L'OFSP revoit ses calculs
Pourquoi le taux de vaccination va tout à coup augmenter en septembre

Un peu moins de la moitié de la population suisse est entièrement vaccinée contre le Covid. Selon les chiffres actuels, en tout cas. L'OFSP travaille toutefois à une nouvelle méthode de calcul afin de mieux refléter le taux d'immunité effectif.
Publié: 14.08.2021 à 06:06 heures
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Dernière mise à jour: 14.08.2021 à 09:53 heures
Georg Nopper, Jocelyn Daloz (adaptation)

La proportion de la population entièrement vaccinée augmentera probablement de quelques pour cent d’un seul coup en septembre. La raison de ce phénomène ne sera toutefois pas un enthousiasme renouvelé pour la vaccination chez les Suisses. En réalité, le nombre de personnes entièrement vaccinées est déjà un peu plus élevé que ce qui est officiellement déclaré.

L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) ne recommande en effet qu’une seule dose de vaccin pour les personnes qui ont guéri du Covid. Ces convalescents n’ayant reçu qu’une seule dose sont ensuite considérés comme entièrement vaccinés, bien que jusqu’à présent, ils ne soient pas comptabilisés dans les statistiques comme tels. C’est pour corriger cette lacune que l’OFSP va modifier sa méthodologie.

Une augmentation modérée

Selon les chiffres actuels, 49,6% de la population suisse est entièrement vaccinée. 55,3% ont reçu au moins une dose. Comme l’indique l’OFSP à Blick, un ajustement est en cours pour compter les personnes qui se sont rétablies et qui ont reçu une dose parmi les personnes entièrement vaccinées.

Prêt à piquer : un spécialiste prépare des seringues avec le vaccin Corona au centre de vaccination de Bernexpo à Berne.
Photo: Keystone

Masha Renfer-Foursova, porte-parole de l’OFSP, précise que le changement est prévu pour le mois prochain. «L’ajustement de septembre conduira à un taux de vaccination plus élevé de quelques pour cent», indique-t-elle.

Une enquête en Allemagne fait sensation

Le sujet atteint une toute autre ampleur en Allemagne, où une enquête du prestigieux Institut Robert Koch (RKI) fait couler beaucoup d’encre. L’enquête suggère que le taux de vaccination pourrait en réalité être beaucoup plus élevé que celui enregistré par le système de surveillance numérique des taux de vaccination. Les chiffres pourraient être particulièrement biaisés en ce qui concerne la vaccination des jeunes adultes et ceux adultes d’âge moyen.

Le contrôle du taux de vaccination en Allemagne tire ses données des centres de vaccination, des hôpitaux et des médecins. L’Institut Robert Koch a quant à lui effectué un sondage représentatif entre fin juin et mi-juillet auprès de plus d’un millier d’adultes. Leurs réponses ont été extrapolées à la population totale. La différence est énorme: alors que selon le système de déclaration officiel, 59% de la population allemande a reçu au moins une dose, 79% des personnes interrogées par l’Institut Robert Koch ont déclaré avoir été vaccinées au moins une fois.

Données bâclées ou enquête défectueuse?

Les raisons de cette divergence n’ont pas encore été élucidées. Il se pourrait que de nombreuses vaccinations n’aient pas été rapportées comme prévu, où que les vaccinations effectuées avec le vaccin de Johnson & Johnson, pour lequel une seule dose est nécessaire, soient incorrectement enregistrées. Mais c’est surtout la méthodologie de l’enquête de l’Institut Robert Koch qui est remise en doute.

En Suisse, rien ne permet de supposer que les vaccinations aient été enregistrées de manière fausse. Les cantons «sont tenus d’enregistrer les informations pertinentes pour chaque vaccination et de veiller à ce que les données de tous les systèmes informatiques utilisés soient transmises à l’OFSP – cela vaut également pour les vaccinations spontanées telles que les walk-in», précise Masha Renfer-Foursova.

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