Notre grand sondage avec M.I.S Trend
Pierre Maudet a de vraies chances d'être élu au Conseil d'État de Genève

À 32 jours du premier tour des élections cantonales genevoises, Blick a voulu en savoir plus. Quel candidat au Conseil d'État peut arriver en tête de liste? Qui n'a, au contraire, aucune chance? Voici les résultats d'un sondage réalisé avec l'institut M.I.S Trend.
Publié: 01.03.2023 à 16:58 heures
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Dernière mise à jour: 01.03.2023 à 17:28 heures
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Daniella GorbunovaJournaliste Blick

Trois conseillers d’État sur sept qui mettent les voiles en 2023. Vingt-trois candidats en lice pour l’Exécutif genevois, dont un «revenant» — à savoir Pierre Maudet. Rarement une élection cantonale aura été entourée d’un tel suspense!

Le «revenant» en question va-t-il réussir son retour en politique? Récemment élue et peu visible, la ministre Verte Fabienne Fischer, qui se représente, est-elle en danger? Le MCG peut-il faire aboutir son tour de passe-passe, qui consiste à présenter Philippe Morel — une star de la chirurgie — pour succéder à Mauro Poggia?

Face à toutes ces questions, et pour animer une campagne bien morne en regard des enjeux passionnants, Blick a voulu en savoir un peu plus. À l'aide d'un sondage d'opinion, réalisé par l’Institut M.I.S Trend.

Voici les quatre favoris pour le Conseil d'Etat genevois, selon le sondage réalisé par M.I.S Trend pour Blick. De gauche à droite: Pierre Maudet (LJS), Antonio Hodgers (les Vert-e-s), Nathalie Fontanet (PLR) et Thierry Apothéloz (PS). (montage)

Cette étude a été conduite via internet, du 17 au 26 février, sur un échantillon de 930 Genevoises et Genevois de plus de 18 ans ayant le droit de vote. Il a été pondéré avec des critères tels que le genre, l'âge et le niveau de formation des personnes interrogées, afin d'être le plus représentatif possible (lire l'encadré méthodologique tout en bas).

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Avec une marge d'erreur d'environ 3,2%, ces résultats sont bien évidemment à prendre avec des pincettes, à un mois des élections. «Nous prenons la température en début de course. Il est donc évident que tout peut encore changer», insiste par ailleurs Mathias Humery, directeur associé de l'institut M.I.S Trend. En effet, 20% des personnes sondées (autrement dit un individu sur cinq) déclarent ne pas encore avoir décidé à quel candidat offrir leur coche. C'est un taux d'indécis assez important, qui rappelle que rien n'est encore joué.

Ce coup de sonde offre toutefois une photographie assez nette des candidates et candidats sur la ligne de départ de ce sprint final, qui va durer 32 jours. On y apprend qui se trouve en pole position, qui doit se faire quelques soucis… et qui peut carrément ranger ses pancartes de campagne au grenier.

  • Première place: Thierry Apothéloz (PS) avec 28% des intentions de vote

C'est une surprise pour... personne. L’actuel conseiller d’État à la tête du Département de la cohésion sociale (DCS) devrait être réélu dans un fauteuil. Comme quoi, se faire discret est une manière de se faire apprécier de la population.

Mais malgré une unité de façade, le fait que les socialistes de la Cité de Calvin soient divisés sur le bilan de leur ministre — objectivement maigrichon — est un secret de Polichinelle. Quel grand projet Thierry Apothéloz a-t-il porté, pendant son dernier mandat? Peu de choses viennent à l'esprit.

  • Deuxième place: Nathalie Fontanet (PLR) avec 27% des intentions de vote

Le très bon score de la cheffe du Département des finances (DF) n’étonnera personne non plus. Figure incontestée du gouvernement genevois, elle connaît parfaitement ses dossiers, et sait faire preuve de ténacité, comme de mesure. C'est donc au moins un siège assuré pour le PLR.

Si l'on devait citer l'un de ses projets marquants, en dehors des questions de budgets et de financements, ce serait celui de la parité au sein des institutions. En effet, la magistrate a récemment obtenu qu'un quota de 40% de femmes soit imposé dans des entités étatiques.

  • Troisième place: Antonio Hodgers (les Vert-e-s) avec 25% des intentions de vote

Actuel vice-président du Conseil d’État, l'écologiste Antonio Hodgers, également à la tête du Département du territoire (DT), est confortablement assis dans son fauteuil à l'Exécutif depuis 2013. Après dix ans de ministère, il n'est apparemment pas près de s'en décoller.

