Les personnes trans dans le viseur de la droite
Les opérations d'affirmation de genre font-elles bondir les primes maladie?

Deux politiciens romands de droite se sont interrogés publiquement de l'effet de l'augmentation du nombre d'opérations d'affirmation de genre sur la hausse des primes maladie. Blick a vérifié: il est quasi nul.
Publié: 10.11.2023 à 06:07 heures
|
Dernière mise à jour: 11.11.2023 à 12:09 heures
AmitJuillard.png
Amit JuillardJournaliste Blick

L’information a fait des vagues à droite de l’échiquier politique. Entre 2019 et 2022, le nombre d’opérations d’affirmation de genre a bondi de 115%, passant de 248 à 525 (pour 486 patientes et patients). Par opération d’affirmation de genre, on entend une intervention chirurgicale visant à faire correspondre — partiellement ou totalement — le physique d’une personne au genre, masculin ou féminin, qu’elle ressent.

Le jour de la diffusion de ces chiffres par l’Office fédéral de la statistique (OFS), le député libéral-radical (PLR) vaudois Marc-Olivier Buffat dégaine sur X: «Enfin une première explication à la hausse des primes!» Le tweet de ce membre du comité directeur du PLR Suisse provoque un tollé. Si grand que le président de l’Alliance vaudoise, qui réunit l’Union démocratique du centre (UDC), le PLR et Le Centre, finira par le supprimer.

Contenu tiers
Pour afficher les contenus de prestataires tiers (Twitter, Instagram), vous devez autoriser tous les cookies et le partage de données avec ces prestataires externes.

Le 27 octobre, le lendemain, le conseiller national valaisan Jean-Luc Addor prend son relais. «Avec quelle incidence sur l’augmentation de nos primes d’assurance maladie?», s’interroge-t-il sur le réseau social d’Elon Musk. Outrées ou satisfaites, les réactions sont à nouveau nombreuses.

Ponte du Parti libéral-radical (PLR) vaudois, Marc-Olivier Buffat avait fini par supprimer son tweet face au tollé provoqué.
Photo: DR

Sous la publication, des followers tentent de répondre à la question de l’élu de l’UDC. Mais sans avoir accès aux détails de l’étude et aux coûts moyens par opération, impossible d’être précis.

Moins de 9 centimes sur trois ans

Blick a donc souhaité en avoir le cœur net. Pour y parvenir, il a fallu contacter l’OFS, mais aussi l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Les résultats de nos calculs ont ensuite été soumis à Yannis Papadaniel, responsable santé à la Fédération romande des consommateurs (FRC), qui a estimé le résultat crédible.

Précisons d’abord que les chiffres de l’OFS comprennent toutes les opérations ayant demandé une hospitalisation stationnaire. De la vagino- ou phalloplastie, à l’ablation des seins, en passant par les différentes chirurgies faciales. L’ambulatoire – marginal pour ce genre d’interventions – n’est pas pris en compte ici.

Les calculs sont basés sur les coûts à la charge de l’assurance de base (coûts AOS) puisque ce sont ceux-ci qui ont une influence sur les primes d’assurance maladie. Ainsi, les coûts AOS liés aux opérations d’affirmation de genre sont passés de 2,4 millions en 2019 à 3,6 millions en 2022 (+1,2 million, retrouvez le détail de tous les calculs en fin d'article). Dans le même temps, les coûts AOS totaux ont bondi de 35,3 milliards à 37,7 milliards (+2,4 milliards). La prime moyenne mensuelle a grimpé de 315,40 francs en 2020 à 330,80 francs en 2023 (+15,40 francs).

Une simple règle de trois permet ainsi d’établir que la hausse du nombre d’opérations d’affirmation de genre est responsable pour moins d’un centime (0,7) de la hausse de la prime maladie moyenne mensuelle 2023 par rapport à celle de 2020. L’équivalent de près de 9 centimes sur la prime annuelle moyenne de 2023 par rapport à celle de 2020. En résumé, moins de 3 centimes par an depuis 2020.

