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Injurieuse, indiscrète et condamnée
Elle s'invite chez ses voisins et leur lance des insultes xénophobes

Elle insulte à tout-va, parfois en des termes xénophobes. Elle lit le courrier d'une voisine. Elle s'invite dans d'autres apparts que le sien. Le voisinage doit en avoir marre de cette quinquagénaire lausannoise, condamnée par la justice vaudoise pour injure.
Publié: 11.10.2023 à 16:08 heures
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Dernière mise à jour: 12.10.2023 à 09:28 heures
Léo Michoud

«Connard! Rentre chez toi. Sale Espagnol!» Voici les douceurs adressées en juin 2022 par une quinquagénaire vaudoise à son voisin, froissée par une remarque de ce dernier sur des bruits des bouteilles. La multiplication des commentaires xénophobes a conduit cette femme devant la justice vaudoise. D'origine albanaise, elle a été baptisée Xena* par le «20 minutes», qui relate l'affaire.

En février 2020, une de ses voisines appelle la police, car elle a subi des remarques désagréables. En avril, c'est son voisin espagnol, surnommé Sergio*, qui prend une première brimade raciste et porte plainte pour injure. «Monsieur, votre geste de ce matin (...) n’est pas digne d’un citoyen, l'aurait confronté Xena. Peut-être que dans votre pays, c’est normal. Pourquoi ne pas y retourner…» Sergio portera plainte pour diffamation en février 2021. La désagréable voisine avait affirmé aux autorités que son voisin espagnol souillait les pots de fleurs de la commune de Lausanne.

Une voisine au «racisme détestable»

En janvier 2022, Xena s'en prend à un agent de sécurité noir qui ne l'a pas laissée entrer à la piscine de Bellerive. La raison? Elle n'a pas de pass sanitaire ou de pièce d’identité. «Vous n’êtes pas chez vous. Moi, je suis chez moi. En Afrique, vous êtes des violeurs», enrage-t-elle contre l'agent, qui a porté plainte. Indiscrète, Xena a encore ouvert une lettre reçue par une voisine et s'est introduit chez d'autres sans leur consentement.

Condamnée, cette quinquagénaire ne s'est pas fait que des amis parmi ses voisins ou la justice vaudoise (image d'illustration).
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Dans son ordonnance pénale, la procureure a avancé le «racisme détestable» de Xena et a également rappelé qu'elle «n'en était pas à son coup d'essai». Elle avait déjà été condamnée trois fois, pour utilisation abusive d’une installation de télécommunication et, là encore, injure. Coupable d’injure, de violation de secrets privés et de violation de domicile, Xena écope d’une peine pécuniaire ferme de 100 jours-amende à 30 francs et doit prendre en charge les 3900 francs de frais de procédure. Pas de bol pour Sergio, il a engagé un avocat dans l'affaire et ses 10'000 francs de frais ne seront pas remboursés. Oups.

*Prénoms d’emprunt

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