Que pense la population de la décision de La Poste?
«Une réduction des services devrait impliquer une baisse des impôts!»

L'annonce de suppression de 170 filiales de La Poste ne sera apparemment pas liées à des suppressions d'emplois. Comment va s'y prendre la direction de l'entreprise? Et qu'en pense la population? Les réactions sont mitigées. Tour d'horizon.
Publié: 29.05.2024 à 12:58 heures

Mercredi matin, La Poste a annoncé la fermeture de plusieurs offices de poste en Suisse. Concrètement, l'entreprise prévoit de fermer plus de 170 filiales. Au moins une filiale sur cinq fermera ses portes. Les sites concernés ne sont pas encore connus. Mais pour ceux-ci, des solutions alternatives telles que des agences postales ou un service à domicile seront examinées.

Une annonce qui a sonné comme une trahison, puisqu'en 2020, le chef de groupe de La Poste Roberto Cirillo exprimait encore à Blick de belles paroles: «Nous sommes convaincus qu'avec un réseau de 800 offices, nous avons une taille stable qui est également attractive pour les partenaires.» Cette promesse avait été faite à la population, qui s'est opposée à la fermeture des bureaux de poste, en particulier dans les zones rurales.

«
«La suppression insidieuse de la Poste devrait signifier une réduction de la contribution fiscale»
Heinz Baumgartner
»

La population veut une baisse des impôts

Mais qu'en pense réellement la population suisse? Un coup d'œil dans les commentaires sur la toile donne le ton: les Suisses sont indignés par cette décision. «C'est maintenant aux politiques de réagir. Une réduction des services implique une baisse des impôts! C'est ça, être un bon chef d'entreprise?», commente Marcel Halbeis.

«C'est maintenant aux politiques de réagir. Une réduction des services implique une baisse des impôts! C'est ça, être un bon chef d'entreprise?», commente Marcel Halbeis.
Photo: KEYSTONE
1/2

Heinz Baumgartner tient des propos similaires: «Autrefois, on payait des impôts pour les services de base de la population. La Poste en faisait partie. En fait, la suppression insidieuse de La Poste devrait signifier une réduction de la contribution fiscale.»

Hubi Müller est, lui aussi, en colère. «Élisez à la tête de La Poste une personne qui gagne au maximum 200'000 francs, écrit-il. Celle-ci pourrait peut-être encore juger et agir un tant soit peu dans l'intérêt des clients.» L'internaute est sûr d'une chose: «Ce que les chefs très ou trop bien payés ont fait pour leur argent au cours des 25 dernières années: démanteler, détériorer l'offre et la rendre plus chère. Et en plus de ça, leur propre salaire n'a cessé de grimper.»

«
«Si des filiales ne sont plus rentables faute de volume, qu'elles ferment. C'est ce que font toutes les entreprises»
Hans-Rudolf Frei
»

«Les temps changent, mes chers»

Outre les nombreux critiques, certains internautes prennent plutôt bien la décision de La Poste. «Les temps changent, mes chers. En tant que chef de groupe, Roberto Cirillo est responsable de la bonne santé économique de son entreprise. Et si les petits offices de poste ne sont plus rentables, il est juste que les filiales soient supprimées ou fusionnées», commente Hans Gusen.

Peter Kaufmann, lui, se rallie à cet avis: «Une décision qui est compréhensible. Le volume de courrier est en forte baisse, notamment en raison du monde numérique de plus en plus moderne. Des filiales sont fermées, mais cela ne signifie pas qu'il n'y a pas d'alternatives.»

De son côté, Hans-Rudolf Frei se souvient qu'il y avait autrefois quatre bureaux de poste dans son environnement. Aujourd'hui, il n'en reste plus qu'une, tandis que trois ont été intégrées dans des magasins. «Cela ne me manque pas, bien au contraire! Les heures d'ouverture sont beaucoup plus longues. Je ne comprends pas les râleurs. Si des filiales ne sont plus rentables faute de volume, qu'elles ferment. C'est ce que font toutes les entreprises. La Poste n'est pas une fondation sociale», rappelle-t-il.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la