Et si on y ajoute les frais psychiatriques?

Joint par téléphone, Marc-Olivier Buffat commence par avouer que son tweet était «volontairement polémique» et que son but était de provoquer une discussion sur les coûts de la santé. «Est-ce normal de mettre ce genre d’opérations à la charge de l’ensemble des contribuables alors qu’elle pourrait être à la charge de la complémentaire, s’interroge ce ponte du PLR vaudois. A minima, ne devrait-on pas demander un deuxième avis? On pourrait se poser les mêmes questions pour les opérations de chirurgie esthétique.»

«[Ces chiffres] ne change[nt] rien au débat central, qui est de savoir ce qui doit être remboursé par l'assurance de base ou non», appuie Marc-Olivier Buffat.
Photo: Keystone

Quid du résultat des calculs, qui démontrent que l’augmentation du nombre d’opérations d’affirmation de genre correspond à moins d’un millième de l’augmentation des coûts de la santé entre 2019 et 2022? «Il faudrait ajouter à ce chiffre le suivi psychologique qui précède et suit ces opérations, note celui qui est aussi le président de l’association vaudoise des cliniques privées. Mais ça ne change rien au débat central, qui est de savoir ce qui doit être remboursé par l’assurance de base ou non.»

Blick a ajouté les coûts desdites psychothérapies en imaginant que celles-ci concernent l’entier des patientes et des patients, à coup de 30 séances par an, facturées 150 francs à l’assurance de base. Résultat, même en prenant en compte les psychothérapies, les opérations d’affirmation de genre sont responsables pour moins de 2 centimes (1,5) de la hausse de la prime mensuelle moyenne 2023 par rapport à celle de 2020. L’équivalent de 18 centimes sur la prime annuelle moyenne de 2023 par rapport à celle de 2020. En résumé, 6 centimes par an depuis 2020.

«Lobby assez puissant»

Jean-Luc Addor n’est pas convaincu. «J’ai des contacts dans les assurances, amorce le parlementaire UDC. Les chiffres que vous avancez me semblent largement sous-estimés et incomplets, même si l’OFS dit que toutes les hospitalisations sont incluses. Pour lutter contre l’explosion des coûts de la santé, tout doit être examiné. Mais je suis conscient qu’il y a d’autres phénomènes qui ont sûrement une incidence plus significative.»

«Les chiffres que vous avancez me semblent largement sous-estimés et incomplets, même si l'OFS dit que toutes les hospitalisations sont incluses», tacle Jean-Luc Addor.
Photo: KEYSTONE/Olivier Maire

L’avocat valaisan estime par ailleurs qu’il existe une «idéologie» – soutenue par un «lobby assez puissant, relayé par la presse» – visant à effacer les différences entre le masculin et le féminin. «C’est cette idéologie qui participe à l’augmentation du nombre de ce type d’opérations», lance Jean-Luc Addor.

Hausse des coûts d’un côté, diminution de l’autre?

Lynn Bertholet dénonce ces propos, «qui font partie des attaques systématiques de l’UDC contre les personnes trans. L’UDC qui demande que ces opérations ne soient plus remboursées par l’assurance de base depuis 2009 déjà». Sur le fond, la présidente de l’association ÉPICÈNE, spécialisée dans l’accompagnement des personnes trans, estime que l’augmentation du nombre d’opérations d’affirmation de genre pourrait être complètement compensée par l’amélioration de la santé mentale des personnes trans sur le long terme. Notamment en réduisant le nombre d’hospitalisations d’urgence en unité psychiatrique.

