Berne reconnait les inégalités
Il y a deux fois moins de directrices que de directeurs en Suisse

La justice bernoise a reconnu qu'une femme avait été discriminée au travail à cause de son genre. En Suisse, les femmes et les hommes ne sont toujours pas logés à la même enseigne.
Publié: 01.02.2024 à 19:48 heures
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Dernière mise à jour: 01.02.2024 à 21:37 heures
Solène Monney

Rares sont les décisions de tribunal qui reconnaissent qu'une femme a subi des discriminations liées à son genre. Pourtant, mercredi 31 janvier, Natalie Urwyler, ancienne médecin-chef à l'Hôpital de l'Ile de Berne a obtenu gain de cause, nous apprend la RTS

La justice bernoise a reconnu que la cadre hospitalière avait été licenciée de manière abusive après son congé maternité. Fait plus étonnant, le tribunal cantonal a également admis qu'elle avait été freinée dans son ascension professionnelle et salariale parce qu'elle était une femme.

Selon les chiffres de l'Office fédérale de la statistique (OFS), les disparités entre les femmes et les hommes au travail persistent encore en Suisse. Petit tour d'horizon.

Selon les chiffres de l'OFS, les femmes occupant un poste de directrice sont deux fois moins nombreuses que les hommes.
Photo: Shutterstock

Deux fois moins de directrices

Les femmes sont toujours moins représentées que les hommes dans les fonctions dirigeantes. Elles sont deux fois moins nombreuses à occuper un poste de directrice, de cadre de direction et de gérante. Elles sont par contre deux fois plus à travailler comme vendeuses, commerçantes et dans les emplois administratifs et de service.

En 2020, les femmes gagnaient en moyenne générale 18% de moins que leurs homologues masculins. Cette différence est d'autant plus marquée que la fonction est élevée. À titre d'exemple, les femmes occupant des postes de cadre supérieure reçoivent en moyenne 1900 francs par mois de moins que les hommes. 

Un enfant peut tout chambouler

Les femmes actives qui quittent le marché du travail après l'arrivée d'un enfant sont minoritaires. La plupart préfèrent opter pour un temps partiel. Elles sont 80% à choisir cette option au moment de l'accouchement, contre 40% avant la naissance. 

Les hommes ne sont pas en reste avec le travail à temps partiel. Sans enfant, un Suisse sur dix travaille à moins de 90%. La naissance d'un enfant ne fait que faiblement augmenter cette proportion. 

Emilie Flamand, directrice du bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences de Genève (BPEV), expliquait déjà à Blick, en octobre 2023, les raisons de cette différence: «Comme les femmes sont souvent moins bien rémunérées, l'homme continue de travailler et ainsi le ménage est moins impacté.»

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