Le marché noir prospère
Lutte contre les contrefaçons de certificats Covid

La justice se démêle avec un véritable marché noir de documents falsifiés, qui prolifèrent parmi ceux qui souhaitent surmonter à moindre effort l'obstacle des certificats Covid ou des tests négatifs lors de leurs voyages à l'étranger.
Publié: 13.07.2021 à 05:50 heures
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Dernière mise à jour: 13.07.2021 à 12:37 heures
Erika Unternährer, Jocelyn Daloz (adaptation)

Si cet été marque une réelle embellie par rapport à un hiver rude placé sous le signe des interdictions de voyage, il n'est pas aussi simple que d'habitude de se déplacer pour profiter du soleil, de la plage et de la mer. Face aux tests CPR coûteux, parfois plus que le vol lui-même, ou parce qu'ils rechignent à se faire vacciner, certains se tournent vers des pratiques illégales pour obtenir un sésame vers le sud.

Appels de la police dans le bureau du procureur général

Face à l'avalanche de faux certificats Covid et résultats de tests PCR, vendus sur Telegram et sur le Darknet, le parquet de Zurich a décidé de réagir, comme l'écrit la «NZZ am Sonntag».

Falsifier des documents est en effet tout sauf un délit anodin et peut aboutir à des peines de prisons fermes. Les amendes ou les peines de prison allant jusqu'à cinq ans peuvent viser autant le fabricant de la contrefaçon que son acheteur et utilisateur final.

De nombreux Suisses voyagent à l'étranger en été.
Photo: Keystone
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Le certificat est infalsifiable, mais...

L'Office fédéral de l'informatique et des télécommunications affirme toutefois que le certificat est infalsifiable et qu'il n'y a pas eu de piratage informatique de ses systèmes jusqu'à présent. Alors comment se fait-il que des faux soient malgré tout en circulation ?

Selon une source de la NZZ, des personnes ayant accès au système, des médecins par exemple, doivent être impliquée dans la fabrication des faux certificats. Les professionnels de la santé pris en flagrant délit risquent de perdre leur licence d'exercer la médecine s'ils se font prendre en flagrant délit.

Peu de condamnés, un personnel très surchargé

On ne sait pas combien de contrefaçons sont en circulation. Toutefois, selon une source bien informée, seules quelques personnes ont été condamnées jusqu'à présent, comme le rapporte la «NZZ am Sonntag». Les raisons seraient que les ministères publics disposent de moyens limités pour poursuivre ces infractions. et que les employés de points de contrôle n'auraient tout simplement pas le temps de s'assurer de l'authenticité de chaque certificat.

Selon une porte-parole de Swissport, le contrôle de l'authenticité des certificats ne relèverait d'ailleurs pas des contrôleurs privés (stewards, contrôleurs de trains), mais d'organismes publics tels que la police ou les autorités douanières. Tandis que la police cantonale zurichoise, qui surveille le plus grand aéroport de Suisse, renvoie elle la balle aux compagnies aériennes.

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