Des faits d'armes à retenir, quant à son dernier mandat? On peut citer son plan pour la rénovation énergétique des bâtiments, par exemple. L'élu de gauche a aussi œuvré à faciliter l'accès à l'eau à la population, en créant sept nouveaux espaces publics prévus à cet effet.

  • Quatrième place: Pierre Maudet (LJS) avec 20% des intentions de vote

Pierre Maudet va devoir encore bosser un peu, s'il veut revenir au Conseil d’État — mais il ne fallait quand même pas s’attendre à ce qu’il devance les quatre sortants. C’est pourtant le cas: même si la différence est infime, le «revenant» dépasse de quelques cheveux la Verte Fabienne Fischer, qui avait, rappelons-le, repris le département du débouté à la suite de l'«affaire Maudet». Aouch.

De retour sur la scène politique en 2022 avec un nouveau parti, Liberté et Justice sociale (LJS), son groupe risque néanmoins de ne pas réussir à grappiller les 7% de voix nécessaires pour entrer au Parlement, comme le révélait un précédent sondage publié par Blick.

Qui a peur d'un Pierre Maudet ministre, sans groupe parlementaire derrière lui? La droite pleure, la gauche rit....

  • Cinquième place: Carole-Anne Kast (PS) avec 19% des intentions de vote

Première personnalité de notre liste à n'avoir jamais siégé à l'Exécutif du canton, la socialiste Carole-Anne Kast est néanmoins conseillère administrative de la ville d'Onex depuis 2007.

L'élue de gauche, qui penche un peu du côté radical et dont les liens avec l'Association suisse des locataires (Asloca), par exemple, sont bien connus, arrive donc à égalité avec la ministre sortante Verte Fabienne Fischer. Un score plutôt prometteur, pour une nouvelle venue.

  • Cinquième place: Fabienne Fischer (Vert-e-s) avec 19% des intentions de vote

On n'en attendait pas forcément plus, honnêtement. Celle qui a hérité du Département de l'économie et de l'emploi (DEE) lors d'une élection complémentaire en 2021, face à un Pierre Maudet alors aux prises avec la justice et les médias, semble n'avoir véritablement convaincu ni la population, ni la classe politique.

Pas assez proche des milieux économiques, manquant de charisme et d'expérience politique, «une bourgeoise de gauche»... Les critiques — externes comme internes à son propre parti — n'ont pas manqué depuis son élection. Reste qu'une cinquième place est une place parmi les sept sages!

  • Septième place: Philippe Morel (MCG) avec 17% des intentions de vote

Chirurgien de renom, personnage médiatique, Philippe Morel est l'auteur du coup de théâtre de ces élections en termes de transferts. Malaimé au PLR, il a été débauché par le Mouvement citoyens genevois (MCG), qui n'a pas manqué de le mettre sur le devant de la scène.

Parrainé par le ministre sortant du parti anti-frontaliers Mauro Poggia, qui ne se représente pas, le médecin a misé gros sur un petit parti. Les paris sont ouverts.

  • Huitième place: Anne Hiltpold (PLR) avec 15% des intentions de vote

Dans les couloirs de l'Hôtel-de-Ville, on dit qu'elle est assez connue dans les communes genevoises. Surtout à Carouge, où elle est élue à la mairie. Et le nom de famille n'y est pas pour rien: Anne Hiltpold vient d'une illustre famille de radicaux, dont elle compte reprendre le flambeau.

Pour une politicienne de droite, la colistière de Nathalie Fontanet aurait une certaine fibre sociale, mais s'attacherait à défendre les propriétaires fonciers. On n'en sait pas beaucoup plus, pour l'heure, Anne Hiltpold se faisant relativement discrète par rapport à d'autres candidats.

Finalement, parmi les derniers, on retrouve l'UDC, dont les candidats se classent respectivement en neuvième et onzième positions seulement. Quant au Centre, à l'image de ce que prédit notre sondage précédent sur les partis, il se retrouve dépassé par les Vert'libéraux.

La candidate des écologistes centristes Marie-Claude Sawerschel se place ainsi en dixième position, alors que Delphine Bachmann, candidate de l'ex-PDC, n'arrive que douzième. À noter également que l'ex-conseiller d'État (jusqu'à 2018) Luc Barthassat est en chute libre, à la 18e place, et que la gauche radicale n'a probablement aucune chance d'arriver au ministère.

