Le PLR Ruedi Noser est déçu
«La réduction du parc solaire de Grengiols me fait très mal»

Le parc solaire annoncé en grande pompe à Grengiols (VS) ne verra pas le jour sous sa forme initialement projetée. Mais les pères de l'offensive solaire sont optimistes.
Publié: 22.05.2023 à 06:08 heures
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Dernière mise à jour: 22.05.2023 à 15:10 heures
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Camilla Alabor

Le parc solaire valaisan de Grengiols s’imposait comme la solution au problème du manque d’électricité en hiver. Mais il sera finalement bien plus petit que ce qui avait été annoncé en mars dernier, regrette des policitiens.

Pourtant, il y a deux mois encore, on disait pouvoir installer 910’000 panneaux solaires sur le versant de la vallée de Saflis, dans les montagnes valaisannes. Mais deux mois plus tard, le projet s’est considérablement rétréci. Les promoteurs de Grengiols prévoient désormais 160’000 capteurs, soit environ six fois moins.

Que s'est-il donc passé? Le projet a-t-il échoué? Son directeur, Raoul Albrecht, dément fermement. Selon lui, ces changements font partie de la procédure habituelle. «En mars, nous avons communiqué ce qui était théoriquement possible. Mais depuis, nous savons ce qui est réalisable en pratique sur la base des bases légales», se défend-il.

Voici la taille que pourrait avoir le parc solaire de Grengiols. Cette visualisation a été publiée par les initiateurs du projet en mars 2023.
Photo: © 2022 Nightnurse Images, Züri
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Raoul Albrecht fait référence à l’ordonnance sur l’offensive solaire, en vigueur depuis le 1er avril. Selon ce texte, au moins 10% de l’électricité produite par une installation solaire doivent être injectés dans le réseau d’ici à 2025. Sous peine de ne pas pouvoir toucher de subventions fédérales. «Ce qui limite bien sûr le projet», regrette son responsable. «Mais Grengiols est toujours l’une des plus grandes installations solaires alpines prévues», tempère-t-il.

L’un des pères de l’offensive solaire relativise

Qu’en dit le conseiller aux Etats valaisan Beat Rieder? Le politicien du Centre est l’un des pères de l’offensive solaire, que le Parlement avait fait passer en automne 2022 à une vitesse record. Le but: faciliter la construction d’installations de capteurs en montagne. Grengiols était alors considéré comme la figure de proue du Solar Express.

Le Valaisan se veut rassurant. Selon lui, il n’y a pas de quoi s’alarmer. «Grengiols n’est qu’un des nombreux projets prometteurs, relativise-t-il. Ce qui importe est que nous amorcions ce tournant vers l’énergie solaire.» Et d’après lui, c’est déjà chose faite. Il souligne que la construction de telles installations ne se fait pas en un jour. «Il serait naïf de croire qu’on peut mettre tout cela sur pied en appuyant sur un bouton. Nous devons donner du temps au secteur pour développer des projets», assure le conseiller aux Etats.

Y a-t-il encore de l’espoir?

Toutefois, l’opposition des Vert-e-s et des défenseurs du paysage lui donne du fil à retordre. Ces derniers ont déposé en Valais un référendum contre la loi cantonale de mise en œuvre. Ce qui le désole au plus haut point. «Je ne comprends pas pourquoi on veut déjà abattre le projet», soupire Beat Rieder.

A court terme, il ne voit pas d’alternative aux installations solaires alpines pour combler le déficit d’approvisionnement en hiver. Ou, du moins, pas d’alternative équivalente. «Nous ne pourrions qu’envisager de construire nouvelles centrales nucléaires ou d’importer de d’électricité sale de l’étranger», assène-t-il. Ce qui n’est d’ailleurs pas ce que souhaitent les opposants.

«Sa réduction me fait très mal»

Ruedi Noser, conseiller aux États zurichois PLR, est aussi l’un des chefs d’orchestre de cette loi express autorisant les installations solaires dans les paysages alpins. Et il a des mots clairs à l’égard des oppositions au projet du parc solaire de Gregiols. «Sa réduction me fait très mal, se désole-t-il. Le projet de Grengiols était unique en son genre.» Mais on réussit rarement à faire passer quelque chose d’aussi gros en une fois, souligne le politicien.

Le PLR refuse d’enterrer ses espoirs. D’autant plus que les exploitants du parc solaire du Haut-Valais laissent la porte entrouverte à une extension de l’installation. «Je suis convaincu qu’une extension par étapes est possible», assure le conseiller aux Etats. Mais cela prend du temps.

Il s’accorde toutefois avec Beat Rieder sur un point: «Le Solar Express ne dépend pas de Grengiols», assure le libéral-radical. Dans toute la Suisse, plus de 100 projets sont déjà dans les starting-blocks, relativise le Zurichois. «Nous espérons ainsi atteindre les deux térawattheures d’électricité solaire visés en hiver», ajoute-t-il, plein d’espoir. Le politicien se veut donc confiant. Il prédit au solaire un avenir radieux. «Ce tournant solaire va réussir», promet-il.

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