Le chef du groupe parlementaire de l'UDC Thomas Aeschi viré par la police
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Visite officielle de l'Ukraine:Le chef du groupe parlementaire de l'UDC Thomas Aeschi viré par la police

Bagarre au Palais fédéral
L'UDC Michael Graber s'excuse: «C'était une réaction excessive»

Mercredi, le conseiller national valaisan UDC Michael Graber en est venu aux mains avec des policiers au Palais fédéral, les comparant même à des nazis. «C'était une réaction excessive», admet-il. Interview.
Publié: 14.06.2024 à 09:51 heures
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Tobias Bruggmann et Céline Zahno

Une scène pour le moins inhabituelle s'est déroulée ce mercredi lors de la visite du président du Parlement ukrainien Ruslan Stefantschuk au Palais fédéral: le chef du groupe parlementaire UDC Thomas Aeschi et le conseiller national UDC Michael Graber en sont venus aux mains avec des policiers fédéraux armés. La raison? Ceux-ci bloquaient l'escalier à l'entrée du bâtiment pendant que l'invité du jour était reçu.

Michael Graber est allé jusqu'à reprocher aux fonctionnaires de se plier aveuglément aux ordres, sans considération pour les parlementaires élus par le peuple. Le comportement des deux membres de l'UDC a fait des vagues, y compris au sein de leur parti. Michael Graber revient pour Blick sur l'incident et fait son mea-culpa

Michael Graber, vous avez comparé les policiers qui vous ont arrêté à des nazis. Regrettez-vous vos paroles?
C'était une réaction excessive, je regrette cette déclaration. Elle a été prononcée dans le feu de l'action. J'en suis désolé et je demande pardon aux policiers. La véritable incongruité de cette journée était le dispositif de sécurité mis en place. Que des policiers armés de pistolets mitrailleurs se tiennent sur le perron et ne fassent pas la différence entre des parlementaires démocratiquement élus et des personnes qui pourraient représenter un danger ne m'a pas plu. Le Palais fédéral n'est pas une zone de non-droit, les policiers doivent également y faire régner l'ordre. Mais en Suisse, nous sommes fiers, à juste titre, que les parlementaires puissent se déplacer librement et que l'on puisse rencontrer des conseillers fédéraux dans le tram par exemple. Pendant une session parlementaire en cours, nous devons pouvoir faire notre travail librement. Je connais quelqu'un qui a manqué un vote à cause de cette situation. 

Le président du Parlement ukrainien, Ruslan Stefanchek, est arrivé mercredi au Palais fédéral.
Photo: Blick
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«Pendant une session parlementaire en cours, nous devons pouvoir faire notre travail librement»
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Votre collègue a manqué un vote? Il y a pourtant aussi un ascenseur et un deuxième escalier en direction de la salle du conseil?
Avez-vous déjà attendu cet ascenseur? Ça dure une éternité. J'ai déjà raté plusieurs fois un vote à cause de cela. Et il n'a pas été communiqué que l'escalier était bloqué. Dans la précipitation, nous l'avons descendu. Et nous nous sommes soudainement retrouvés face à un policier armé. 

Beat Jans soutient la police

Le fonctionnement du Parlement n'a à aucun moment été entravé, a déclaré Beat Jans à propos de l'incident survenu mercredi au Palais fédéral.

«Les parlementaires ont simplement dû prendre un autre escalier, on pouvait donc se tenir aux instructions de la police», a déclaré Beat Jans, le chef du Département fédéral de justice et police (DFJP), à Keystone-ATS en marge d'une réunion ministérielle jeudi à Luxembourg.

Le conseiller fédéral tient à remercier les forces de sécurité pour leur travail. En raison de la conférence de paix au Bürgenstock (NW), elles sont «extrêmement» sollicitées.

«Quand quelqu'un vient d'Ukraine, d'un pays en guerre, le niveau de sécurité est élevé». L'escalier bloqué faisait partie d'un dispositif que Beat Jans considère comme «nécessaire». «Si cela avait vraiment entravé le fonctionnement du Parlement, on pourrait en débattre».

(ATS)

Le fonctionnement du Parlement n'a à aucun moment été entravé, a déclaré Beat Jans à propos de l'incident survenu mercredi au Palais fédéral.

«Les parlementaires ont simplement dû prendre un autre escalier, on pouvait donc se tenir aux instructions de la police», a déclaré Beat Jans, le chef du Département fédéral de justice et police (DFJP), à Keystone-ATS en marge d'une réunion ministérielle jeudi à Luxembourg.

Le conseiller fédéral tient à remercier les forces de sécurité pour leur travail. En raison de la conférence de paix au Bürgenstock (NW), elles sont «extrêmement» sollicitées.

«Quand quelqu'un vient d'Ukraine, d'un pays en guerre, le niveau de sécurité est élevé». L'escalier bloqué faisait partie d'un dispositif que Beat Jans considère comme «nécessaire». «Si cela avait vraiment entravé le fonctionnement du Parlement, on pourrait en débattre».

(ATS)

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Même vos collègues de parti ont été irrités par votre comportement et celui de Thomas Aeschi. Ils estiment que vous vous vouliez seulement provoquer et donner un signal contre la politique ukrainienne...
Je trouve que c'est un reproche sévère. Qui a dit cela? Et en a-t-il la preuve? Le problème, c'est que le fonctionnement du Conseil n'est plus garanti de cette manière. À l'avenir, il faudra mieux communiquer à ce sujet pour que tout le monde sache ce qui se passe. Et si ce n'est pas possible, il faut se demander si ce n'est pas le mauvais moment. Ruslan Stafanchuk est une cible potentielle pour des attentats. Que l'on crée un danger supplémentaire pendant une session en cours, avec des réunions et des visites importantes, je trouve cela discutable.

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«Ma déclaration a été faite dans le feu de l'action»
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Mais si le président du Parlement russe avait été invité ici, auriez-vous agi de la sorte?
Je trouve que l'on fait généralement fausse route en invitant des belligérants si les deux camps ne sont pas présents. C'est d'ailleurs ce qui va se passer au Bürgenstock. Mais je n'ai absolument aucune proximité ni sympathie pour la Russie, bien au contraire.

Par le passé, l'UDC a toujours critiqué les comportements agressifs envers la police. Pouvez-vous encore faire de la politique de manière crédible si vous vous y attaquez vous-même?
Ce n'est pas Thomas Aeschi qui a attaqué la police, c'est la police qui a attaqué Thomas Aeschi! Mais je ne critique pas non plus l'agent en question. Celui-ci n'a manifestement fait qu'exécuter ses ordres.

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Vous auriez donc préféré qu'il n'y ait pas de police du tout au Palais fédéral?
Autrefois, c'était effectivement Securitas qui se chargeait de la sécurité sur place. Mais la police fédérale fait un très bon travail. Je ne sais pas exactement quels ordres ont été donnés mercredi. Thomas Aeschi et moi n'avons pas eu de chance. Cela aurait pu être quelqu'un d'autre. Le temps que je comprenne ce qui se passait, il était déjà trop tard.

Avez-vous cherché à entrer directement en contact avec les policiers concernés?
Je suis en train de clarifier les noms des personnes. Ensuite, je chercherai à les rencontrer et je leur apporterai une bouteille de vin. Ma déclaration a été faite dans le feu de l'action.

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