Hécatombe en Suisse
L'hiver dernier a été meurtrier pour les abeilles helvétiques

Plus d'un cinquième des colonies d'abeilles en Suisse n'ont pas survécu à l'hiver 2021-2022 (21,4%, contre 14,2% en 2020-2021). Il s'agit de la mortalité hivernale la plus élevée en dix ans. En cause, le varroa et la météo, mais aussi le manque de fleurs.
Publié: 25.05.2022 à 11:37 heures
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Dernière mise à jour: 25.05.2022 à 16:45 heures

En prenant en compte les colonies mortes avant l’hiver et celles qui étaient trop faibles au printemps, les pertes totales s’élèvent à près de quatre colonies sur dix (39,1%, contre 32,4% l'année précédente), précise mercredi Apisuisse, l’association faîtière de l’apiculture suisse.

Cette hécatombe est un nouveau revers pour les apiculteurs du pays, après la mauvaise récolte de miel en 2021. Les résultats ressortent de l'enquête annuelle de BienenSchweiz auprès de 1384 apiculteurs totalisant 1647 ruchers.

Les pertes varient fortement d'un canton à l'autre. Les grands cantons - Berne, Thurgovie, Vaud et Zurich - ainsi que les autres situés le long de la frontière nord et ouest du pays, soit les deux Bâles, Jura, Schaffhouse et Genève, se distinguent par leurs pertes élevées.

Pendant les mois d'été, les abeilles trouvent peu de nourriture, même durant les années "normales", faute de fleurs en quantité suffisante.
Photo: SEBASTIAN GOLLNOW

Seul le Tessin est mieux loti que l'hiver précédent

Elles étaient nettement inférieures dans ces cantons l'an dernier. Les cantons de Berne, des deux Bâles, de Genève, du Jura, de Lucerne, de Schaffhouse, de Soleure et de Vaud ont ainsi enregistré un doublement ou un triplement des pertes hivernales. Parmi les grands cantons, seul le Tessin enregistre moins de pertes que l'année précédente.

L'acarien varroa et les virus qu'il transmet demeurent la cause principale de mortalité. À cela s’ajoutent le temps froid et humide du printemps 2021 et les intempéries de l’été 2021, qui ont également réduit l'entrée de nectar (source d’énergie) et de pollen (source de protéines pour les abeilles, le couvain et la reine). Cela a pu conduire à un affaiblissement des insectes.

Mais les conséquences des intempéries de 2021 montrent aussi que la base alimentaire des abeilles est étroite. Pendant les mois d'été, elles trouvent peu de nourriture, même durant les années «normales». Avec une amélioration ciblée de l’offre en fleurs, de telles situations pourraient être améliorées pour toutes les abeilles (sauvages et mellifères), note Apisuisse.

(ATS)

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