Selon un auteur des dégradations
«Il y aura d'autres sabotages pour montrer le non-sens des canons à neige»

Villars, les Diablerets, Verbier, mais aussi en France aux Gets et à La Clusaz: Les actes de vandalisme sur les canons à neige des stations de ski se sont multipliés début janvier. Le quotidien «24 heures» a retrouvé l'un des saboteurs qui tente de se justifier.
Publié: 09.02.2023 à 15:33 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

Ce début d’année a été marqué par une série de sabotages inédits. Que ce soit à Villars (VD), aux Diablerets (VD), à Verbier (VS), mais aussi en France aux Gets et à La Clusaz, des actes de vandalisme ont été perpétrés sur des… canons à neige.

Qui se cache derrière ces actions illégales? Malgré de gros soupçons sur l’écologie radicale ou sur des groupes comme Extinction Rebellion (XR), il est difficile de glaner des informations officielles, des enquêtes étant en cours. Et les auteurs se font silencieux. Du moins, jusqu’à aujourd’hui.

Ce jeudi, «24 heures» publie une interview d’un des saboteurs actifs dans les Alpes vaudoises. Seul détail personnel sur cet homme qui tient à rester anonyme: il s’agirait d’un ingénieur en environnement de formation.

Des canons à neige ont été sabotés ce début d'année.
Photo: Keystone

Le ski est condamné?

Questionné sur ses agissements, il explique que «les canons à neige font partie d’un tout». Les dégrader permettrait «de thématiser la question du ski à outrance et ce que ça a entraîné». Il précise sa pensée: «C’est une façon de dire que ce ski est, qu’on le veuille ou non, tôt ou tard, une activité obsolète et qu’il faut changer de direction, ensemble, et vite.»

Cet individu assure comprendre que ses actions puissent choquer. «Mais on fait ça pour l’intérêt commun, pour défendre la biodiversité en altitude, et on continuera à être du côté du vivant, se défend-il. Moi aussi, j’ai cru pendant longtemps qu’on allait tout régler avec des panneaux solaires et des éoliennes. Et puis, au bout d’un moment, on se rend compte que c’est de l’endoctrinement et que, non, ça ne suffira pas.»

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Mis face au fait que d’autres méthodes existent pour se faire entendre, le saboteur tente de se justifier. «On en est surtout au stade où il faut faire tout ce qu’on peut pour alerter le public et sensibiliser, affirme-t-il, toujours dans les colonnes du grand quotidien vaudois. Le fait est qu’on est des gens de la région, qu’on a tous un travail et qu’on aimerait faire autre chose le week-end que de prendre ces risques… On sait que nous sommes dans un pays avec des outils démocratiques. Mais on le fait aussi parce que la politique ou les lobbies n’ont pas pris leurs responsabilités.»

Et après? Cet homme répond par l’affirmative quand on lui demande si d’autres sabotages sont à craindre. Des personnes, comme lui, se mobiliseront «tant qu’il faudra montrer l’absurdité de ces valeurs et le non-sens de systèmes qui continuent coûte que coûte». Les stations — et les autorités — sont prévenues.


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