Baisse des effectifs
Les femmes seront-elles obligées de servir dans l'armée suisse?

Les femmes pourraient à l'avenir compenser la baisse, prévue à l'horizon 2030, des effectifs de l'armée suisse. Dans un rapport intermédiaire, le Conseil fédéral envisage d'étendre à ces dernières l'obligation de servir.
Publié: 13.10.2022 à 10:30 heures

Il est également envisagé de rendre obligatoire la participation des Suissesses à la journée d’information qui précède le recrutement. Outre cette extension aux femmes, le Conseil fédéral réfléchit à la fusion du service civil et de la protection civile. La mise en oeuvre de ces deux modèles pour des adaptations fondamentales de longue durée du système de l’obligation de servir sera examinée en détail jusqu'en 2024, écrit le gouvernement dans son rapport publié jeudi.

L’augmentation en un an du nombre de femmes incorporées dans l’armée (de 278 à 1778, soit une hausse de 18,5%) est un développement positif, note le gouvernement. Les femmes représentent ainsi 1,4% des effectifs de l’armée.

Les efforts consentis par l’armée et les cantons dans le recrutement des femmes portent aujourd’hui leurs fruits, se réjouit le Conseil fédéral dans un communiqué. Ils devraient contribuer ces prochaines années à une nouvelle augmentation du nombre de femmes incorporées militairement, selon lui.

Le Conseil fédéral envisage de rendre obligatoire aussi pour les femmes la journée d'information qui précède le recrutement (Photo d'illustration).
Photo: GAETAN BALLY

Trop de départs

Le rapport publié jeudi est la première partie d'une réflexion pour assurer les effectifs de l'armée et ceux de la protection civile. Si, selon le recensement 2022, l'effectif réel est de 151'299 militaires, soit au-dessus des 140'000 hommes et femmes requis, tel ne sera plus le cas à l'horizon 2030, notamment à cause des départs prématurés, dont le nombre est jugé trop élevé.

Chaque année, entre 10'000 et 11'000 personnes astreintes au service quittent l’armée avant leur libération ordinaire. En 2021, les admissions à la protection civile ont représenté environ 60% de tous les départs, ceux pour raisons médicales environ 30%.

Les modèles étudiés doivent compléter les mesures déjà prises pour faire face à la nouvelle réglementation qui verra notamment l'obligation de servir réduite de douze à dix ans d'ici huit ans.

(ATS)

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