Ils se battent pour vivre décemment
Eau contaminée, défauts de construction, insalubrité... ces locataires à bout!

Eau contaminée, défauts de construction, insalubrité... Dans ce lotissement fraîchement sorti de terre, l'emménagement a viré au cauchemar. La gérance assure faire ce qu'elle peut pour régler la situation. Mais les locataires perdent patience.
Publié: 06.02.2024 à 13:24 heures
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Dernière mise à jour: 06.02.2024 à 14:12 heures
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Dorothea Vollenweider

Alors que la pénurie de logement ravage le marché locatif suisse, certains cantons ont décidé de prendre le taureau par les cornes. Ainsi, à Zurich – où le besoin de logements se fait cruellement sentir –, les nouvelles constructions poussent comme des champignons.

Dans un des quartiers de la ville, 630 logements locatifs à proximité immédiate de la gare devraient sortir de terre sous peu.

Quelques centaines de mètres plus loin, un autre grand lotissement a déjà vu le jour: le Stockenhof, avec 275 logements et un centre de soins comprenant plus de 130 appartements pour personnes âgées.

Les premiers locataires ont pu emménager à Stockenhof, un lotissement flambant neuf du canton de Zurich, dès l'automne 2023.
Photo: Blick
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Des légionelles dans l'eau

Les premiers locataires ont pu emménager dans le lotissement flambant neuf dès l'automne 2023. Problème: à l'époque, le lotissement était encore en chantier.

Les locataires sont aujourd'hui confrontés à de nombreux soucis: «Lorsque j'ai emménagé, la première chose qui m'a sauté aux yeux, ce sont ces grands filtres blancs qui étaient fixés à chaque robinet» rapporte un locataire ayant emménagé en octobre 2023 et qui souhaite rester anonyme.

Des légionelles – des bactéries qui pénètrent dans l'organisme par les voies respiratoires et qui peuvent entraîner de graves pneumonies – ont en effet été détectées dans le réseau de distribution en eau du lotissement. Ce dont les locataires n'ont été informés que... le jour de la livraison des appartements: «Par peur des conséquences sur leur santé, certains habitants n'osent même plus boire l'eau du robinet», rapporte le locataire.

Mais ce n'est pas tout: en échangeant entre eux, certains locataires ont appris que dans plusieurs appartements, il manquait des poignées de porte et de fenêtre. Lors de son emménagement, cet autre habitant a trouvé des mégots de cigarettes et des canettes de bière dans les placards de la cuisine.

Plusieurs habitants se sont aussi plaint d'infiltrations d'eau dans les caves. Le tout, sous le regard passif de la gérance – par ailleurs propriétaire des immeubles –, qui n'aurait pas réagi de façon appropriée aux différentes plaintes.

La gérance se défend

À la demande de Blick, la gérance a tout de même reconnu que l'eau de la résidence était contaminée: «Avant même l'emménagement dans le lotissement, le contrôle des eaux a fait naître un soupçon de concentration élevée de légionelles», explique Christian Brütsch, porte-parole de la gérance. Afin de prévenir le problème, toutes les sorties d'eau du lotissement ont donc été équipées de filtres. «L'eau peut être utilisée sans problème», assure Christian Brütsch.

Selon la gérance, les soupçons de légionellose se sont confirmés lors d'autres contrôles. En décembre 2023, deux mois après l'emménagement, les filtres à légionelles ont donc été remplacés pour la première fois.

Personne ne sait toutefois combien de temps ces filtres seront nécessaires. Pas plus que l'on ne sait comment cette concentration élevée a pu se produire: «C'est ce qu'on est en train d'éclaircir, indique la gérance. Les analyses ont lieu en étroite concertation avec le laboratoire cantonal et d'autres spécialistes et seraient menées tambour battant.»

La gérance confirme également que des infiltrations d'eau se sont produites de manière sporadique dans les sous-sols des bâtiments: «L'entrepreneur est en train de localiser les problèmes et d'y remédier», précise Christian Brütsch.

En attendant, certains locataires perdent patience. Beaucoup pensent même déjà à déménager. Mais ce n'est pas si simple: «Le bail est d'une durée minimale d'un an», explique l'un d'eux. Et, comme partout en Suisse, ceux qui veulent partir avant doivent trouver un nouveau locataire.

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