«En Suisse, les personnes trans doivent parfois subir plusieurs interventions parce que la première ne s'est pas déroulée correctement, déplore Lynn Bertholet. C'est dramatique.»
Photo: MAGALI GIRARDIN

Pour la Genevoise, une des manières de faire baisser les coûts liés aux opérations d’affirmation de genre serait de créer un centre unique de chirurgie spécialisé. «En Suisse, les personnes trans doivent parfois subir plusieurs interventions parce que la première ne s’est pas déroulée correctement. C’est dramatique.»

«Attaquons-nous à d’autres problèmes un peu plus urgents»

Yannis Papadaniel, spécialiste du système de santé helvétique, n’y va quant à lui pas par quatre chemins. «Ce débat concerne, en définitive, assez peu les coûts de la santé. Que l’on inclue ou non ces opérations dans le catalogue des prestations prises en charge par l’assurance de base ne change à peu près rien à la problématique des primes.»

«
«Il n’est pas très habile de se servir de l’inquiétude que le niveau des primes suscite au sein de la population pour cacher la vraie nature du débat»
Yannis Papadaniel, responsable santé à la FRC
»

Et le responsable santé de la FRC d’envoyer une pique aux deux politiciens auteurs des tweets débattus. «Il n’est pas très habile de se servir de l’inquiétude que le niveau des primes suscite au sein de la population pour cacher la vraie nature du débat. Si le souci est la durabilité de notre système de santé, laissons les personnes transgenres tranquilles et attaquons-nous à d’autres problèmes un peu plus urgents: la pénurie de soignants de premier recours, la pénurie de médicaments, ou les coûts inutiles engendrés par le système de tarification à l’acte.»

Note: Dans un premier temps, nous avions faussement conclu que la hausse du nombre d’opérations d’affirmation de genre était responsable pour l'équivalent de moins de 9 centimes par an. Or, c'est l'équivalent de moins de 9 centimes sur la prime annuelle moyenne de 2023 par rapport à celle de 2020. Et donc l'équivalent de moins de 3 centimes par an entre 2020 et 2023, et non moins de 9.

Retrouvez le détail des calculs

Les calculs ont été effectués sur la base des données transmises par l’OFS, pour le nombre d’opérations, et l’OFSP pour leurs coûts à la charge de l'assurance de base (coûts AOS). Les années prises en compte et comparées sont 2019 et 2022 pour les coûts, qui ont eu une influence sur les primes maladies 2020 et 2023. Malgré la dénomination des opérations, l'OFS précise que ces chiffres incluent toutes les opérations ayant demandé une hospitalisation stationnaire. De la vagino- ou phalloplastie, à l’ablation des seins, en passant par les différentes chirurgies faciales. L’ambulatoire – marginal pour ce genre d’interventions – n’est pas pris en compte ici.

Coûts pour l'année 2019

En 2019, 72 «opérations de changement de sexe avec intervention complexe ou coûteuse» (code U01A du catalogue des soins) ont été réalisées, pour un total de 1'011'797 francs (total calculé par rapport au coût moyen livré par l'OFSP pour 2019, soit 14'052,73 francs). Dans le même temps, 169 «opérations de changement de sexe» (code U01B) ont été faites, pour un total de 1'397'055 francs (coût moyen: 8266,60 francs). Il faut encore ajouter 5 «autres opérations», dont nous ne disposons pas du coût moyen. Nous l'avons estimé à 3706,21, pour un total de 18'531 francs.

Ainsi, en 2019, 229 personnes ont subi 246 opérations pour un total de 2'427'383 francs. Les frais psychiatriques sur douze mois peuvent être estimés à 1'030'500 francs (229 personnes x 30 séances par an x 150 francs à la charge de l'assurance de base). Le total atteindrait ainsi 3'457'883 francs.

