Roger Federer est actionnaire depuis 2019
Les dirigeants de On se font des millions en vendant leurs actions

Depuis 2021, On Holding est cotée en bourse. Les données de la bourse américaine le montrent désormais: les fondateurs et les managers ont vendu d'importants paquets d'actions au cours des six derniers mois. Un processus normal, dit-on chez On.
Publié: 15.10.2023 à 14:03 heures
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Dernière mise à jour: 15.10.2023 à 15:31 heures
Beat Schmid*

La marque de chaussures suisse On connaît une croissance fulgurante. Depuis son entrée en bourse il y a deux ans, son chiffre d'affaires a augmenté d'un milliard de dollars. Et cette forte croissance devrait se poursuivre: au cours des trois prochaines années, le chiffre d'affaires devrait doubler, pour atteindre 3,55 milliards de francs. L'entreprise vise à devenir la marque de vêtements de sport la plus haut de gamme au monde. Et elle peut compter sur un partenaire de taille: l'ancien joueur de tennis Roger Federer, actionnaire depuis 2019.

Si le chiffre d'affaires est en forte hausse, le cours de l'action connaît des hauts et des bas. Depuis son entrée en bourse fracassante il y a deux ans, le cours a presque diminué de moitié, passant de 44 à 23 dollars. On Holding est actuellement évalué à 7,5 milliards de dollars (l'équivalent de 6,7 milliards de francs) alors que sa capitalisation boursière avait dépassé les 10 milliards de dollars peu de temps après son entrée en bourse.

Les actions de la marque de chaussures de sport sont cotées à la bourse de New York. Les règles de publication y sont différentes de celles en vigueur en Suisse. Les entreprises doivent notamment fournir des informations plus détaillées sur les «transactions d'initiés». Il s'agit d'achats et de ventes d'actions par des membres de la direction et du conseil d'administration.

L'entreprise de chaussures de sport On veut doubler son chiffre d'affaires au cours des trois prochaines années. Le siège de l'entreprise se trouve à Zurich-Ouest.
Photo: Linda Käsbohrer
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L'autorité américaine de surveillance des bourses publie les transactions

Il ressort de ces «filings» de la Securities Exchange Commission (SEC), l'autorité de surveillance des bourses américaines, que des managers d'On ont vendu d'importants paquets d'actions au cours des six derniers mois ou ont annoncé leur intention de le faire. On y trouve notamment les deux co-chefs et un co-président du conseil d'administration.

Les premières transactions ont été signalées le 28 avril 2023. Selon des informations boursières américaines, le directeur financier et co-directeur général Martin Hoffmann a vendu des actions pour une valeur de 9,1 millions de dollars. Le même jour, d'autres ventes ont été signalées. À l'instar de Marc Maurer, également co-CEO de On, qui a cédé des actions d'une valeur de 2,3 millions de dollars.

Le 1er juin, le cofondateur David Allemann a lui aussi vendu un paquet d'actions d'une valeur de 8,2 millions de dollars. D'autres ventes d'actions On ont suivi en juillet et en septembre. La dernière transaction annoncée jusqu'à présent date du 2 octobre. Marc Maurer a vendu un paquet d'une valeur de 1,9 million de dollars.

Au total, les managers de On se sont séparés d'actions d'une valeur d'environ 50 millions de francs. Comme il ressort en outre des documents, ils voulaient à l'origine vendre nettement plus d'actions. Plusieurs transactions n'ont pas abouti parce que le cours était inférieur à une limite minimale fixée. Les managers de On ont annoncé un total de ventes d'actions de plus de 100 millions de francs. Seule la moitié de cette somme a pu être réalisée.

«Rien d'inhabituel»

«Des membres isolés de la direction et du conseil d'administration ont vendu un petit pourcentage de leurs actions. Deux des trois fondateurs n'ont pas réalisé de vente», écrit une porte-parole de On. La vente n'a «rien d'inhabituel» et peut notamment s'expliquer pour des fins de «diversification».

«En outre, tous les fondateurs et les membres de la direction détiennent la grande majorité de leurs actifs dans l'entreprise et restent donc liés non seulement émotionnellement, mais aussi financièrement au succès à long terme de On» ajoute la porte-parole.

Après l'introduction en bourse il y a deux ans, les managers d'On avaient été critiqués pour leurs salaires élevés. Les trois fondateurs et les deux co-CEO s'étaient fait verser un total de 83 millions de francs pour 2021. Le salaire le plus élevé – 16,9 millions de francs – a été versé au co-CEO Marc Maurer. Deux managers de On ont dû justifier leurs rémunérations dans l'émission «Gredig direkt» de la SRF.

En comparaison avec des groupes établis tels que Nike, Adidas ou Puma, les salaires des dirigeants de On ont atteint des sommets. Ils ont gagné plus que leurs collègues d'Adidas et de Puma réunis. Seul John Danahoe, CEO de Nike, a touché plus. Pour l'année 2022, les fondateurs et les managers de On ont nettement réduit leur rémunération. Au total, les six membres de la direction ont touché 18 millions de francs. C'est David Allemann qui a gagné le plus avec 3,9 millions de francs.

* Au cours de sa carrière, le journaliste économique Beat Schmid a travaillé pour plusieurs grandes entreprises de médias. Il traite régulièrement de thèmes financiers pour Blick.

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