Pour la succession d'Ueli Maurer
Albert Rösti en tête des favoris

Avec le départ d'Ueli Maurer, c'est l'une des grandes figures de l'UDC qui quitte son fauteuil. De nombreuses voix plaident pour Albert Rösti comme nouveau conseiller fédéral.
Publié: 02.10.2022 à 11:20 heures
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Dernière mise à jour: 02.10.2022 à 11:44 heures
Camilla Alabor, Simon Marti

Albert Rösti est considéré par beaucoup à l'UDC et au Parlement comme le grand favori à la succession du conseiller fédéral sortant Ueli Maurer. Hier midi, le député du canton de Berne au Conseil national a déclaré dans l'émission «Samstagsrundschau» de la radio SRF: «Je suis en train de réfléchir, mais cela nécessite des discussions avec le parti, avec la famille. Ensuite, je déciderai en temps voulu si je me lance dans la course.»

Malgré cette formulation tortueuse, une chose est claire: au sein de l'UDC, l'ancien chef de parti bénéficie d'un grand soutien.

Deux Bernois au gouvernement?

Marcel Dettling, vice-président et membre de la direction du parti, en est certain: «Nous présenterons une sélection de personnes de qualité, c'est certain.» Quand on lui demande qui est son préféré, Marcel Dettling répond: «Albert Rösti a prouvé qu'il pouvait à la fois faire de la politique dans la ligne du parti, mais aussi forger des solutions et des compromis viables avec d'autres partis. Cela a été le cas pendant la pandémie de Covid-19 dans le cadre de la politique de santé, et c'est pareil pour la politique énergétique.»

Le conseiller fédéral sortant Ueli Maurer posait en 2017 avec ceux qui allaient devenir aujourd'hui deux de ses successeurs potentiels: l'actuelle conseillère d'Etat Natalie Rickli et le conseiller national UDC Albert Rösti.
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Le Schwytzois admet qu'en cas d'élection d'Albert Rösti, il serait désagréable que deux Bernois siègent au gouvernement. Mais ce n'est pas un obstacle. «Ce sont bien sûr les personnes les plus compétentes qui doivent entrer au gouvernement. C'est ce qui compte vraiment.»

La défaite électorale est oubliée

Le fait que l'UDC, sous la direction d'Albert Rösti, ait essuyé un échec cuisant lors des dernières élections semble également pardonné et oublié. «Personne ne lui tient rigueur de la défaite électorale de 2019. C'est oublié depuis longtemps», affirme Marcel Dettling, qui reflète ainsi parfaitement l'état d'esprit du plus grand groupe parlementaire du Parlement fédéral.

Tout au plus s'inquiète-t-on de savoir si Albert Rösti, en tant que conseiller fédéral, aurait la dureté nécessaire pour s'imposer face à l'administration et à la concurrence au sein du gouvernement. Mais c'est un détail: «Avec son expérience et son habitude du parti, Albert Rösti est un très bon candidat parmi nos nombreux bons candidats», estime également le conseiller national saint-gallois Roland Rino Büchel.

«Dans des dossiers importants, il a prouvé qu'il pouvait trouver des majorités au-delà des frontières des groupes parlementaires», souligne Nadja Pieren, conseillère nationale du canton de Berne. «Sa manière de faire de la politique est bien perçue au Parlement et dans la population, affirme-t-elle. C'est ce qui le distingue des autres.»

De nombreux noms connus dans le cercle des favoris

Mais pour l'instant, aucun ami ou aucune amie du parti n'a officiellement fait part de son intérêt pour une candidature. De nombreux noms célèbres de l'histoire récente de l'UDC se trouvent dans le cercle restreint des favoris.

Ainsi, le conseiller national zurichois Gregor Rutz a de bonnes chances d'être désigné par le groupe parlementaire. De 2001 à 2008, il a occupé avec succès le poste de secrétaire général du parti et depuis maintenant dix ans, il fait de la politique au Conseil national.

Il s'y est fait un nom, notamment grâce à ses critiques acerbes de la SSR. Ce qui lui vaut le respect dans ses propres rangs pourrait toutefois nuire à sa candidature au plénum: Pour de nombreux députés du centre et de la gauche, la SSR est sacrée - ceux qui s'en prennent à elle ne sont pas bienvenus au gouvernement.

D'autres candidatures sont envisagées

L'une d'entre elles apporterait certainement l'expérience exécutive souvent réclamée : Natalie Rickli a manœuvré le plus grand canton en tant que conseillère d'Etat et cheffe de la direction de la santé zurichoise à travers la pandémie. Elle a également fait de la politique pendant douze ans au Conseil national avant d'être élue à Zurich.

«Jusqu'à présent, je n'ai jamais envisagé de me présenter au Conseil fédéral, car je me suis déclarée prête pour une nouvelle législature en tant que conseillère d'Etat. Je me concentre clairement sur cela.» Le hic: elle doit de toute façon d'abord s'entretenir avec le parti. Si Natalie Rickli réussit à se présenter à Berne, le deuxième siège de l'UDC au Conseil d'Etat zurichois serait toutefois perdu, préviennent certains membres du parti cantonal.

D'autres candidatures sont pour le moins envisageables: Celle de la conseillère nationale saint-galloise Esther Friedli par exemple, qui siège depuis trois ans à la Chambre des cantons. Le compagnon d'Esther Friedli, Toni Brunner, président du parti jusqu'en 2015, est également cité. «L'UDC a les yeux rivés sur le canton de Saint-Gall», murmuraient hier les journaux CH-Media.

Mais Toni Brunner est encore membre de la commission de recherche qui doit examiner les candidatures pour la succession d'Ueli Maurer. Si lui ou Esther Friedli devaient effectivement se présenter, il devrait quitter la commission. On ne sait pas non plus si le chef du groupe parlementaire UDC Thomas Aeschi fera une deuxième tentative pour devenir conseiller fédéral après 2015.

Deux favoris se sont déjà retirés de la course: Le Lucernois Franz Grüter et la conseillère nationale grisonne Magdalena Martullo-Blocher. Les sections cantonales du parti ont encore trois semaines pour annoncer des candidatures. L'UDC présentera son ticket officiel le 18 novembre. Un délai suffisant pour que tous les prétendants changent d'avis - d'un côté ou de l'autre.

(Adaptation par Lliana Doudot)

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