Les maçons vont poser leur truelle
Des mouvements de protestation à l'échelle suisse cet automne

Des milliers de maçons iront manifester dans plusieurs villes de Suisse dans les quatre prochaines semaines pour réclamer de meilleures conditions de travail sur les chantiers. Ils ne se satisfont pas des propositions actuelles des patrons.
Publié: 13.10.2022 à 12:32 heures

A l'occasion des négociations en cours en vue du renouvellement de la convention nationale (CN) du secteur principal de la construction, la Société suisse des entrepreneurs (SSE) «attaque frontalement les droits des travailleurs», estiment jeudi les syndicats Syna et Unia dans un communiqué commun.

Plus de 20'000 maçons de toute la Suisse - sur les quelque 80'000 travailleurs concernés par la CN - se sont prononcés en faveur d'un mouvement de grève, lors de diverses assemblées de consultation.

«Dans un premier temps, il s'agira plutôt de mouvements de protestation sous la forme de défilés, qui doivent être des signaux d'alerte», a précisé à Keystone-ATS Christian Capacoel, porte-parole d'Unia.

Les maçons s'apprêtent à nouveau à monter aux barricades.
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT

Des grèves proprement dites pourraient être décidées ultérieurement si les revendications syndicales ne sont pas satisfaites après l'ultime ronde de négociations prévue le 14 novembre.

Parmi les principales pommes de discorde, la suppression des dispositions en vigueur sur le temps de travail réclamée par les employeurs signifierait que ceux-ci pourraient à l'avenir définir à court terme les horaires de travail.

«Des journées de douze heures et des semaines de 58 heures de travail deviendraient la norme», craignent les syndicats. Cela déboucherait sur une forme de travail sur appel, difficilement conciliable avec une vie sociale et familiale, et néfaste pour la santé, clament-ils.

La SSE parle de son côté de «flexibilisation» du temps de travail qui permettrait selon elle un meilleur équilibre entre vie professionnelle et privée. L'organisation patronale invite les partenaires sociaux à garantir le respect de la paix au travail et à ne pas torpiller les négociations.

Outre leur opposition à cette flexibilisation, les syndicats demandent que le temps de déplacement entre le lieu de l'entreprise où doivent d'abord se rendre les employés et le chantier soit rémunéré, ce qui n'est pas le cas aujourd'hui. La distance entre ces deux lieux, au fil des ans, a tendance à s'allonger et peut atteindre jusqu'à 30 minutes par jour. Cela signifie, au bout d'un an, a plus de deux semaines de temps de travail non rémunéré, ont calculé les syndicats.

Ceux-ci exigent par ailleurs une augmentation réelle des salaires (au-delà de l'inflation), de l'ordre de 4% au moins.

Le premier mouvement de contestation aura lieu lundi 17 octobre au Tessin, suivi par Bâle le 1er novembre, la grande partie de la Suisse romande les 7 et 8 novembre et enfin Zurich le 11 novembre, où se retrouveront également les employés du Valais et de la plupart des cantons alémaniques.

(ATS)

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