Que pour les riches?
Le nombre d'inséminations artificielles est en forte augmentation

Plus de 15'000 couples tentent chaque année en Suisse d'avoir un enfant par insémination artificielle. Parmi les différentes procédures envisageables, la fécondation in vitro représente de bonnes chances de réussite, mais n'est pas remboursée par l'assurance maladie.
Publié: 16.02.2023 à 17:59 heures
Benno Tuchschmid
Benno Tuchschmid

En Suisse, un couple sur dix veut des enfants sans arriver à en avoir. Ils sont ainsi nombreux à se tourner vers l'insémination artificielle. De nouvelles statistiques dessinent l'ampleur du phénomène.

Tout d'abord, l'insémination artificielle correspond à la pratique médicale de fécondation la plus répandue en Suisse. Pendant la procédure, la personne qui portera l'enfant suit une thérapie hormonale et, peu avant l'ovulation, du sperme est introduit dans l'utérus à l'aide d'un cathéter.

Plus de 15'000 fois par an

En 2021, les médecins ont effectué ce traitement 9934 fois. C'est 15% de plus que cinq ans auparavant – ce qui montre que la demande pour cette procédure augmente. L'évaluation provient de l'association des caisses maladie Santésuisse. Trois cycles de traitement sont couverts par la caisse maladie pendant un an.

En Suisse, de nombreux couples ont recours à l'insémination artificielle lorsqu'ils ne parviennent pas à avoir d'enfant par voie naturelle.

Jusqu'à présent, l'image de l'insémination artificielle en Suisse était incomplète. L'Office fédéral de la santé publique (OFSP) ne recueillait et ne publiait que des chiffres sur les fécondations in vitro (FIV), lors desquelles des médecins de laboratoire fécondent hors du corps les ovules avec des spermatozoïdes. En 2020, 6237 femmes ont suivi un tel traitement. Avec cette méthode, les chances d'avoir un enfant sont plus grandes – mais un cycle de traitement coûte 8000 francs et doit être payé par les personnes concernées.

Un problème, selon Véronique Cottin, responsable du service de fertilité au laboratoire médical Viollier, qui opère dans toute la Suisse: «De nombreux couples qui pourraient être traités efficacement par un traitement FIV n'en ont pas les moyens et essaient donc d'abord une insémination, bien que celle-ci ait peu de chances dans leur situation.» Le temps est un facteur important lorsqu'il s'agit d'avoir des enfants, car la qualité des ovules diminue rapidement à partir de 35 ans.

Une urgence politique

Le thème de la fertilité gagne actuellement en urgence politique, car les taux de natalité baissent dans le monde entier, la Suisse n'étant pas épargnée. En 2022, les naissances ont diminué de 10% par rapport à l'année précédente. Les experts expliquent tout d'abord ce recul massif par un nombre exceptionnellement élevé de nouvelles naissances en 2021, l'année de pandémie du coronavirus. Pour les spécialistes de la fertilité, il est toutefois clair que la baisse des taux de natalité dans le monde est également liée à la baisse de la qualité du sperme, pour laquelle il n'existe pas d'explication définitive à ce jour.

Une chose est sûre: dans notre pays, avoir des enfants devient de plus en plus une question d'argent. La Société suisse de médecine de la reproduction milite pour que cette situation change, comme l'avait rapporté le «SonntagsZeitung» l'année dernière. Elle a demandé à l'OFSP que les traitements FIV soient à l'avenir remboursés par l'assurance maladie, comme dans presque tous les pays de l'UE. La décision n'a pas encore été prise.


Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la