Sur fond de soupçons de blanchiment
Le Département des finances inflige une amende de 50'000 francs à l'UBS pour un défaut de signalement

Le Département fédéral des finances (DFF) a infligé une amende de 50'000 francs à l'UBS. Des collaborateurs de la grande banque auraient omis pendant des années de signaler des soupçons de blanchiment d'argent
Publié: 30.05.2024 à 15:15 heures
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ATS Agence télégraphique suisse

Des collaborateurs de l'UBS auraient omis pendant des années de signaler des soupçons de blanchiment d'argent en lien avec les comptes de l'ex-président controversé du Yémen, Ali Abdullah Saleh. En conséquences, le Département fédéral des finances (DFF) a infligé une amende de 50'000 francs à la première banque suisse.

Le DFF a confirmé jeudi à Keystone-ATS cette information de la SRF. L'avis de sanction date du 4 avril dernier et est entré en vigueur à l'expiration du délai de recours de 30 jours. Il n'est pas consultable actuellement.

La banque aux trois clés aurait géré des millions de dollars pour Ali Abdullah Saleh. Selon les recherches de SRF Investigativ, la décision pénale porte sur un paiement de 10 millions de dollars effectué en 2009 en faveur de celui qui était alors président du Yémen par le sultan d'Oman. Le chèque aurait été remis par le fils de M. Saleh au siège de l'UBS à Zurich.

Le Département fédéral des finances (DFF) a infligé une amende de 50'000 francs à l'UBS après des défauts de signalement de plusieurs collaborateurs.

La transaction a bien déclenché des alertes internes chez l'UBS, mais au lieu de s'adresser au Bureau de communication en matière de blanchiment d'argent (MROS), des collaborateurs auraient simplement noté dans le dossier interne «qu'il est de notoriété publique que les riches dirigeants du monde arabe soutiennent leurs collègues plus pauvres avec de tels cadeaux».

La banque n'a pas agit «de manière compréhensible»

Selon SRF Investigativ, les comptes de la famille Saleh ont été soldés en 2011. Mais l'UBS n'aurait jamais signalé les soupçons de blanchiment d'argent aux autorités. «Selon le DFF, la banque n'a pas documenté de manière compréhensible les raisons pour lesquelles elle ne l'a pas fait», écrit la SRF.

La faute des personnes responsables de l'obligation d'annonce chez l'UBS – non identifiées – est «considérable», estime le DFF. Concernant la banque, l'amende a été fixée à 50'000 francs, dans l'hypothèse d'une négligence légère. Cela correspond au montant maximal qui peut être imposé à une personne morale dans une procédure pénale administrative du DFF.

La procédure avait été ouverte en mars 2021. Contactée par l'agence AWP, l'UBS n'a pas souhaité commenter l'article de presse.

(ATS)

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