britannique: il s’agirait de retrouver ses libertés complètes et de lever toutes les mesures sanitaires d’un coup. Le Premier ministre Boris Johnson y avait levé toutes les mesures le 19 juillet.

Les règles sanitaires au sujet du coronavirus sont en effet relativement clémentes en Suisse par rapport à nos pays voisins. Ces pressions ont lieu alors que le Conseil fédéral a tenu mercredi sa première réunion après les vacances d’été, dans laquelle il a décidé de rendre les autotests et tests pour asymptomatiques payants, sur le modèle de l’Allemagne.

La Grande-Bretagne a célébré un jour de liberté le 19 juillet, et pratiquement toutes les mesures Corona ont été levées. Les jeunes font la fête à Brighton.
Photo: Getty Images
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Les grands évènements toujours soumis au certificat

Fabio Regazzi, président de l’Union suisse des arts et métiers (USAM) et conseiller national du Centre, a déclaré à «20 Minuten» qu’il souhaite que les limites maximales du nombre de personnes lors de réunions privées soient supprimés le 1er septembre, tout comme le port obligatoire de masques au travail, dans les magasins, les restaurants et les écoles: «Il est important de donner aux entreprises et à la population la garantie que les mesures seront ensuite levées.»

Le conseiller national tessinois ne veut cependant pas remettre en question le port obligatoire du masque dans les transports publics et l’utilisation du certificat Covid lors de grandes manifestations. «Pendant encore un certain temps, l’utilisation du certificat est justifiée. Mais cette durée doit aussi être le plus court possible.»

«Les restaurateurs doivent pouvoir décider eux-même»

Fabio Regazzi bénéficie du soutien de l’organisation faîtière Economiesuisse. Rudolf Minsch, économiste en chef, met en garde contre le fait de rendre le certificat obligatoire dans d’autres lieux, comme les restaurants. «Un restaurateur devrait pouvoir décider lui-même s’il veut offrir à ses clients un sentiment de sécurité en restreignant l’accès avec le certificat Covid.»

Rudolf Minsch reste tout de même critique: «Il y a encore beaucoup trop de mesures. L’objectif du Conseil fédéral doit être de les réduire autant que possible via quelques règles facilement compréhensibles.»

Le certificat Covid sur le lieu de travail?

Le directeur de l’Union patronale suisse (UPS) Roland Müller est également favorable à cette Journée de la liberté pour le 1er septembre. Mais seulement si la situation épidémiologique ne s’aggrave pas.

Si cela devait être le cas, Roland Müller souhaite aussi introduire le certificat Covid sur le lieu de travail. Les employeurs veulent pouvoir déroger aux règles pour les personnes vaccinées, rétablies et testées sur le lieu de travail. En outre, elles souhaitent éviter les fermetures d’entreprises et le retour au bureau à domicile.

La gauche est sceptique

Les appels à la «Freedom day» ont également suscité des critiques. La conseillère nationale socialiste Flavia Wasserfallen a déclaré à «20 Minuten» n’être pas favorable à une date d’ouverture fixe.

«Une date d’ouverture fixe amène le risque d’ignorer le déroulement de la pandémie et de faire des promesses à la population que vous ne pourrez peut-être pas tenir par la suite.»


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