Coûts pour l'année 2022

En 2022, 148 «opérations de changement de sexe avec intervention complexe ou coûteuse» (code U01A du catalogue des soins) ont été réalisées, pour un total de 1'630'362 francs (total calculé par rapport au coût moyen livré par l'OFSP pour 2022, soit 11'015,96 francs). Dans le même temps, 361 «opérations de changement de sexe» (code U01B) ont été faites, pour un total de 1'889'135 francs (coût moyen: 5233,06 francs). Il faut encore ajouter 7 «interventions sur le pénis, âge > 17 ans» (code M03B), pour un total de 28'191 francs (coût moyen: 4027,29 francs). À cela s'additionnent encore 9 «autres opérations», dont nous ne disposons pas du coût moyen. Nous l'avons estimé à 4027,29 francs, pour un total de 36'246 francs.

Ainsi, en 2022, 486 personnes ont subi 525 opérations pour un total de 3'583'934 francs. Les frais psychiatriques sur douze mois peuvent être estimés à 2'187'000 francs (486 personnes x 30 séances par an x 150 francs à la charge de l'assurance de base). Le total atteindrait ainsi 5'770'934 francs.

Quelles augmentations?

L'augmentation du nombre d'opérations d'affirmation de genre entre 2019 et 2022 a provoqué une hausse des coûts AOS de 1,16 million de francs (3'583'934 – 2'427'383 = 1'156'551), sans compter les frais psychiatriques. En les comptant, la différence serait de 2,3 millions de francs (5'770'934 – 3'457'883 = 2'313'051).

Dans le même temps, les coûts AOS globaux sont passés de 35,3 milliards de francs en 2019 à 37,7 milliards de francs en 2022 (+2,4 milliards). La prime moyenne mensuelle a, quant à elle, grimpé de 315,40 francs en 2020 à 330,80 francs en 2023 (+15,40 francs).

Quel impact sur les primes maladie?

Vu ce qui précède, une simple règle de trois permet d’établir que la hausse du nombre d’opérations d’affirmation de genre est responsable pour moins d'un centime (0,74) de la hausse de la prime maladie mensuelle moyenne entre 2020 et 2023 (1,16 million x 15,40 francs ÷ 2,4 milliards de francs). L’équivalent de moins de 9 centimes (0,74 centime x 12 mois = 8,88 centimes) sur la prime annuelle moyenne de 2023 par rapport à celle de 2020. En résumé, moins de 3 centimes (9 centimes ÷ 3 ans) par an entre 2020 et 2023.

Le résultat est un peu plus élevé, mais toujours dérisoire, en comptant les frais psychiatriques. La hausse du nombre d’opérations d’affirmation de genre et des frais psychiatriques est responsable pour moins de 2 centimes (1,5) de la hausse de la prime maladie mensuelle moyenne 2023 par rapport à celle de 2020 (2,313 millions x 15,40 francs ÷ 2,4 milliards de francs). L’équivalent de 18 centimes (1,5 centime x 12 mois = 18 centimes) sur la prime annuelle moyenne de 2023 par rapport à celle de 2020. En résumé, 6 centimes (18 centimes ÷ 3 ans = 6 centimes) par an entre 2020 et 2023.

Les calculs ont été effectués sur la base des données transmises par l’OFS, pour le nombre d’opérations, et l’OFSP pour leurs coûts à la charge de l'assurance de base (coûts AOS). Les années prises en compte et comparées sont 2019 et 2022 pour les coûts, qui ont eu une influence sur les primes maladies 2020 et 2023. Malgré la dénomination des opérations, l'OFS précise que ces chiffres incluent toutes les opérations ayant demandé une hospitalisation stationnaire. De la vagino- ou phalloplastie, à l’ablation des seins, en passant par les différentes chirurgies faciales. L’ambulatoire – marginal pour ce genre d’interventions – n’est pas pris en compte ici.

