Elle reste à garantir
La sécurité financière au coeur de la journée des femmes à Berne

La sécurité financière a été au coeur des actions organisées vendredi en Suisse à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes. La conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a souligné qu'il y avait encore beaucoup à faire dans ce domaine.
Publié: 08.03.2024 à 17:51 heures

Le Palais fédéral a accueilli 350 femmes venues de toute la Suisse pour échanger autour du thème de l'indépendance financière. Invitées à l'initiative de la présidente du Conseil des Etats Eva Herzog (PS/BS), les intervenantes ont évoqué les principales causes des inégalités de richesse entre hommes et femmes, ainsi que les possibles solutions.

Eva Herzog a appelé à poursuivre l'engagement en faveur de l'égalité. Elle a fait part de son émotion à la vue d'une salle du Conseil national remplie de femmes. «Ce qui nous réunit, c'est que nous savons qu'il ne va pas de soi d'être assises ici», a-t-elle déclaré.

Une profonde solidarité féminine

La présidente du Conseil des Etats a rappelé que les femmes doivent être indépendantes financièrement pour pouvoir agir librement et décider de leur vie. Elle a ajouté que l'argent est synonyme de pouvoir et que les femmes sont capables de gérer l'argent, tout comme elles sont capables de gérer le pouvoir.

Les ex-conseillères fédérales dans la salle du Conseil national à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes: Ruth Dreifuss (à droite) et Ruth Metzler.
Photo: KEYSTONE/Peter Klaunzer
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Dans l'après-midi, les invitées ont pu rencontrer les anciennes conseillères fédérales Ruth Dreifuss, Ruth Metzler et Simonetta Sommaruga, ainsi que des entrepreneures. Ce qui ressort de ces échanges, c'est la «profonde solidarité féminine» et «la volonté des femmes de ce pays à être les artisanes de leurs propres projets de vie», a déclaré Mme Dreifuss à Keystone-ATS.

La présidente du CICR Mirjana Spoljaric, première femme à occuper ce poste, a aussi pris la parole. Elle a insisté sur le rôle essentiel que joue la lutte contre les inégalités entre hommes et femmes dans le développement durable, au même titre que l'action contre le changement climatique et l'établissement de l'Etat de droit.

Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, la conseillère fédérale Elisabeth Baume-Schneider a rappelé que les femmes gagnent en moyenne 1500 francs par mois de moins que les hommes.

Encore beaucoup à faire

La ministre jurassienne a aussi relevé que les femmes sont plus rarement cheffes et assument plus souvent le travail non rémunéré. Leurs rentes de vieillesse sont plus basses et elles risquent davantage de tomber dans la pauvreté. Elles subissent en outre beaucoup plus souvent la violence domestique ou le harcèlement sexuel.

Pour la ministre, il ne faut pas se reposer sur ses lauriers: «il y a encore beaucoup à faire pour que les femmes puissent mener une vie sûre et être indépendantes financièrement». Et ce malgré des évolutions positives, comme la participation croissante des femmes au marché du travail et l'engagement majeur des femmes en politique, a encore dit la cheffe du Département fédéral de l'intérieur (DFI).

Les syndicats ont souligné que même dans les entreprises dites «exemplaires», les femmes sont toujours inexplicablement moins bien payées que les hommes. La loi sur l'égalité (LEg), en vigueur depuis juillet 2020, n'est pas assez efficace pour supprimer les différences de salaires entre les femmes et les hommes, a ainsi écrit Travail.Suisse.

13e rente: Une victoire pour les femmes

L'organisation base ce constat sur une analyse de 200 grandes entreprises du pays, employant un total de 500'000 employés. Les hommes y gagnent en moyenne, sans justification, 2,9% de plus que les femmes, une valeur pouvant monter à 7,5% dans certaines entreprises, selon cette analyse.

L'USS estime aussi que le récent plébiscite des citoyens suisses à la 13e rente AVS est avant tout une victoire pour les femmes. Ces dernières sont plus fréquemment touchées par la pauvreté qui touche les personnes âgées.

De son côté, Unia a alerté sur la situation dans le secteur de l'hôtellerie-restauration. Près de la moitié des personnes ayant participé à une enquête du syndicat indiquent avoir déjà été victimes de harcèlement sexuel et de mobbing. «Les femmes exigent de meilleurs salaires et la fin du harcèlement», a affirmé le syndicat.

(ATS)

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