Des barrières à la sortie
Migros s'attaque aux fraudeurs du self-check-out

Les caisses automatiques en self-check-out incitent certains clients à frauder dans les supermarchés. Cela fait réagir Migros, qui étudie des solutions pour des contrôles plus efficaces. Dans six magasins, elle a introduit à titre d'essai des barrières près des caisses.
Publié: 23.12.2022 à 06:08 heures
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Dernière mise à jour: 23.12.2022 à 08:18 heures
Dominique Schlund, Thibault Gilgen

Aux caisses rapides en self-check-out des magasins Migros, il arrive fréquemment que des clients suppriment des produits après les avoir scannés, afin de payer moins cher. Avec cette astuce, des petits malins tentent de frauder chez le géant orange, comme chez d'autres détaillants.

Désormais, la direction de Migros souhaite agir. Elle a introduit, à titre d'essai, des barrières à la sortie des caisses automatiques dans différents magasins du pays, notamment à Zurich. Sans scanner votre ticket de caisse, il vous sera impossible de quitter le magasin.

Dans quelques magasins

Ce projet pilote est mené par la coopérative de Zurich, qui représente l'ensemble de Migros. «Nous voulons continuer à améliorer la protection contre le vol et la fraude et nous utilisons pour cela des possibilités technologiques de pointe», explique à Blick le distributeur. De telles barrières ont été installées dans six magasins au total. Elles doivent permettre de mettre un terme aux astuces des fraudeurs et d'empêcher que les voleurs s'enfuient.

Avec un projet pilote, Migros introduit, comme ici à Zurich, des barrières aux caisses de self-check-out dans six magasins.
Photo: Dominique Schlund
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En Suisse romande, la nouvelle Migros dans le complexe Velâdzo à Bulle possède également des barrières à la sortie des caisses self-check-out, rapporte un lecteur de Blick. Dans d'autres sites, un employé se charge, parfois, de vérifier les tickets. C'est notamment le cas au Flon, à Lausanne. Un second lecteur raconte: «L'autre jour, c'était le chaos aux caisses du Flon. Plein de gens n'avaient pas imprimé leur ticket et ne pouvaient pas sortir. Et le pauvre homme devait tout contrôler, je me demande bien comment il aurait pu effectivement constater une fraude.» De quoi poser des questions d'efficacité, du moins si les «technologies de pointe» ne sont pas à disposition partout.

Un autre problème est que de telles ruses ne peuvent pas être poursuivies comme des vols. Des poursuites ne peuvent être engagées que pour «utilisation abusive mineure d'un système de traitement de données».

De telles mesures sont-elles vraiment utiles?

L'introduction des barrières est bien accueillie dans les magasins qui participent au projet pilote. «Les sorties de magasins réaménagées n'ont un impact négatif ni sur nos clients, ni sur notre personnel», poursuit la Fédération des coopératives Migros de Zurich, qui ne peut toutefois pas encore donner d'indications sur l'efficacité de la mesure.

Alors que Lidl a déjà mis en place de tels mécanismes de contrôle lors de l'introduction de ses caisses en self-check-out, on ne veut rien savoir chez Coop. Le fait que tous les détaillants adoptent une stratégie différente montre qu'il n'existe pas de voie royale en la matière. Il s'agit plutôt d'une réflexion qui peut varier d'une enseigne à l'autre, en fonction de l'emplacement et de la clientèle. Difficile ainsi de d'affirmer, selon Migros, si les dispositions prises sont efficaces et dans quelle mesure.

Il est aussi évident que le système de sécurité le plus sophistiqué peut aussi présenter certaines lacunes. C'est pourquoi les barrières et les contrôles aléatoires doivent être considérés comme des mesures dissuasives plutôt que comme de réels remèdes miracles face aux fraudes et aux vols.

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