Branche à bas salaire sans CCT
Les patrons de Galaxus refusent de réviser leurs conditions de travail

Le commerce en ligne est en plein essor. Mais les employés de la logistique souffrent souvent de conditions de travail précaires – et pas que chez Digitec Galaxus. Une convention collective de travail pourrait améliorer leur sort, mais les patrons refusent net.
Publié: 15.05.2022 à 15:35 heures
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Dernière mise à jour: 15.05.2022 à 15:36 heures
Thomas Schlittler

Des employés de Digitec Galaxus se plaignent publiquement des conditions de travail dans le centre logistique de Wohlen (AG). En tant que numéro un du commerce en ligne en Suisse – et filiale de Migros – l'entreprise est sous les feux de la rampe. La pression croissante sur les performances des employés de la logistique ne se limite toutefois pas à Digitec Galaxus, loin s'en faut.

«Les conditions de travail ont tendance à être mauvaises chez tous les commerçants en ligne», déclare Marco Geu, responsable du commerce de détail au syndicat Syna. Selon lui, les collaborateurs sont invisibles pour les clients et de bonnes conditions de travail n'ont donc pas d'impact sur l'image et le chiffre d'affaires. «Ce qui compte, c'est le prix et la rapidité.»

À cela s'ajoute le fait que le secteur du commerce électronique est relativement peu réglementé, ajoute Matthias Loosli du syndicat Syndicom, qui s'occupe de la branche logistique. «Les syndicats réclament donc une convention collective de travail (CCT) déclarée de force obligatoire, ainsi qu'un partenariat social renforcé. «Sans CCT, les employés doivent défendre leurs intérêts individuellement au lieu de pouvoir les défendre collectivement avec le soutien d'un syndicat», explique Anne Rubin d'Unia. Leur pouvoir de négociation est donc plus faible.

Les conditions de travail des employés de commerces en ligne semblent être mauvaises partout. Une convention collective de travail semble alors nécessaire et urgente.
Photo: Thomas Meier


Les syndicats veulent une CCT, les employeurs un «marché dynamique»

Matthias Loosli de Syndicom est convaincu qu'une CCT de force obligatoire pourrait être intéressante pour des entreprises comme Digitec Galaxus: «Avec une CCT déclarée de force obligatoire, les concurrents locaux pourraient garantir le niveau des conditions de travail. Les règles s'appliqueraient alors aussi aux fournisseurs qui arrivent sur le marché et tentent d'attaquer les affaires des autres avec des salaires bas.»

Jusqu'à présent, Digitec Galaxus et Migros ne sont pas convaincus par cette argumentation. Ils font référence au «marché dynamique» et sont convaincus qu'ils offrent déjà aujourd'hui des conditions de travail attrayantes. Ils ne veulent pas entendre parler d'une CCT dans le commerce en ligne.

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