Les hommes veulent des femmes au pouvoir?

Si l'on se penche un peu sur la répartition des votes par genre, on constate, dans le cas de ces élections, que les gens ont souvent tendance à vouloir faire élire le genre opposé. Ainsi, l'électorat de Nathalie Fontanet (PLR) apparaît comme légèrement plus masculin, et celui de Philippe Morel (MCG) davantage féminin.

Plus marquants encore: si Carole-Anne Kast (PS), Fabienne Fischer (les Vert-e-s), Anne Hiltpold (PLR) et Delphine Bachmann (le Centre) sont élues, ce serait surtout grâce aux hommes, qui se déclarent prêts à voter pour elles à plus de 20%. Contre moins de 20% des électrices.

Les jeunes veulent Fabienne Fischer

Nous l'avions relevé dans notre article sur le sondage réalisé pour les partis politiques: la jeunesse veut voir les Vert-e-s au pouvoir (et un peu le MCG, aussi). Bilan et impressions mitigées ou pas, parmi les journalistes et les politiciens, les jeunes qui ont entre 18 et 29 ans désirent donc voir Fabienne Fischer (les Vert-e-s) rester dans son fauteuil ministériel. La socialiste Carole-Anne Kast a également la cote auprès de cette catégorie de la population, qui voterait pour elle à 30%.

À l'inverse, les boomers du bout du lac Léman, qui ont entre 60 et 74 ans, comptent voter en masse pour Nathalie Fontanet (PLR)... et Thierry Apothéloz (PS).

La gauche radicale plaît plus aux riches

Sans grande surprise, les foyers aisés voteront surtout pour Nathalie Fontanet (PLR) — et ce, à presque 50%! Mais Antonio Hodgers (les Vert-e-s) attire aussi les votes des classes privilégiées à plus de 30%.

Le candidat favori des «pauvres» est en revanche Thierry Apothéloz (PS), qui récolte plus de 30% de leurs intentions de vote. Le socialiste est suivi de près par... Antonio Hodgers (les Vert-e-s), une fois de plus — l'écologiste semble aussi séduire un peu moins de 30% des foyers modestes.

Fait quelque peu absurde: les deux candidats de la gauche radicale, Jean Burgermeister (EàG) et Stefania Prezioso Batou (EàG), récoltent surtout les faveurs des riches. Était-ce leur but? Pas sûr...

Les apolitiques pour Philippe Morel

Étonnant mais (a priori) vrai: les apolitiques votent bel et bien. Et ils et elles votent plutôt à droite. La preuve: si le candidat MCG Philippe Morel devait parvenir au Conseil d'État, ce serait surtout grâce à cette catégorie d'électeurs et électrices. Et ce, à presque 60%. Idem pour le candidat de l'UDC Lionel Dugerdil, dont les adeptes apolitiques se situent à près de 40%.

Étonnament, les électeurs qui se revendiquent centristes comptent voter davantage pour Nathalie Fontanet (PLR) et Antonio Hogers (les Vert-e-s), que pour les deux candidats du parti Le Centre.

Méthodologie et marge d'erreur

Ce sondage de M.I.S Trend a été conduit en collaboration avec Blick. L'étude a été menée en ligne entre le 17 et le 26 février 2023. Au total, 930 personnes ont répondu à une série de questions.

Les résultats ont été pondérés, de manière à obtenir des chiffres représentatifs pour la population du canton de Genève ayant le droit de vote. La marge d'erreur maximale est d'environ 3,2% sur l’échantillon total.

Afin de s'assurer de la bonne pondération des résultats, notamment pour ce qui est de la participation effective aux scrutins des personnes interrogées, une question concernant une votation passée — en l'occurrence AVS21 — leur a également été soumise.

Les présents graphiques ont été établis sur l’ensemble des répondants qui affirment qu’ils voteront sûrement.

Ce sondage de M.I.S Trend a été conduit en collaboration avec Blick. L'étude a été menée en ligne entre le 17 et le 26 février 2023. Au total, 930 personnes ont répondu à une série de questions.

Les résultats ont été pondérés, de manière à obtenir des chiffres représentatifs pour la population du canton de Genève ayant le droit de vote. La marge d'erreur maximale est d'environ 3,2% sur l’échantillon total.

Afin de s'assurer de la bonne pondération des résultats, notamment pour ce qui est de la participation effective aux scrutins des personnes interrogées, une question concernant une votation passée — en l'occurrence AVS21 — leur a également été soumise.

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