La réponse de MeteoNews
Ce gros orage un soir de février, c'était normal?

Vents tempétueux et pluie en abondance: un orage dont les rafales ont dépassé les 130 km/h a balayé la Suisse romande jeudi soir. En plein hiver, cela peut étonner. Un tel événement est-il normal? Le réchauffement climatique est-il en cause? Réponses d'un météorologue.
Publié: 23.02.2024 à 17:51 heures
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Dernière mise à jour: 23.02.2024 à 19:07 heures
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Léo MichoudJournaliste Blick

Et au moment de rentrer du travail, le déluge et les vents tempétueux. Le soir de ce jeudi 22 février, vous avez peut-être eu la même réaction que le conseiller municipal lausannois des Vert-e-s Xavier Company: «Un orage en février. On est bien.»

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Peu après 22h, le directeur des Services Industriel Lausannois a partagé sur X son étonnement au vu de la météo de la soirée de jeudi. Mais celle-ci n'a rien à voir avec le dérèglement climatique, comme le lui a fait savoir un ingénieur en environnement dans les commentaires.

Un orage qui peut surprendre

Alors, des éclairs et un vent pareils en février, normal ou pas? Blick a posé la question à Vincent Devantay de chez MeteoNews. «C'est clair que ça peut surprendre, admet le météorologue vaudois. L'intensité des éclairs était assez marquée, notamment sur le bassin genevois. Mais tous les ingrédients étaient réunis pour que cela arrive.»

Un orage en hiver, comme le soir du jeudi 22 février, c'est rare. Mais le dérèglement climatique n'est pas directement en cause (image d'illustration).
Photo: Shutterstock
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La raison? L'arrivée d'une masse d'air froid qui a contrasté avec la douceur des derniers jours. «Le front froid est arrivé en soirée. Il y a eu conflit entre deux masses d'air de températures très différentes. Cette énergie s'est développée, non seulement sous forme de vent, mais aussi d'orage.»

L'hiver, c'est moins fréquent

À l'origine de cet événement météorologique, une dépression — la tempête Louis — qui a fait des dégâts au nord de la France. Toujours selon Vincent Devantay, cela reste un phénomène isolé à cette période de l'année: «L'été, un orage se crée presque à chaque passage de front froid. L'hiver, c'est plus rare.»

Mais de telles situations sont régulièrement observées: «Un orage comme celui-ci arrive quasiment tous les hivers, et ce, depuis longtemps. Ce serait un raccourci de l'imputer directement au réchauffement climatique.»

Le retour de la neige alpine

Des rafales à plus de 130 km/h ont balayé le Chasseral (BE) et sur les crêtes du Jura. En plaine, la vitesse du vent tournait plutôt autour des 90 km/h, par exemple au pied du Jura à Bière (VD) ou au Bouveret, à l'entrée du Valais depuis le canton de Vaud.

Seules certaines stations éparses ont dépassé les seuils permettant de qualifier l'évènement de «tempête», selon le météorologue de MeteoNews: «Tout le plateau n'a pas été concerné pareillement par ces vents tempétueux.»

De quoi amener tout de même de la neige dans les hauteurs. «En altitude, on a perdu 7 à 8 degrés en moins d'une heure, surtout dans les Alpes valaisannes, en Suisse centrale et orientale, analyse Vincent Devantay. On a eu 20 à 40 centimètres de neige en Valais. Et dans les Grisons, c'est monté à 50, voire localement 70 centimètres.»

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