Selon un spécialiste suisse
Ce qui doit changer pour que le prix de l'essence baisse

Les prix du pétrole brut sont tombés à leur niveau le plus bas depuis le début de la guerre. Malgré cela, les Suisses doivent toujours mettre la main au porte-monnaie pour faire le plein d'essence.
Publié: 12.08.2022 à 17:42 heures
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Dernière mise à jour: 12.08.2022 à 17:45 heures
Ulrich Rotzinger

Le baril de Brent, de la mer du Nord, coûtait 99,12 dollars vendredi matin et retrouve ainsi son niveau d’avant le début de la guerre en Ukraine, fin février. Entre-temps, le prix avait atteint 133 dollars.

Bien que le prix de l’essence ait un peu baissé, les automobilistes doivent toujours payer plus de deux francs par litre d’essence à la pompe. Des accusations d’arnaque sont lancées, les exploitants de stations-service se défendent.

La raison principale du maintien des prix élevés serait causée par le faible niveau d’eau du Rhin, dit-on. Selon Ramon Werner, directeur de l’exploitant de stations-service Oel-Pool, trois choses devraient concrètement changer pour que le prix de l’essence redescende sous la barre des 2 francs.

Il faut de la pluie

«En premier lieu, il faut des précipitations sur l’ensemble du territoire», explique Ramon Werner, dont l’entreprise gère notamment les stations-service Ruedi Rüssel: «Si le Rhin charrie à nouveau plus d’eau, il sera possible de transporter davantage en termes de quantités et les coûts de fret baisseraient à nouveau quelque peu.»

Le prix de l'essence est toujours supérieure à 2 francs, malgré la baisse du prix du pétrole brut.
Photo: Moveri AG
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Pour rappel, les bateaux naviguant sur le Rhin ne peuvent actuellement charger qu’un quart du fret qu’ils transportent en temps normal. Les frais de Rotterdam à Bâle sont en conséquence passés de 20 à 30 francs par tonne à 260 francs. Les coûts sont donc actuellement plus de dix fois supérieurs à la normale, ce qui fait grimper le prix de l’essence.

La sécurité d’approvisionnement doit être établie

De plus, depuis le début de la guerre, une grande incertitude règne sur le marché mondial. La deuxième condition est donc que la sécurité d’approvisionnement soit rétablie. «Même si la Russie n’est plus un exportateur de pétrole, une normalisation peut avoir lieu», affirme le directeur d’Oel-Pool avec certitude. D’autres exportateurs prendraient le relais.

Et comme troisième et dernière condition, il met en avant le système de raffinage européen qui devrait à nouveau fonctionner normalement. Actuellement, la demande élevée et l’offre faible se font concurrence.

Manque de moyens de raffinage en Europe

Selon Avenergy, l’ancienne Union pétrolière, il manque, rien qu’en Europe, des capacités de raffinage estimées à un million de barils par jour. Cela entraîne une augmentation du prix d’achat.

Les prix élevés actuels en comparaison internationale ne sont d’ailleurs pas dus en premier lieu aux exploitants de stations-service du pays, mais au fait que la Suisse n’a pas introduit de rabais à la pompe par rapport aux pays voisins après le début de la guerre en Ukraine.

(Blick avec ATS)

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