Hans-Peter Lenz, gestionnaire suisse de la crise afghane
«Pour l'évacuation de Kaboul par les airs, les pays s'entraident»

Une unité spéciale de l'armée suisse a atterri à Kaboul mercredi. Le gestionnaire de crise suisse Hans-Peter Lenz explique pourquoi les soldats ne sont pas autorisés à quitter l'aéroport et comment les pays s'entraident à Kaboul.
Publié: 19.08.2021 à 09:56 heures
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Dernière mise à jour: 19.08.2021 à 11:07 heures
Ladina Triaca, Lauriane Pipoz (adaptation)

Des soldats d’élite suisses ont atterri à Kaboul hier. De quelle unité font-il partie?
Nous avons transféré à Kaboul une partie des soldats qui se trouvaient en Ouzbékistan depuis mardi. Ce sont des hommes polyvalents et très bien formés pour les missions à l’étranger. L’un d’eux, par exemple, a reçu une formation médicale. Il est équipé et peut traiter sur place les personnes ayant besoin de soins. Un employé du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE) se trouve avec eux à Kaboul.

Quelles sont les tâches des soldats?
De manière générale, ils aident le DFAE à évacuer les quelque 30 ressortissants suisses, les 38 employés afghans de la Confédération et leurs familles. Ils ne se déplacent que dans la partie de l’aéroport sécurisée par les militaires et se font actuellement sur place une idée de la situation. Dès que les ressortissants suisses et employés locaux arriveront aux portes de l'aéroport, ils les accueilleront et les accompagneront.

Le meilleur gestionnaire de crise

Hans-Peter Lenz, 63 ans, est depuis trois ans le principal gestionnaire de crise du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Il dirige actuellement la cellule de crise en Afghanistan. Après une formation d'enseignant, il s'est lancé dans le grand monde dès son plus jeune âge. En tant que représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), il a officié au Rwanda après le génocide de 1994. Plus tard, il a dirigé des missions étrangères pour le DFAE en Haïti et au Pakistan. Après un détour par la Jordanie, où il a représenté les intérêts de la Suisse en tant qu'ambassadeur, il est de retour à Berne depuis 2018.

Hans-Peter Lenz, 63 ans, est depuis trois ans le principal gestionnaire de crise du Département fédéral des affaires étrangères (DFAE). Il dirige actuellement la cellule de crise en Afghanistan. Après une formation d'enseignant, il s'est lancé dans le grand monde dès son plus jeune âge. En tant que représentant du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), il a officié au Rwanda après le génocide de 1994. Plus tard, il a dirigé des missions étrangères pour le DFAE en Haïti et au Pakistan. Après un détour par la Jordanie, où il a représenté les intérêts de la Suisse en tant qu'ambassadeur, il est de retour à Berne depuis 2018.

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Le personnel suisse ou afghan se trouve-t-il déjà à l’aéroport?
Je ne peux rien dire à ce sujet pour des raisons de sécurité.

Hans-Peter Lenz est le principal gestionnaire de crise du ministère des Affaires étrangères. Il dirige la cellule de crise Afghanistan.
Photo: Keystone
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Les soldats peuvent-ils également se rendre en ville pour accompagner les personnes concernées à l’aéroport?
Non, la situation sur place ne le permet pas. Les consignes sont claires: les Suisses et les employés locaux doivent rejoindre l’aéroport par leurs propres moyens. Nous sommes néanmoins en contact permanent avec eux: le trajet jusqu’à l’aéroport risque d’être un véritable défi pour certains d’entre eux.

Comme la Suisse ne dispose pas de ses propres avions de transport, comment compte-t-elle évacuer les gens par les airs?
Nous espérons que les Américains, qui sont en charge de l’aéroport, laisseront bientôt les avions charters civils atterrir à nouveau. En outre, les Allemands et les Américains, mais aussi d’autres pays, aident actuellement de nombreux pays à évacuer le personnel local vers diverses destinations.

Mais ils vont probablement faire partir leurs propres ressortissants en premier.
Non, vous faites erreur. Dans les situations d’urgence, la solidarité joue un grand rôle: je l’ai observé à maintes reprises lors de mes missions à l’étranger. On ne trouve pas que des Allemands dans les avions allemands! Les Américains, par exemple, ont aussi fait sortir des employés suisses de Kaboul alors que tous les Américains n’avaient pas été évacués, loin s’en faut. Nous nous entraidons mutuellement dans l’évacuation du personnel local.

Une évacuation par voie terrestre serait-elle aussi envisageable?
Sur ce point, l’ONU va trancher. Nous ne pouvons pas en être sûrs car nous ne sommes pas sur place. Mais pour autant que je sache, cette possibilité n’est pas envisageable. Il serait trop difficile de sécuriser la route de plus de 100 kilomètres qui mène à la frontière.

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