Élections cantonales genevoises
Le parti anti-frontaliers présente des candidats... «frontaliers»

Surprise à Genève, à l'aube des élections: l’UDC et le MCG, deux partis favorables à la préférence cantonale, comptent l'un comme l'autre deux «frontaliers» dans leurs rangs respectifs, rapporte Léman Bleu. Le président du MCG critique ce choix sémantique. Explications.
Publié: 22.02.2023 à 17:00 heures
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Dernière mise à jour: 22.02.2023 à 20:15 heures
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Antoine HürlimannResponsable du pôle News et Enquêtes

A priori, cette information vous fera sourire… ou vous étrangler. Léman Bleu a compilé l’âge, le genre, les communes de résidence et les métiers des candidats au Grand Conseil genevois, en vue des élections cantonales du 2 avril prochain. Et certains résultats font lever les sourcils. Notamment quand on se penche de plus près sur la liste du Mouvement citoyens genevois (MCG) et de l'Union démocratique du centre (UDC).

À l'instar du Centre, des Vert-e-s ainsi que de Civis, la formation de l'ancien conseiller d'État Luc Barthassat, les deux partis qui assurent défendre la préférence cantonale présentent pourtant des... «frontaliers». Deux chacun, précise la chaîne de télévision du bout du Léman.

«Cela n'a rien à voir»

Étonnant, non? Pas pour François Baertschi, président du MCG. «Léman Bleu dit n'importe quoi, lance-t-il à Blick, au bout du fil. Le terme 'frontalier' définit des personnes qui n'ont pas la nationalité suisse et au bénéfice d'un permis G pour travailler chez nous. Cela n'a rien à voir avec nos deux candidats qui, s'ils n'étaient pas suisses, ne pourraient pas se présenter aux élections.»

François Baertschi, président du Mouvement citoyens genevois (MCG), estime que ses candidats qui habitent de l'autre côté de la frontière ne sont pas des «frontaliers». (Photo d'archive)
Photo: Keystone
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«Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a des problèmes de logement à Genève»
François Baertschi, président du MCG
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Reste que ces deux personnes résident de l'autre côté de la frontière. Cela ne dérange pas le parti, qui a lancé il y a un mois une initiative législative cantonale visant à limiter l'engagement de frontaliers au sein de l'administration? «Vous n'êtes pas sans savoir qu'il y a des problèmes de logement à Genève, rétorque celui qui est aussi député. Conséquence: de plus en plus de Genevois doivent s'expatrier de l'autre côté de la frontière, et c'est la réalité que vivent nos deux candidats.»

Ainsi, la liste du parti «représente l'entier de la population», selon François Baertschi. «On constate par ailleurs un autre phénomène: de plus en plus de personnes nées à Genève, qui y ont fait toutes leurs études et sont bien intégrées, n’ont pas la nationalité, ajoute-t-il. Et ces personnes ne doivent pas être exclues. C'est pourquoi le MCG a toujours défendu à la fois les citoyens suisses et les résidents genevois: tous ont un lien très fort avec le canton.»

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