Le Conseil fédéral s'inquiète
En Suisse, une personne sur six est victime de discrimination raciale

Une nouvelle évaluation le montre: les cas de discrimination raciale ont augmenté depuis plusieurs années. Les personnes issues de l'immigration et les jeunes sont les plus touchés.
Publié: 02.02.2024 à 08:46 heures
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Dernière mise à jour: 02.02.2024 à 08:47 heures
Sophie Reinhardt

En 2022, 17% de la population a déclaré avoir subi de la discrimination raciale au cours des cinq dernières années. C'est ce que montre le dernier monitoring du Service de lutte contre le racisme, présenté jeudi aux médias.

Pour ce faire, différentes sources de données ont été analysées. Depuis 2010, le Service recueille et analyse différentes statistiques. La proportion de personnes ayant subi une discrimination raciale a augmenté depuis 2016 dans tous les groupes de population.

Les centres de conseil sont de plus en plus contactés

Selon une extrapolation, environ 1,2 million de personnes auraient été victimes de discrimination raciale en Suisse au cours des dernières années. Pourtant, seule une minorité de ces cas a été dénoncée ou signalée d'une autre manière. En 2020, l'enquête a enregistré le taux le plus élevé de discrimination raciale depuis le début des mesures en 2010, soit 19%.

Le Conseil fédéral veut élaborer, en collaboration avec les cantons, une stratégie et un plan d'action contre le racisme et l'antisémitisme.
Photo: keystone-sda.ch
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Les centres de conseil constatent également une augmentation continue du nombre de cas au cours des dernières années. 

Les jeunes sont particulièrement touchés

Selon l'Office fédéral de la statistique, les personnes non issues de l'immigration subissent environ trois fois moins de discrimination raciale que celles issues de l'immigration.

Selon ses propres données, les jeunes sont beaucoup plus touchés que leurs aînés. En 2022, les 15-24 ans représentaient un tiers de ceux qui déclaraient avoir été victimes de discrimination raciale. C'est également dans ce groupe d'âge que l'on enregistre la plus forte augmentation au fil du temps: de 19% en 2016, ce chiffre a presque doublé en 2022.

Une grande partie des incidents signalés sont des cas de racisme verbal. Les personnes concernées ont fait état d'insultes et de menaces ou de gestes désobligeants. D'autres cas concernent des désavantages discriminatoires ou des traitements dégradants. Mais le rapport a aussi une bonne nouvelle: les agressions physiques ont diminué ces dernières années.

Le Conseil fédéral veut un plan d'action

Le Conseil fédéral veut maintenant agir. Il souhaite élaborer une stratégie et un plan d'action contre le racisme et l'antisémitisme. Lors de sa séance de mercredi, il s'est prononcé en faveur d'une intervention dans ce sens.

La Confédération, les cantons et les communes doivent être tenus d'assumer leurs responsabilités. Il faudrait en outre examiner la possibilité d'instituer un délégué à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme.

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