Grand Conseil vaudois
Des députés veulent une expertise fiscale indépendante concernant Valérie Dittli

Les révélations de la Radio télévision suisse (RTS) sur le nomadisme fiscal de la conseillère d'État vaudoise Valérie Dittli continuent de faire des vagues. Des voix se sont élevées mardi à la gauche du Grand Conseil pour réclamer une expertise fiscale indépendante.
Publié: 07.03.2023 à 16:26 heures
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Dernière mise à jour: 07.03.2023 à 16:28 heures

La domiciliation fiscale de la ministre vaudoise des Finances, Valérie Dittli, continue de faire jaser, et pas seulement dans les médias. Et ce, jusqu'au Grand Conseil du canton. Mardi, le président du Parti socialiste (PS) vaudois, Romain Pilloud, a notamment demandé au gouvernement cantonal de mettre en marche une expertise fiscale indépendante. «Il ne s'agit pas d’accuser, mais de comprendre», a déclaré le député socialiste. Il a annoncé le dépôt mardi d'une interpellation en ce sens émanant de son parti.

Pour une expertise «dénuée de conflits d'intérêts»

Valérie Dittli a expliqué dans les médias avoir mandaté un expert pour faire la lumière sur sa situation fiscale avant son élection au Conseil d'État en 2022. Mais pour Romain Pilloud, ce n'est pas à la grande argentière de convoquer une telle expertise. Il veut un processus «neutre» et «dénué de conflits d'intérêts».

Hadrien Buclin (Ensemble à Gauche - POP) a pour sa part indiqué que son groupe interviendrait au moyen de questions orales au sujet de cette affaire. Outre une expertise fiscale indépendante, la problématique des «déductions de frais de transport entre Lausanne et Zoug» sera soulevée, a-t-il dit.

Des députés veulent une expertise fiscale indépendante concernant la situation fiscale de la cheffe du Département des finances, Valérie Dittli (archive).
Photo: LAURENT GILLIERON

«Attaques d'une bassesse sans nom»

Le PLR et l'UDC ont volé au secours de la cheffe du Département des finances. L'UDC Céline Baux a critiqué des «attaques politiques d'une bassesse sans nom» et du «petit journalisme de bas étage». Elle a dénoncé l'appel à la démission lancé par la Jeunesse socialiste vaudoise. «C'est une chance que nous avons d'avoir une jeune femme prête à sacrifier son brevet d'avocate pour s'occuper de notre canton», a-t-elle considéré.

La libérale-radicale Florence Bettschart-Narbel a de son côté appelé «à un peu de calme et de dignité dans ce dossier». «On est aujourd'hui dans la politique du clash, la politique du buzz, qui est certainement due aux résultats des élections cantonales, mal digérés par le PS et la gauche en général», a-t-elle estimé. Elle a toutefois affirmé que «dans un esprit d'apaisement, le PLR pourra se rallier à une expertise fiscale indépendante».

Le gouvernement a pris acte de ces interventions, a déclaré sa présidente, Christelle Luisier. Il répondra en temps utile et ne fera pas de commentaires à ce stade, a-t-elle ajouté laconiquement.

Entre Zoug et Lausanne

Une enquête de la RTS diffusée vendredi dernier a montré que Valérie Dittli n'avait installé son domicile fiscal à Lausanne qu'au début de l'année 2022, alors qu'elle se lançait dans la course au Conseil d'État. Les six années précédentes, malgré une vie active dans la capitale vaudoise, notamment comme assistante-doctorante en droit à l'Université de Lausanne (UNIL), elle a continué de payer ses impôts dans le canton de Zoug, où vit sa famille.

Interrogée vendredi soir dans l'émission Forum de la RTS, Valérie Dittli s'est défendue d'avoir pratiqué le tourisme fiscal. Malgré son engagement à l'UNIL, mais aussi au sein du Centre Vaud, elle a affirmé qu'elle avait toujours considéré, à l'époque, que «son centre de vie» demeurait à Zoug.

«Nous parlons de ma vie d'étudiante, de doctorante, de stagiaire, à un âge où on se cherche encore, où tout est ouvert», a-t-elle relevé. Et de souligner qu'avant de s'imaginer conseillère d'État, elle ne savait pas qu'elle serait sa carrière professionnelle, ni dans quel canton elle allait la mener.

La ministre du Centre a répété ces mêmes arguments lundi dans l'émission «Drôle d'époque», toujours sur la RTS. Elle a assuré que si un avis de droit concluait qu'elle aurait dû payer des impôts entre 2016 et 2021 dans le canton de Vaud, elle s'y plierait et «tirerait les conséquences».

(ATS)

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