Le nombre de cas augmente
La Suisse a-t-elle déconfiné trop rapidement?

Le nombre de cas double tous les dix jours, le variant Delta représente 70% des nouveaux cas. D'autres pays renforcent les mesures sanitaires, tandis que la Suisse préfère attendre, ce qui suscite des critiques.
Publié: 14.07.2021 à 06:02 heures
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Dernière mise à jour: 14.07.2021 à 11:14 heures
Sermîn Faki, Levin Stamm, Jocelyn Daloz (adaptation)

L’Office fédéral de la santé publique (OFSP) a enregistré 822 nouvelles infections au coronavirus au cours du week-end. Il y a une semaine, l’OFSP avait signalé 449 nouveaux cas. L’augmentation est donc de plus de 80%. La valeur R, qui indique combien de personnes une personne infectée contamine, est de 1,45 – aussi élevée que lors de la deuxième vague d’octobre de l’année dernière.

De nouvelles données suggèrent à présent que le variant delta était déjà responsable de près de 71% de toutes les contaminations à la fin du mois de juin. Cela signifie que la part du mutant hautement contagieux a doublé dans ce pays en une semaine.

Le premier ministre néerlandais s’excuse auprès du peuple

Et la Suisse n’est pas la seule à connaître cette évolution. Une forte augmentation du nombre de cas s’observe dans presque tous les pays européens. L’Europe a-t-elle baissé sa garde trop rapidement?

Malgré la campagne de vaccination en cours, le nombre de cas de Covid en Suisse est à nouveau à la hausse.
Photo: Keystone

C’est du moins ce que pense le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, puisqu’il a admis lundi que le gouvernement avait levé trop tôt les restrictions contre le coronavirus. Il s’est même excusé pour l’augmentation du nombre de contaminations.

Vendredi dernier, Mark Rutte a resserré la vis pour les bars, les restaurants et les boîtes de nuit, deux semaines seulement après les ouvertures. Il faut dire que la semaine dernière, le nombre de cas aux Pays-Bas a été multiplié par huit.

«Ce que nous pensions être possible s’est avéré ne pas l’être en pratique», a déclaré Mark Rutte lundi. «Nous avons fait preuve de mauvais jugement, ce que nous regrettons et ce pour quoi nous nous excusons.»

Ces excuses ont été applaudies sur Twitter par l’épidémiologiste Nicola Low, de l’Université de Berne, qui déclare: «Voilà à quoi ressemblent des excuses quand on assouplit trop tôt les mesures sanitaires», écrit le chercheur qui d’ordinaire s’occupe de transmission de maladies vénériennes. «Les autres devraient en tirer des leçons.»

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L’économie en désaccord sur la suppression des masques obligatoires

Du côté de l’économie, c’est un autre son de cloche. Le président d’Hotelleriesuisse Andreas Züllig estime que les assouplissements n’étaient pas prématurés: «Même si le nombre de nouvelles contaminations augmente à nouveau, il faut tenir compte d’autres indicateurs comme les hospitalisations ou les décès.» À cet égard, a-t-il déclaré, nous sommes sur la bonne voie. «Nous devons devenir plus pragmatiques», continue Andreas Züllig.

Cela dit, il n’apprécie guère la proposition de supprimer l’obligation de porter un masque. «Je sais que l’exigence du masque est gênante, surtout en été, mais avec l’arrivée du variant delta, il serait trop tôt.» L’été dernier, «nous avons peut-être été un peu hâtifs avec les assouplissements, mais nous devons maintenant tirer les leçons de cette erreur.»

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