Coûts pour l'année 2019

En 2019, 72 «opérations de changement de sexe avec intervention complexe ou coûteuse» (code U01A du catalogue des soins) ont été réalisées, pour un total de 1'011'797 francs (total calculé par rapport au coût moyen livré par l'OFSP pour 2019, soit 14'052,73 francs). Dans le même temps, 169 «opérations de changement de sexe» (code U01B) ont été faites, pour un total de 1'397'055 francs (coût moyen: 8266,60 francs). Il faut encore ajouter 5 «autres opérations», dont nous ne disposons pas du coût moyen. Nous l'avons estimé à 3706,21, pour un total de 18'531 francs.

Ainsi, en 2019, 229 personnes ont subi 246 opérations pour un total de 2'427'383 francs. Les frais psychiatriques sur douze mois peuvent être estimés à 1'030'500 francs (229 personnes x 30 séances par an x 150 francs à la charge de l'assurance de base). Le total atteindrait ainsi 3'457'883 francs.

Coûts pour l'année 2022

En 2022, 148 «opérations de changement de sexe avec intervention complexe ou coûteuse» (code U01A du catalogue des soins) ont été réalisées, pour un total de 1'630'362 francs (total calculé par rapport au coût moyen livré par l'OFSP pour 2022, soit 11'015,96 francs). Dans le même temps, 361 «opérations de changement de sexe» (code U01B) ont été faites, pour un total de 1'889'135 francs (coût moyen: 5233,06 francs). Il faut encore ajouter 7 «interventions sur le pénis, âge > 17 ans» (code M03B), pour un total de 28'191 francs (coût moyen: 4027,29 francs). À cela s'additionnent encore 9 «autres opérations», dont nous ne disposons pas du coût moyen. Nous l'avons estimé à 4027,29 francs, pour un total de 36'246 francs.

Ainsi, en 2022, 486 personnes ont subi 525 opérations pour un total de 3'583'934 francs. Les frais psychiatriques sur douze mois peuvent être estimés à 2'187'000 francs (486 personnes x 30 séances par an x 150 francs à la charge de l'assurance de base). Le total atteindrait ainsi 5'770'934 francs.

Quelles augmentations?

L'augmentation du nombre d'opérations d'affirmation de genre entre 2019 et 2022 a provoqué une hausse des coûts AOS de 1,16 million de francs (3'583'934 – 2'427'383 = 1'156'551), sans compter les frais psychiatriques. En les comptant, la différence serait de 2,3 millions de francs (5'770'934 – 3'457'883 = 2'313'051).

Dans le même temps, les coûts AOS globaux sont passés de 35,3 milliards de francs en 2019 à 37,7 milliards de francs en 2022 (+2,4 milliards). La prime moyenne mensuelle a, quant à elle, grimpé de 315,40 francs en 2020 à 330,80 francs en 2023 (+15,40 francs).

Quel impact sur les primes maladie?

Vu ce qui précède, une simple règle de trois permet d’établir que la hausse du nombre d’opérations d’affirmation de genre est responsable pour moins d'un centime (0,74) de la hausse de la prime maladie mensuelle moyenne entre 2020 et 2023 (1,16 million x 15,40 francs ÷ 2,4 milliards de francs). L’équivalent de moins de 9 centimes (0,74 centime x 12 mois = 8,88 centimes) sur la prime annuelle moyenne de 2023 par rapport à celle de 2020. En résumé, moins de 3 centimes (9 centimes ÷ 3 ans) par an entre 2020 et 2023.

Le résultat est un peu plus élevé, mais toujours dérisoire, en comptant les frais psychiatriques. La hausse du nombre d’opérations d’affirmation de genre et des frais psychiatriques est responsable pour moins de 2 centimes (1,5) de la hausse de la prime maladie mensuelle moyenne 2023 par rapport à celle de 2020 (2,313 millions x 15,40 francs ÷ 2,4 milliards de francs). L’équivalent de 18 centimes (1,5 centime x 12 mois = 18 centimes) sur la prime annuelle moyenne de 2023 par rapport à celle de 2020. En résumé, 6 centimes (18 centimes ÷ 3 ans = 6 centimes) par an entre 2020 et 2023.

plus
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la