Le prix du pétrole baisse
L'essence sera-t-elle enfin moins chère?

Le prix du pétrole a fortement baissé au cours des dernières semaines. Cela se répercute sur celui de l'essence dans les stations-service suisses. Les prix vont-ils encore baisser à l'avenir? Cela dépend de plusieurs facteurs. Blick fait le point.
Publié: 28.09.2022 à 21:12 heures
Patrik Berger

Les prix du pétrole sont en baisse depuis quelques semaines. Mercredi matin, un baril de pétrole brut de type Brent (159 litres) coûtait 84,62 dollars sur le marché des marchandises ICE de Londres. C'est certes plus que la veille, mais fin août, le prix dépassait encore la barre des 100 dollars. Début mars, peu après le début de la guerre en Ukraine, il avait même grimpé à près de 140 dollars.

La hausse du prix du pétrole a aussi entraîné une augmentation du prix de l'essence. En Suisse, un litre de sans plomb 95 coûtait encore plus de 2 francs début septembre. Avant cela, des prix à 2,25 francs par litre, voire plus, ont même été enregistrés pendant des semaines. Désormais, les automobilistes peuvent à nouveau faire le plein à un prix plus avantageux.

Presque à nouveau 1,90 franc le litre

La tendance actuelle est clairement à la baisse. Globalement, les prix de l'essence ont diminué, indiquent à Blick les exploitants des stations-service Shell et Coop. Chez Shell, le prix moyen de l'essence sans plomb est de 1,95 franc. Dans les stations-service Coop, il oscille entre 1,85 et 1,92 franc.

Les prix du pétrole baissent à nouveau.
Photo: Patrik Berger
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Les analyses de marché effectuées par le Touring Club Suisse (TCS) montrent également une détente des prix de l'essence. Actuellement, le sans-plomb 95 dans les stations-service suisses se situe en moyenne à 1,92 franc le litre, soit environ 15 centimes de moins que début septembre et même 39 centimes de moins que lors du record historique de juin.

Comment cela va-t-il évoluer?

Les prix de l'essence vont-ils continuer à baisser? Pour le moment, les exploitants de stations-service ne se risquent pas à faire des pronostics. En effet, le tarif à la pompe dépend non seulement du prix du pétrole brut, mais aussi de divers autres facteurs tels que les coûts de transport, la conjoncture, les influences météorologiques, la demande en énergie, le taux de production ou encore l'évolution géopolitique, explique-t-on chez Coop.

De son côté, le TCS ne fait pas non plus de prévision en la matière. L'évolution ne dépend pas seulement des prix des produits raffinés sur le marché, mais aussi de facteurs difficilement prévisibles comme le cours du dollar et les tarifs de la navigation sur le Rhin.

Le fret sur le Rhin peut en effet représenter des coûts importants. Et selon le TCS, ses tarifs se situent toujours à un niveau élevé. Selon les informations du marché, le coût pour la navigation sur le Rhin est aujourd'hui de 99 francs par tonne. En période «normale», il se situe entre 15 et 30 francs par tonne.

Normalisation des coûts de fret

Cela influence fortement le prix de l'essence. Une modification du tarif de 14 francs par tonne d'essence augmente ou diminue son prix à la pompe d'un centime, calcule le TCS. Une normalisation des frais de transport fluviaux permettrait donc mathématiquement de baisser jusqu'à 5 centimes les prix à la pompe.

Avec les précipitations qui se sont abattues sur l'Europe en septembre, le niveau du Rhin est certes quelque peu remonté, explique-t-on chez Coop. Mais il est encore loin d'être normalisé. Actuellement, les bateaux de transport sur le grand fleuve ne peuvent être chargés qu'à 50-70%, explique Roland Bilang, d'Avenergy Suisse.

Selon lui, il ne faut pas s'attendre à ce que le Rhin retrouve son niveau habituel de manière durable avant longtemps. L'expert de l'Union pétrolière donne aussi l'exemple du niveau du lac de Constance, qui reste bas.

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