Rebond de plus de 30%
Voici pourquoi l'action de Credit Suisse rebondit après sa chute historique

Credit Suisse va emprunter jusqu'à 50 milliards de francs à la Banque nationale. C'est maintenant aux investisseurs de décider si ce montant sera suffisant à regagner leur confiance. A l'ouverture de la bourse, les signaux sont plutôt positifs.
Publié: 16.03.2023 à 10:12 heures
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Dernière mise à jour: 16.03.2023 à 12:00 heures
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Christian Kolbe

La situation se détend du côté de Credit Suisse. A l’ouverture de la bourse, le cours de l’action avait augmenté de 33%. Elle coûte désormais à nouveau 2,25 francs, et se remet ainsi légèrement de la chute d’hier. L’indice directeur suisse SMI est actuellement en hausse de 1,2%. L’UBS peut aussi souffler, avec des actions qui augmentent d’environ 6%.

Ce mercredi matin encore, le président de Credit Suisse Axel Lehmann ne voulait pas entendre parler d’aide de l’Etat. Mais quelques heures plus tard, le soutien s'est concrétisé: la Banque nationale suisse (BNS) a annoncé faire front aux côtés de la banque en difficulté. Tel un épais filet de sécurité, elle a mis du capital à disposition.

Credit Suisse va donc emprunter jusqu’à 50 milliards de francs à la BNS pour «renforcer» l’ensemble du groupe, comme elle le dit dans un communiqué. Le message aux clients? «Même si vous n’avez pas entièrement confiance en notre capital, grâce à l’injection de fonds de la BNS, votre argent est en sécurité.»

Axel Lehmann, président de Credit Suisse, ne voulait d'abord rien savoir de l'aide de l'Etat.
Photo: keystone-sda.ch
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Confiance recherchée

Le message très fort et particulièrement important à l’échelle mondiale. Credit Suisse est l’une des 30 banques désignées comme «too big to fail» dans le monde.

Ce mercredi, les autorités de surveillance en Europe et aux Etats-Unis ont voulu savoir de leurs banques quels étaient leurs liens exacts avec Credit Suisse. Le but: établir si d’autres établissements financiers pourraient être affectés par les difficultés de la banque suisse. Car c’était le problème lors de la crise financière de 2008: les banques ne se faisaient plus confiance. Les opérations interbancaires s'étaient alors effondrées.

Il s’agit maintenant d’éviter un tel scénario. Raison pour laquelle l'institution d'Axel Lehmann n’a pas eu d’autre choix que de saisir le cordon sanitaire de l’Etat.

Les indices sont bons

Parti de Credit Suisse, son épicentre, le séisme bancaire s’est déjà déplacé vers l’Europe. La banque ne vaut plus que 6,7 milliards de francs en bourse. Mais les investisseurs semblent penser que le filet de sécurité est suffisamment solide: le cours de l’action de Credit Suisse avait augmenté à l’ouverture de la bourse à 9 heures, et les primes pour les assurances contre les pertes de crédit (CDS) vont certainement à nouveau baisser.

L'ensemble du marché devrait donc mieux se porter que les jours précédents. Les premiers signes vont dans ce sens. Rappelons que ce mercredi soir, le cours avait chuté de 24%.

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