Première réunion après les vacances
Le Conseil fédéral annoncera-t-il bientôt la phase de normalisation?

Mercredi, le Conseil fédéral tiendra sa première réunion après les vacances d'été. La situation concernant le coronavirus sera sur la table, parmi d'autres sujets de discussion à l'ordre du jour. Annoncera-t-il la phase de normalisation? Blick fait le point.
Publié: 11.08.2021 à 06:12 heures
Gianna Blum, Daniel Ballmer, Ruedi Studer, Alexandre Cudré (adaptation)

Alors que nos voisins serrent la vis concernant les mesures liées au Covid-19 et font pression sur les non-vaccinés, la Suisse ressemble pour l’heure à un genre de petit paradis pour ceux qui ne désirent pas recevoir de piqûre.

Cependant, tandis que la progression du taux national de vaccination ralentit fortement et que toutes les personnes voulant recevoir le vaccin auront bientôt leur deuxième dose, la question de la gestion des personnes non vaccinées se pose de plus en plus. Des restrictions envers celles-ci vont-elles également avoir lieu en fonction de l’évolution de la situation épidémiologique?

Le Conseil fédéral devrait fixer la direction à suivre dès mercredi, lors de sa première réunion après les vacances d’été. L’évolution concernant le nombre de cas étant trop incertaine, l’Exécutif ne devrait pas modifier trop brusquement les mesures de protection existantes.

Mercredi, le Conseil fédéral se réunira pour sa première réunion après la pause estivale. Ici lors de sa course d'école, début juillet.
Photo: keystone-sda.ch
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Phase de normalisation en cours de discussion

Le modèle de gestion de crise en trois phases sera dans tous les cas sur la table des discussions. Parmi elles, l’annonce d’une phase de normalisation, qui pourrait bien arriver dès début septembre. À ce moment-là, les personnes qui attendent la fin des vacances pour se faire vacciner devraient avoir reçu leur deuxième piqûre.

Au commencement de cette troisième phase, les restrictions sanitaires ne devraient pourtant pas disparaître d’un coup, mais progressivement. Après les ouvertures plus importantes du début de l’été, le Conseil fédéral avancera prudemment en automne. Cela devrait concerner la limite maximale de personnes pour les fêtes privées et autres restrictions publiques.

Quatrième vague chez les non-vaccinés?

Les mesures de base telles que les masques obligatoires, en revanche, devraient rester en place pendant un certain temps, notamment en raison d’une éventuelle quatrième vague parmi les personnes non vaccinées.

Le Conseil fédéral s’attend toujours à ce que celle-ci ait lieu en raison de l’arrivée de l’automne et de températures plus froides. Si le danger d’une surcharge du système de santé pointe à nouveau, des restrictions ciblées pour les personnes non vaccinées, comme l’extension de l’obligation du certificat Covid à des domaines supplémentaires, pourraient bien devenir un vrai dilemme.

Il y a néanmoins tout à parier que le conseiller fédéral en charge de la santé Alain Berset devrait laisser les cantons s’occuper de cette patate chaude.

Dispute autour des tests gratuits

Il semble toutefois évident que, tôt ou tard, les réfractaires à la vaccination verront leur porte-monnaie touché. Un conflit fait actuellement rage pour savoir si les personnes qui souhaitent se faire vacciner doivent continuer à être autorisées à passer des tests gratuits à l’entrée des clubs ou des grandes manifestations. Le week-end en particulier, de longues files d’attente de personnes impatientes de se faire tester avant une sortie se forment devant les centres. Rien qu’en juillet, cela a coûté 20 millions de francs à la Confédération.

Le président de la Confédération, Guy Parmelin, a demandé la fin des tests gratuits dans un avenir proche. «Si je ne veux pas me faire vacciner, est-ce que les autres contribuables doivent payer mes tests? Pour moi, la réponse est clairement non» a-t-il confié à Blick à l’occasion du 1er août. Berset, en revanche, veut s’y tenir, au moins pour les prochaines semaines, en raison des retours de vacances.

En tout état de cause, la question des coûts fera l’objet d’un débat au Conseil fédéral. Avant les vacances d’été, Berset a fait élaborer un concept selon lequel, à l’avenir, les tests gratuits ne seront principalement proposés qu’aux personnes symptomatiques et pour les tests systématiques dans les écoles. Le différend ne porte pas sur «si» mais sur «quand» cet ajustement sera effectué.

Thomas Aeschi s’oppose à une société à deux vitesses

Le conseiller national du Centre Lorenz Hess plaide pour une clarification. À moyen terme, il serait judicieux que les coûts des tests ne soient plus entièrement couverts, a déclaré le Bernois. «Tant que c’est cela reste si pratique, beaucoup de gens attendront avant de se faire vacciner.»

Le chef du groupe parlementaire de l’UDC, Thomas Aeschi, veut quant à lui maintenir la gratuité des tests: «Tant que la vaccination n’est pas payante, les tests doivent également rester gratuits. Toute autre solution équivaudrait à une discrimination à l’encontre des personnes non vaccinées. Il ne doit pas y avoir une telle société à deux vitesses.» Ce n’est qu’en cas de voyage à l’étranger qu’il considère qu’une contribution aux frais des tests est justifiée.

Une autre question concerne la vaccination des frontaliers et des Suisses de l’étranger. Bien qu’ils puissent être vaccinés en Suisse, ce n’est pas toujours gratuit, surtout s’ils n’ont pas d’assurance maladie dans ce pays. Il est probable que le ministre de la Santé, M. Berset, proposera ici des ajustements par voie de consultation, notamment en ce qui concerne la prise en charge des coûts.


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