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GastroVaud frôle l'indigestion
Vous ne terminez pas votre assiette? Ici, vous payerez plus cher au resto!

Des établissements du nord-ouest de la France ont une solution bien à eux pour lutter contre le gaspillage: faire payer les clients qui se sont trop servis. Une solution à importer pour lutter contre ce problème en Suisse? Le président de GastroVaud n'y croit pas.
Publié: 05.10.2023 à 19:04 heures
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Dernière mise à jour: 05.10.2023 à 19:10 heures
Léo Michoud

«Raperche-voir ton assiette», glissent encore certaines grands-mamans bien vaudoises à leurs petits enfants. Ce qui veut dire: «Pas de gaspillage alimentaire». Et gare aux bambins qui ne filent pas droit!

Certains clients de restaurants français sont malheureusement moins disciplinés. Conséquence: des patrons de buffets à volonté invitent désormais les clients qui ne terminent pas leur plat à payer un supplément, rapporte ce mercredi BFMTV.

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Des établissements à Quimper en Bretagne et en Loire-Atlantique ajoutent donc 5 euros à l’addition. La raison avancée? La lutte contre le gaspillage alimentaire, un fléau en France. «C’est pour dire aux gens qu’il faut qu’ils fassent attention à ce qu’ils prennent, explique le gérant d’un buffet asiatique à Saint-Herblain, en Loire-Atlantique. Car aujourd’hui, la nourriture, il faut la respecter.»

Président de GastroVaud et membre de GastroSuisse, Gilles Meystre ne voit pas l'intérêt de cette nouvelle mesure anti-gaspi.
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La vice-présidente du Groupement des hôtelleries & restauration de France soutient la démarche, qu’elle considère comme écologique. «C’est une manière de faire prendre conscience aux clients qu’ils doivent être sérieux sur leur consommation», affirme la responsable syndicale.

Une idée pour la Suisse?

Et en Suisse? La problématique du gaspillage est similaire. Selon les chiffres de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV), ce sont 2,6 millions de tonnes d’aliments propres à la consommation qui finissent à la poubelle. Près de 10% de ces déchets sont générés dans le secteur de la restauration. Pour faire face, un restaurateur argovien rencontré par Blick avait eu la même idée que nos voisins et disait l’assumer «pleinement».

Alors saler la note des consommateurs qui ont les yeux plus gros que le ventre, est-ce une bonne idée à généraliser? Joint au bout du fil, le président de GastroVaud, Gilles Meystre, découvre la pratique. Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle n’est pas à son goût. «À mon sens, c’est prendre le problème par le mauvais bout», lance le membre du Conseil de GastroSuisse.

La faîtière des restaurateurs se préoccupe du gaspillage et propose d’autres solutions jugées plus efficaces. De plus en plus d'établissements proposent des portions plus petites ou encore la possibilité d’emporter ses restes, parfois même dans des récipients réutilisables comme avec la «Lunch attitude».

L’ancien député libéral-radical au Grand Conseil vaudois est catégorique: «On n’est pas là pour fliquer les clients, on est là pour leur faire vivre une expérience.» Pour lui, le restaurant doit rester un plaisir. «Aujourd’hui, tous les coûts prennent l’ascenseur, déplore Gilles Meystre. Alors punir encore les clients qui ne finissent pas leur assiette, c’est contraire au bon sens.»

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