Selon le président des Vert'libéraux Jürg Grossen
«Depuis des années, notre gouvernement n'est pas à la hauteur»

L'élection du Conseil fédéral le 13 décembre a été évoquée par trois des quatre partis qui ont réuni samedi leurs délégués en assemblée.
Publié: 12.11.2023 à 12:02 heures

L'élection du Conseil fédéral le 13 décembre a été évoquée par trois des quatre partis qui ont réuni samedi leurs délégués en assemblée. Si Le Centre ne veut révoquer personne, les Vert'libéraux (PVL) plaide pour une nouvelle formule, tandis que la Jeunesse socialiste ne soutient aucun des candidats à la succession d'Alain Berset qu'elle a auditionnés. L'UDC a elle parlé immigration.

L'UDC veut une «caisse maladie light»

Forte de son succès aux élections fédérales d'octobre, l'UDC a formulé un certain nombre d'exigences, liées à ses chevaux de bataille favoris, la lutte contre l'immigration, sources de tous les maux selon le parti, et l'Union européenne (UE). Devant près de 350 délégués réunis à Alterswilen (TG), son président Marco Chiesa a soutenu l'idée d'une «caisse maladie light» afin de limiter l'accès des migrants au système de santé.

Le conseiller aux Etats tessinois a aussi exigé la fin des demandes d'asile déposées en Suisse. Elles «ne doivent plus être traitées que dans des zones de transit en dehors de la Suisse», a-t-il souligné. 

Le président des Vert'libéraux a à nouveau remis en question la formule magique du Conseil fédéral. «Depuis des années, notre gouvernement n'est pas à la hauteur», a dit Jürg Grossen devant les délégués à Thoune. (Archives)
Photo: keystone-sda.ch

Pour une taxe de séjour aux immigrés

Le président de l'UDC a également évoqué la possibilité d'introduire des forfaits d'immigration couvrant les coûts. «Dans le tourisme, nous connaissons les taxes de séjour. Imposons donc une 'taxe de séjour' aux immigrés», a-t-il lancé. Et pour répondre à des situations d'insécurité, liées selon lui, au «chaos de l'asile», il demande que les accords de Dublin s'appliquent «non seulement sur le papier, mais aussi sur le terrain».

Les délégués de l'UDC ont encore pu entendre les élus du parti rappeler tout le mal qu'ils pensent de l'UE, le conseiller national Franz Grüter (LU) déplorant une «adhésion rampante». Pour la Suisse, il existe des «points insoutenables» dans les négociations avec l'UE, parmi lesquels la reprise dynamique du droit ainsi qu'un règlement des litiges par la Cour de justice européenne, selon lui.

Le PLR est averti

Les trois autres partis réunis samedi ont évoqué la prochaine actualité de l'élection du Conseil fédéral dans un mois. Et le président du Centre de lancer un avertissement aux conseillers fédéraux PLR. Si tous deux se présentent à une réélection, Gerhard Pfister attend d'eux qu'ils se distancient à l'avenir de la «politique de bloc» du camp de droite.

Par respect pour les institutions, Le Centre ne veut révoquer personne, a cependant précisé Gerhard Pfister devant les délégués du parti à Thoune (BE). Estimant le «pôle de droite» au Conseil fédéral «encore moins légitime» depuis les élections fédérales, mais jugeant «tout aussi présomptueux» de la part du pôle de gauche d'y revendiquer trois sièges, le Zougois juge d'autant plus important qu'Ignazio Cassis et Karin Keller-Sutter assument dans leur fonction «une responsabilité pour le bien global de la population».

Les ministres PLR ne doivent pas exercer, avec les représentants de l'UDC, «la simple logique de pouvoir d'un bloc majoritaire de droite», selon Gerhard Pfister, qui cite l'exemple, lors de la première séance du Conseil fédéral après les élections du 22 octobre, de sa majorité de droite qui a décidé «arbitrairement» que les deux initiatives en suspens sur les coûts de la santé ne seraient pas soumises au peuple le plus vite possible, mais seulement à l'été 2024.

Une «politique de pouvoir impitoyable»

C'est là une «politique de pouvoir impitoyable», a critiqué Gerhard Pfister, surtout s'agissant là de la principale préoccupation des Suissesses et des Suisses. Le Centre attend autre chose des membres du PLR au Conseil fédéral.

Plaidant pour une autocritique après la défaite électorale du parti (le PVL a perdu six sièges sur 16), le président des Vert'libéraux a à nouveau remis en question la formule magique du Conseil fédéral. «Depuis des années, notre gouvernement n'est pas à la hauteur», a dit Jürg Grossen devant les délégués à Thoune, en évoquant les grandes crises de ce monde.

Jeunes socialistes offensifs

Les délégués de la Jeunesse socialiste (JS) ont pour leur part auditionné samedi à Lucerne les six candidats socialistes en lice pour la succession d'Alain Berset. Mais aucune candidature ne s’est positionnée «en faveur d’une transformation en profondeur de notre société, ce qui devrait pourtant être le cœur même de tout engagement socialiste», écrit la JS dans un communiqué.

Ainsi, la JS n'en soutient aucun des six. Elle exige en outre que les candidats socialistes au Conseil fédéral soient désignés à l'avenir par le Congrès du PS Suisse et non plus par le groupe parlementaire.

(ATS)

Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la