Panique à Gommiswald
Des «Freiheitstrychler» assiègent la maison d'un président de commune

De l'autre côté de la Sarine, la patronne d'un bistrot s'est vu retirer sa patente pour avoir enfreint à plusieurs reprises les règles Covid en vigueur. Impardonnable selon des «Freiheitstrychler», qui se sont rebiffés et ont assiégé la maison du président de commune.
Publié: 14.04.2022 à 06:23 heures
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Dernière mise à jour: 14.04.2022 à 06:25 heures
Fabrice Obrist

Il y a un an, environ 90 opposants aux mesures anti-Covid ont organisé une fête au restaurant Älpli, un petit bistrot situé dans le canton de Saint-Gall. La fête était en violation flagrante des mesures contre le coronavirus en vigueur à l'époque. La police est intervenue et a distribué des amendes. Mais la manifestation n'avait pas été dispersée pour des raisons de proportionnalité.

Le restaurant a par la suite réitéré les infractions aux mesures anti-Covid. C'est pourquoi le conseil municipal du village alémanique a décidé fin mars de sévir en retirant à la tenancière de l'Älpli la patente de son restaurant. Une décision qui a fortement irrité les «Freiheitstrychler», ces manifestants équipés de cloches de vache qui ont rythmé les manifestations contre les mesures Covid durant toute l'année 2021.

Pour protester contre cette patente retirée, leurs cloches ont retenti dans les rues de Gommiswald. Les manifestants ont traversé le village pour se rendre devant la maison de Peter Hüppi, président socialiste de la commune saint-galloise. Une fois sur place, les manifestants l'ont interpellé au sujet du retrait du brevet de l'Älpli.

Il y a environ un an, environ 90 coronasceptiques ont organisé une fête au restaurant Älpli de Gommiswald (SG), malgré les mesures Covid en vigueur.
Photo: Marco Latzer
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«Il y a une limite, et cette limite a clairement été dépassée»

Il se trouve que Peter Hüppi n'était pas chez lui à ce moment-là, mais participait à une réunion de groupe du parlement cantonal. «Lorsque j'ai appris la tenue de la manifestation, j'ai demandé à ma famille de rester à l'écart de la maison pour se protéger», explique-t-il à Blick.

Les manifestations ne sont en général pas un problème pour lui: «Ils peuvent assiéger la maison du Conseil communal tant qu'ils veulent, mais il y a une limite. Et cette limite a été clairement dépassée pour moi et ma famille.»

Ce d'autant plus qu'il avait déjà répondu à diverses questions émanant de ces milieux. «L'année dernière, j'avais eu des contacts téléphoniques et par écrit avec différentes personnes. J'ai répondu à tous les courriels, pour autant qu'ils aient été écrits de manière relativement correcte», précise le président de la commune.

Les manifestants planifient déjà leur prochaine action

Cela n'a apparemment pas suffi aux manifestants. Lors de leur marche de protestation, les opposants ont brandi une affiche invectivant directement le président de commune. Une bougie funéraire a même été déposée devant la maison du politicien, ce qui évoquait presque un avertissement. Mais Peter Hüppi ne veut pas se laisser intimider: il ne reviendra pas sur le retrait de patente.

La tenancière de l'Älpli elle-même n'était pas présente lors de la marche de protestation et du siège. Elle a toutefois révélé qu'elle ferait appel contre la décision administrative.

Quant à Peter Hüppi, il n'entamera pas de démarches juridiques contre les «Freiheitstrychler» et les manifestants qui ont défilé devant son domicile. «J'ai reçu plusieurs soutiens, venus de tout le canton et de la commune», affirme-t-il. Il espère qu'il n'y aura plus de siège devant sa maison. Les «Freiheitstrychler» ont toutefois déjà annoncé d'autres actions pour la prochaine assemblée des citoyens.

(Adaptation par Jocelyn Daloz)

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