Conférence de presse à 16h30
Le Conseil fédéral durcira-t-il les mesures sanitaires ce mardi?

L'évolution de la situation épidémiologique inquiète le Conseil fédéral. C'est pourquoi il se réunit mardi lors d'une séance de crise afin de discuter d'un potentiel durcissement des mesures contre le Covid. Alain Berset et Guy Parmelin s'exprimeront à 16h30.
Publié: 29.11.2021 à 19:51 heures
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Dernière mise à jour: 30.11.2021 à 15:39 heures
Ruedi Studer

L’évolution de la pandémie de coronavirus est à un point critique. Le nombre de cas et d’hospitalisations est en nette augmentation. Et voilà qu’un «nouvel acteur», le variant Omicron, entre en jeu, a déploré Patrick Mathys, membre de l’OFSP, lors d’une conférence de presse lundi.

«L'incidence à 14 jours est passée à 989 cas pour 100'000 habitants. Environ 60 personnes se retrouvent chaque jour à l'hôpital à cause du Covid-19», a-t-il précisé. les places de soins intensifs sont actuellement occupées à environ 77% en Suisse. Au total, 219 patients malades du Covid-19 se trouvent dans les unités de soins intensifs. Cela signifie qu'un quart des places sont occupées par des personnes infectées par ce virus.

Premier cas supposé en Suisse

Un premier cas du variant Omicron est supposé en Suisse, on devrait savoir mardi si le cas est avéré, a dit Anne Lévy, la directrice de l'Office fédéral de la santé publique. La personne concernée se trouve en isolement, ses contacts en quarantaine, même ceux qui étaient vaccinés ou guéris.

Le Conseil fédéral se réunit mardi pour une séance de crise.
Photo: Keystone

Il faut freiner la propagation d'Omicron dès le début, a poursuivi la directrice de l'OFSP, qui craint la circulation des deux variants en parallèle. Il s'agit de gagner du temps, notamment via les mesures aux frontières (tests, quarantaine) et le suivi des contacts, a abondé Tanja Stadler, présidente de la task force scientifique Covid-19 de la Confédération. «Il faut essayer de sauver le printemps.»

Le Conseil fédéral est très préoccupé par la situation. Les cantons demandent à la Confédération depuis quelques semaines déjà le durcissement des mesures sanitaires contre le Covid dans toute la Suisse. Le Conseil fédéral semble maintenant décider à vouloir agir. Il n’attendra pas sa séance ordinaire du vendredi. Il se réunira déjà mardi après-midi pour une séance de crise, comme le confirme la Chancellerie fédérale interrogée par le «Tagesanzeiger».

La séance extraordinaire du Conseil fédéral sera suivie d'une conférence de presse. Le président de la Confédération, Guy Parmelin, et le ministre de la santé, Alain Berset, présenteront les dernières décisions relatives au coronavirus à 16h30.

Variant contagieux?

Des études sont en cours concernant Omicron, a-t-elle ajouté. «Nous attendons des résultats dans quelques jours.» Il pourrait avoir un impact dans les domaines de la contagiosité, de la résistance face aux vaccins, ou encore quant aux développements graves de la maladie en cas d'infection par ce nouveau variant.

Celui-ci présente une trentaine de mutations, qui pourraient faire en sorte que même les personnes vaccinées et guéries aient une protection plus faible contre le virus. Le nombre inhabituellement élevé de mutations «laisse supposer qu'Omicron est facilement transmissible», selon Patrick Mathys.

Il «semble avoir un avantage sur Delta», a ajouté Tanja Stadler. Dans différentes régions d'Afrique du Sud, il s'est rapidement propagé, alors que les cas liés à Delta n'y ont pas augmenté aussi vite. Mais le variant Omicron est apparu indépendamment des variants Alpha et Delta, a précisé la scientifique.

Renforcer les mesures nationales

La Chancellerie fédérale ne dévoile toutefois rien sur le contenu de cette séance de crise mardi. La question centrale semble être de savoir si des mesures supplémentaires sont nécessaires au niveau national, et lesquelles. Le ministre de la Santé Alain Berset a l’intention de soumettre différentes propositions à ses collègues. Il s’agit notamment de limiter le nombre de personnes qui se retrouvent dans des lieux privés. Au lieu de 30 personnes comme jusqu’à présent, ce chiffre pourrait descendre jusqu’à 10. Noël ne se fêtera peut-être qu’en petit comité.

Une autre proposition consiste à réduire la validité des tests PCR et des tests rapides d’antigènes. Ceux-ci ne seraient plus valables que 48 ou 24 heures.

Selon les informations de Blick, l’extension de l’obligation de porter un masque, par exemple lors de manifestations ou à l’intérieur, devrait également être à l’ordre du jour.

Une discussion préliminaire

La séance du Conseil fédéral était initialement conçue comme une discussion préliminaire. Alain Berset souhaitait vérifier auprès de ses collègues quelles mesures ils soutiendraient. En effet, l’UDC, en particulier, fait toujours preuve de résistance.

Lors de la séance ordinaire de vendredi, l’élu socialiste avait prévu de faire approuver les propositions définitives et de les soumettre à la consultation des cantons pour une entrée en vigueur à la mi-décembre.

Mais alors que la réunion de crise a été rendue publique lundi, le Conseil fédéral a changé ses plans. «Une communication sera faite directement après la séance», précise la Chancellerie fédérale.

Le PS fait pression

Le PS a déjà pris les devants lundi en demandant des mesures plus stricts, appuyant ainsi son conseiller fédéral. Le parti envisage par exemple le retour du télétravail, l’extension du certificat Covid dans les établissements publics, les homes et les hôpitaux, l’obligation de porter un masque à l’intérieur ou lors de manifestations ou encore la limitation des grandes manifestations.

«Les autorités et l’administration doivent agir immédiatement et avec détermination», a déclaré le coprésident du PS Cédric Wermuth. «Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons éviter des mesures sévères telles qu’une nouvelle fermeture de la restauration, ou un confinement généralisé, et prévenir au mieux la surcharge des hôpitaux et la mise en danger du système de santé publique».

(Adaptation par Jessica Chautems avec ATS)


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