Assemblée des délégués UDC
L'UDC «déclare la guerre» aux grandes villes

Le parti s'insurge contre le gouvernement et les grandes villes, mais applaudit le Président de la Confédération.
Publié: 24.10.2021 à 15:39 heures
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Dernière mise à jour: 24.10.2021 à 18:48 heures
Simon Marti

Le plus grand parti du pays est bruyant, aime diviser, mais possède quelques membres sympathiques. Il s’en tient depuis des années à cette stratégie, ce qui s’est encore vérifié hier lors de l’assemblée des délégués de l’UDC à Montricher (VD).

Le chef du parti, Marco Chiesa, a donné le ton et a orienté son discours sur une remise en question générale de la politique du Conseil fédéral en matière de pandémie. «Il y a de l’arbitraire en Suisse, a-t-il grondé. Si vous voulez emmener votre famille au zoo, vous avez besoin d’un certificat, mais si vous allez dans une maison close, vous n’en avez pas besoin. Où est la logique là-dedans?»

Le chef de l'UDC Marco Chiesa.
Photo: keystone-sda.ch

Le gouvernement, conclut le Tessinois, n’a pas tenu parole. Sinon, les mesures auraient été levées depuis longtemps puisque tous ceux qui veulent être vaccinés le sont maintenant, a-t-il rappelé à la base du parti, assise dans une grande tente ouverte. C’est que les hommes et les femmes de l’UDC préfèrent prendre froid plutôt que d’accepter qu’on contrôle leurs certificats.

Kevin Grangier, président de l'UDC Vaud, le conseiller national Michael Buffat, le président de la Confédération Guy Parmelin, le chef du parti Marco Chiesa, samedi à Montricher.
Photo: keystone-sda.ch
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Rhétorique martiale

Quel était le point d’orgue de cette réunion? La page d’accueil italophone du site de l’UDC le révèle: elle propose une véritable «déclaration de guerre» à l’encontre des grandes communes, cibles du parti agrarien. La rencontre a abouti à l’adoption d’une résolution contre les villes dirigées par les rouges et les verts, exigeant «une sérieuse discussion sur la formation de semi-cantons ruraux».

Guy Parmelin, qui prétend aimer Berne, ville de gauche, était lui aussi présent sur scène avec Marco Chiesa.

Contrainte collégiale

Les uns fulminent contre les grandes villes, les autres se retiennent pour respecter la collégialité. Et de cet ensemble, tout le parti profite. Les sondages estiment que l’UDC est plus forte que lors des élections d’il y a deux ans. Même les opposants assumés au parti de droite tels que Cédric Wermuth admettent que Guy Parmelin a gagné en stature – même si le coprésident du PS souhaiterait que le président de la Confédération se place plus clairement dans les rangs du gouvernement que dans ceux de son parti.

Cédric Wermuth, co-président du PS.
Photo: keystone-sda.ch

Philipp Matthias Bregy, chef du groupe parlementaire du Centre, donne également un bon bulletin au Vaudois: «Il fait du bon travail en tant que président de la Confédération. Je pense que c’est grâce à ses bonnes manières: il est du genre conciliant et valorise la collégialité. Mais bien entendu, cela ne change rien à la ligne parfois radicale de l’UDC».

Philipp Matthias Bregy: «Parmelin fait du bon travail en tant que président de la Confédération».
Photo: keystone-sda.ch

Aline Trede, présidente du groupe parlementaire des Verts, ajoute: «Il veut qu’il y ait du consensus, on le voit bien. Malheureusement, son parti voit les choses différemment: l’UDC divise partout où elle le peut». Le parti et le président de la Confédération semblent avoir marqué quelques points ces derniers temps. Pour l’instant. (Adaptation de Lauriane Pipoz)

Aline Trede, cheffe du groupe parlementaire des Verts.
Photo: keystone-sda.ch
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